Les œuvres de Camille Fauré, emblématiques de l’Art déco français, suscitent aujourd’hui un intérêt croissant sur le marché de l’art. Spécialiste de l’émail sur cuivre, ce décorateur hors pair a produit des pièces d’une grande richesse chromatique et technique. Mais quelle est la valeur réelle d’un vase, d’une coupe ou d’un panneau émaillé signé Fauré ? Ce guide vous aide à comprendre la cote de l’artiste et à faire expertiser vos œuvres en toute confiance.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Camille Fauré (1874-1956)

Camille Fauré occupe une place à part dans l’histoire des arts décoratifs français. Ses pièces, majoritairement réalisées en émail sur cuivre, allient virtuosité technique et audace esthétique. Très recherchées des collectionneurs, elles font aujourd’hui l’objet d’un véritable marché de niche, animé par des amateurs éclairés, des galeries spécialisées et des institutions muséales.

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Un marché dominé par les émaux Art déco

La grande majorité des œuvres de Camille Fauré connues sur le marché sont des objets décoratifs en émail sur cuivre, réalisés dans les années 1920-1930. Les vases aux décors géométriques ou floraux en relief constituent l’essentiel de sa production valorisée aux enchères.

Les vases en émail sur cuivre : la signature de Camille Fauré

Ces vases sont les pièces les plus emblématiques et les plus cotées. Leur valeur dépend principalement :

  • Du format (certains dépassent 40 cm de hauteur, ce qui est rare),
  • De la richesse du décor (motifs géométriques en relief très travaillés ou décors floraux stylisés),
  • De la palette chromatique (les tons bleus profonds ou multicolores sont prisés),
  • De l’état de conservation (les éclats d’émail réduisent fortement la valeur),
  • De la signature : « Fauré Limoges », « Camille Fauré », ou « C. Fauré ».

Prix estimatif : les vases de petit format valent généralement entre 1 500 € et 4 000 €. Les modèles plus grands, avec décors en fort relief ou très colorés, peuvent atteindre entre 6 000 € et 12 000 €, voire plus pour des exemplaires exceptionnels.

Coupe, boîte, lampe ou vide-poche : les autres objets émaillés

Camille Fauré a également produit des objets utilitaires ou décoratifs variés :

  • Boîtes ou bonbonnières en émail, entre 800 € et 2 000 € selon le décor,
  • Coupe décorative : de 1 200 € à 3 500 €, parfois plus avec un piétement en métal précieux,
  • Lampes : jusqu’à 4 000 € si le piétement est d’origine,
  • Plaques décoratives murales : entre 2 000 € et 6 000 €, selon le format et la complexité du décor.

Les rares peintures et dessins

Bien que Camille Fauré ait été formé au dessin et à la peinture, ces supports ne représentent qu’une part infime de son œuvre connue. Quelques études préparatoires à l’émail apparaissent parfois en vente :

  • Dessins à l’aquarelle ou au crayon préparatoires : entre 300 € et 800 €.
  • Peintures à l’huile ou gouaches signées : rarement vues, elles peuvent atteindre 1 000 à 2 000 € si leur authenticité est établie.

Tableau récapitulatif de la cote des œuvres de Camille Fauré

Type d’œuvre Fourchette de prix Commentaires
Vase en émail sur cuivre 1 500 € – 12 000 € Valeur selon le décor, la taille, l’état, la signature
Boîte, coupe, lampe 800 € – 4 000 € Objets secondaires mais recherchés
Plaque murale 2 000 € – 6 000 € Souvent décor floral ou architectural
Dessin préparatoire 300 € – 800 € Peu fréquent, marché confidentiel
Peinture ou gouache signée 1 000 € – 2 000 € Rare, parfois contestée

Critères clés pour l’estimation

Outre le type d’objet, l’estimation d’une œuvre de Camille Fauré repose sur :

  • La qualité d’exécution (émaux cloisonnés ou non, complexité du motif),
  • La période (les années 1920-1930 sont les plus prisées),
  • L’état de conservation : les restaurations d’émail réduisent fortement la valeur,
  • La signature et les éventuelles marques de collaboration (atelier Lucien Fauré par exemple).

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Camille Fauré (1874-1956) : Biographie complète d’un maître de l’émail Art déco

De la formation au tournant décoratif

Né à Périgueux en 1874, Camille Fauré s’installe à Limoges au début du XXe siècle, une ville déjà reconnue pour son savoir-faire dans l’émail. Issu d’un milieu modeste, Fauré suit une formation initiale en peinture décorative. Il développe très tôt un goût pour les arts appliqués et la décoration intérieure, ce qui le mènera rapidement vers l’émail, médium dans lequel il deviendra un maître incontesté.

L’essor de son atelier à Limoges

À partir des années 1910, il ouvre son propre atelier à Limoges, d’abord centré sur des objets décoratifs d’inspiration florale, dans l’esprit de l’Art nouveau. Cependant, c’est dans l’entre-deux-guerres, avec l’explosion du mouvement Art déco, que Camille Fauré trouve pleinement son style.

Il s’entoure alors d’une équipe de collaborateurs talentueux – notamment Lucien Fauré, peut-être un parent proche – et développe une esthétique unique mêlant géométrie, couleurs éclatantes et volumes audacieux. L’atelier devient une véritable manufacture d’art, capable de produire des vases, des coupes et des objets décoratifs en émail cloisonné ou émaillage à chaud d’une qualité exceptionnelle.

L’invention d’un style : l’émail en relief

Camille Fauré pousse la technique de l’émail bien au-delà des limites traditionnelles. Il met au point un procédé d’émaillage en relief, utilisant plusieurs couches d’émail superposées, polies et cuites successivement. Le résultat : des objets aux décors tridimensionnels, éclatants de lumière et de profondeur, qui évoquent aussi bien la joaillerie que l’architecture.

Ses motifs floraux stylisés ou ses compositions géométriques radicales s’inscrivent pleinement dans l’esthétique Art déco. Certains vases rappellent les vitraux de Frank Lloyd Wright ou les motifs textiles de Sonia Delaunay, tout en conservant une identité propre.

Une reconnaissance nationale et internationale

Camille Fauré participe à plusieurs expositions internationales, dont l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris, qui consacre le style Art déco. Ses œuvres y sont remarquées pour leur inventivité et leur technicité.

Il obtient le titre de Maître d’Art et reçoit diverses distinctions au fil des années, qui attestent de sa reconnaissance dans les cercles professionnels. Ses pièces sont achetées tant par des collectionneurs privés que par des institutions publiques.

Une fin de carrière discrète

Dans les années 1940-1950, Camille Fauré ralentit son activité. Le goût du public évolue vers des formes plus modernes et épurées, mais ses œuvres restent prisées des connaisseurs. Il continue à produire quelques pièces, souvent plus sobres, jusqu’à sa mort en 1956 à Limoges.

Une redécouverte depuis les années 1980

Après une relative éclipse, l’œuvre de Camille Fauré a été redécouverte dans les années 1980 par les collectionneurs d’Art déco. Depuis, ses vases spectaculaires et ses plaques émaillées sont exposés dans les grands salons d’art décoratif et dans des musées spécialisés.

Son nom est désormais associé aux grands maîtres de l’émail du XXe siècle. Il est considéré comme l’un des artistes qui a su renouveler un artisanat séculaire en le propulsant dans la modernité du design et des arts décoratifs contemporains.

En conclusion

Camille Fauré est bien plus qu’un simple émailleur : c’est un décorateur, un inventeur de formes, un coloriste de génie. Ses œuvres, à la frontière entre l’art et l’artisanat, sont aujourd’hui recherchées pour leur raffinement et leur originalité.

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