À combien s’évalue aujourd’hui une œuvre de Claude Viallat (1936) ? Motifs répétés, bâches, toiles ou estampes : chaque création possède sa propre cote. Découvrez ici les critères de valorisation, les fourchettes de prix réalistes selon le support, et comment obtenir une estimation fiable. Faites estimer gratuitement votre œuvre par un commissaire‑priseur spécialisé.
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Cote, valeur et estimation des œuvres de Claude Viallat
Les œuvres de Claude Viallat, figure majeure de l’art contemporain français et cofondateur du mouvement Supports/Surfaces, séduisent aujourd’hui un public de collectionneurs avertis et d’institutions. Leur cote dépend fortement du support utilisé (toile libre, bâche, papier, objet), de la période de création, des dimensions, et de l’état de conservation.
Quels éléments influencent la valeur d’une œuvre de Viallat ?
- Le support : les bâches et toiles libres sont plus valorisées que les œuvres sur papier.
- La période : les pièces des années 1970, à l’origine du mouvement Supports/Surfaces, sont très recherchées.
- Le format : plus l’œuvre est grande, plus son prix augmente.
- L’authenticité : un certificat ou une provenance claire est un atout.
Estimation des toiles libres et bâches peintes
Support emblématique de Viallat, la toile libre — souvent issue de bâches, toiles de tente ou filets — est peinte selon un motif répétitif. Ce format constitue le cœur de sa cote :
- Grands formats (supérieurs à 2 mètres) : entre 150 000 € et 250 000 €.
- Formats intermédiaires (entre 1 m et 2 m) : entre 25 000 € et 80 000 €.
- Petits formats : entre 10 000 € et 25 000 €.
Œuvres sur papier, dessins et aquarelles
Viallat a produit de nombreuses œuvres sur papier — gouaches, aquarelles, collages, pochoirs — dans une veine plus spontanée :
- Petits dessins ou encres : entre 500 € et 3 000 €.
- Gouaches ou aquarelles de taille moyenne : entre 3 000 € et 10 000 €.
- Œuvres sur papier plus abouties : jusqu’à 20 000 € selon le format et la période.
Estampes, sérigraphies et œuvres multiples
Bien que moins rares, les estampes signées ou sérigraphies de Claude Viallat attirent aussi l’attention des collectionneurs :
- Estampes signées numérotées : entre 1 500 € et 6 000 €.
- Sérigraphies ou lithographies : entre 800 € et 3 000 €.
Sculptures et objets
Plus rares, les œuvres en trois dimensions de Viallat (filets peints, sculptures textiles ou objets) reprennent le motif récurrent dans un jeu spatial :
- Objets en filet ou tissu monté : entre 6 000 € et 18 000 €.
- Sculptures plus imposantes : jusqu’à 60 000 € selon leur impact visuel et leur exposition passée.
Tableau récapitulatif de la cote de Claude Viallat
| Type d’œuvre | Fourchette de prix estimative |
|---|---|
| Toile libre / bâche grand format | 150 000 € – 250 000 € |
| Toile moyenne | 25 000 € – 80 000 € |
| Petite toile | 10 000 € – 25 000 € |
| Œuvre sur papier | 500 € – 20 000 € |
| Estampe / sérigraphie | 800 € – 6 000 € |
| Sculpture textile ou filet | 6 000 € – 60 000 € |
Claude Viallat (1936) : biographie complète d’un pionnier de la peinture contemporaine
Origines et formation artistique
Claude Viallat naît à Nîmes en 1936 dans une famille modeste. Il grandit dans le sud de la France, profondément imprégné par la culture taurine, la lumière méditerranéenne et les traditions populaires. C’est dans cette atmosphère riche de formes et de couleurs qu’il développe très tôt un goût pour la peinture et le dessin. Il intègre l’École des Beaux-Arts de Montpellier à la fin des années 1950, puis poursuit sa formation à Paris, où il est marqué par l’enseignement académique, qu’il remettra bientôt en cause.
La rupture avec la peinture traditionnelle
Au début des années 1960, Viallat rejette les conventions du tableau classique : châssis, composition, perspective. Il veut libérer la peinture de ses carcans. Dès 1966, il développe le principe du motif répété, une forme organique abstraite appliquée en série sur des toiles non tendues. Il utilise des supports bruts, souvent récupérés : bâches, toiles de tente, filets, tissus industriels. L’œuvre devient surface, texture, empreinte, dans une démarche à la fois radicale et poétique.
Le mouvement Supports/Surfaces
En 1969, il fonde avec d’autres artistes comme Daniel Dezeuze, Louis Cane ou Noël Dolla le mouvement Supports/Surfaces. Le groupe revendique un art désacralisé, débarrassé de la figuration, qui explore les matériaux eux-mêmes. Le geste est répété, la couleur appliquée sans illusion, le support devient l’œuvre. Claude Viallat joue un rôle majeur dans ce groupe, même s’il s’en éloigne dès 1971, refusant les dérives dogmatiques et les engagements politiques trop affirmés de certains membres.
Une recherche constante sur la matière
Viallat ne cesse d’expérimenter. Chaque toile est pour lui un champ d’investigation : il teste de nouvelles matières, change de format, varie les couleurs, multiplie les effets. L’artiste applique son motif au pochoir, par empreintes, avec des pinceaux, des tampons, parfois à la main. Chaque œuvre est différente, bien que toutes obéissent à une logique répétitive. Loin d’être une monotonie, cette répétition devient variation, rythme, vibration optique.
Enseignement et reconnaissance
Claude Viallat a également été enseignant, notamment à l’École des Beaux-Arts de Marseille-Luminy et à Nîmes, où il a formé plusieurs générations d’artistes. À partir des années 1980, il bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle importante. Il est exposé dans les plus grands musées français et étrangers, participe à la Biennale de Venise, et reçoit plusieurs distinctions. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des chefs de file de l’abstraction française contemporaine.
Une œuvre cohérente et libre
Depuis plus de 60 ans, Claude Viallat poursuit inlassablement la même recherche formelle, sans jamais tomber dans la répétition stérile. Chaque pièce est unique, habitée par la vibration de la couleur, le dialogue avec la matière, et l’intelligence du geste. Il a su créer un langage plastique identifiable entre tous, tout en refusant de se laisser enfermer dans un système. Son œuvre s’inscrit dans la continuité des grands peintres abstraits du XXe siècle, tout en conservant une identité profondément personnelle.
Une influence durable sur l’art contemporain
Claude Viallat a influencé de nombreux artistes, en France comme à l’étranger. Son approche matérialiste et expérimentale, son rapport au motif, son rejet du cadre traditionnel du tableau ont ouvert la voie à de nouvelles formes d’abstraction. Il a également joué un rôle clé dans la réhabilitation de pratiques artisanales ou populaires dans le champ de l’art. Aujourd’hui encore, ses expositions rencontrent un large succès et ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées.
Conclusion
Claude Viallat est un artiste majeur, dont l’œuvre échappe aux modes et aux classifications faciles. Il a su bâtir une œuvre cohérente, libre, sensorielle et intellectuelle à la fois. Sa cote actuelle reflète l’importance croissante que lui accordent collectionneurs et institutions. Que vous possédiez une toile, une aquarelle ou une estampe de Claude Viallat, il est essentiel de faire appel à un commissaire-priseur spécialisé pour en connaître la valeur exacte et bénéficier de conseils adaptés pour la vendre ou l’assurer.

