À combien s’estime aujourd’hui une œuvre d’Élisée Maclet (1881-1962) ? Dessins, huiles sur toile, aquarelles ou pochades sur carton : chaque type de support possède sa propre cote sur le marché de l’art. Ce guide vous livre les repères essentiels pour comprendre la valeur de ses œuvres et obtenir une estimation gratuite par un commissaire-priseur.
Cote, valeur et estimation des œuvres d’Élisée Maclet (1881-1962)
Peintre de Montmartre et des paysages normands, Élisée Maclet figure parmi les artistes attachants du début du XXe siècle. Sa touche vive, ses scènes pittoresques de Paris, et son approche presque naïve du paysage lui ont valu un public fidèle et un marché solide, en particulier pour ses œuvres les plus anciennes et les mieux conservées.
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Une cote portée par le charme intemporel de ses paysages
Le marché d’Élisée Maclet est aujourd’hui stable, alimenté par des collectionneurs attirés par la douceur de ses vues parisiennes et normandes. Il n’atteint pas les sommets des grands noms de l’École de Paris, mais reste très actif, notamment dans les ventes spécialisées en peinture du XXe siècle. Les prix varient selon le format, la qualité picturale, la période de réalisation et l’état de conservation.
Quels types d’œuvres Élisée Maclet a-t-il réalisés ?
La production de Maclet est essentiellement picturale. Il a peint à l’huile, à l’aquarelle, et utilisé parfois des techniques mixtes sur carton ou bois. Il n’a pas produit de sculptures connues à ce jour. Voici les types d’œuvres rencontrés sur le marché et leur valeur estimée :
1. Peintures à l’huile sur toile
Les huiles sur toile constituent le cœur de l’œuvre d’Élisée Maclet. Elles représentent principalement :
- Des paysages de Montmartre (le Moulin de la Galette, la rue Saint-Vincent, la place du Tertre, etc.)
- Des vues de Paris (Seine, Notre-Dame, quais, ponts)
- Des paysages normands et scènes de campagne, souvent peintes après les années 1930
Les toiles de format moyen (38 x 46 cm, 50 x 61 cm) s’échangent généralement entre 2 000 € et 6 000 €, selon la période et le sujet. Les grands formats bien conservés et typiques de Montmartre peuvent dépasser 8 000 € à 10 000 €. Les œuvres tardives ou répétitives, en revanche, sont moins recherchées et se situent autour de 1 500 € à 3 000 €.
2. Peintures sur carton ou contreplaqué
Maclet a souvent peint sur des supports plus légers, notamment du carton toilé ou du bois. Ces œuvres de petit format (souvent 27 x 35 cm ou moins) ont une cote plus abordable :
- Entre 800 € et 2 500 € selon le sujet et l’état
Les sujets parisiens ont davantage de valeur que les paysages champêtres plus anonymes. La qualité de la touche et la datation influencent également la valeur.
3. Aquarelles et gouaches
Plus rares que ses huiles, les aquarelles de Maclet sont néanmoins recherchées pour leur fraîcheur et leur spontanéité. Elles se négocient entre :
- 500 € et 1 500 €, parfois plus si elles représentent Montmartre dans les années 1910-1920
Les gouaches, plus denses et colorées, peuvent atteindre des valeurs proches de celles des huiles sur carton.
4. Dessins
Maclet a aussi produit des dessins à l’encre ou au crayon, souvent préparatoires à des peintures. Ces œuvres sur papier ont une valeur inférieure, mais peuvent séduire les amateurs. La fourchette de prix est généralement comprise entre :
- 300 € et 800 €, selon la qualité et la datation
Quels critères influencent la valeur d’un Élisée Maclet ?
Plusieurs éléments sont à prendre en compte :
- Le sujet : Montmartre est le thème le plus recherché
- La période : les œuvres de jeunesse (1910-1930) sont plus cotées
- La provenance : une œuvre avec un historique clair rassure les acheteurs
- L’état de conservation : les œuvres non restaurées ou peu altérées gardent leur valeur
Pourquoi faire expertiser une œuvre de Maclet par un commissaire-priseur ?
Faire appel à un professionnel permet d’obtenir une estimation précise, tenant compte du marché actuel. Le commissaire-priseur identifie la période, évalue l’état de l’œuvre, vérifie sa provenance et peut vous orienter vers le meilleur canal de vente (vente aux enchères, vente privée, etc.).
Élisée Maclet (1881-1962) : Biographie complète et influences artistiques
Une vocation née au cœur de la Picardie
Né en 1881 à Lihons-en-Santerre, dans la Somme, Élisée Maclet est le fils d’un jardinier. Très tôt, il manifeste un goût instinctif pour le dessin. Il commence à peindre dès l’enfance, encouragé par le curé du village qui lui donne ses premiers pinceaux et couleurs. Ce cadre rural marque durablement sa sensibilité artistique, que l’on retrouvera dans ses vues champêtres paisibles.
L’arrivée à Montmartre : un tournant décisif
En 1906, Élisée Maclet monte à Paris. Il s’installe à Montmartre, alors quartier d’avant-garde où vivent et travaillent de nombreux artistes. Il y rencontre des peintres comme Steinlen et Francisque Poulbot. Bien que resté en marge des cercles académiques, Maclet commence à vendre ses œuvres dans les rues, représentant avec fidélité la Butte, ses ruelles, ses moulins et ses habitants.
Ses représentations de la vie populaire montmartroise séduisent un public bourgeois qui cherche une image pittoresque et sincère du vieux Paris. Il est parfois comparé à Utrillo, qu’il aurait influencé selon certains témoignages, bien que cette relation ne soit pas formellement établie.
Une œuvre à la frontière du réalisme et de la naïveté
Maclet développe un style très identifiable, à mi-chemin entre le réalisme topographique et une forme de naïveté poétique. Ses ciels nuageux, ses pavés humides et ses façades colorées traduisent une grande sensibilité à la lumière et à l’atmosphère. Il travaille souvent sur le motif, peignant en plein air avec une grande spontanéité.
Première reconnaissance et mécénat
Dans les années 1920, Élisée Maclet rencontre un certain succès. Un mécène autrichien, baron von Frey, l’encourage à voyager. Il découvre la Normandie, qu’il peint avec passion : Honfleur, Étretat, les chaumières du bocage deviennent de nouveaux sujets de prédilection.
Le peintre explore également le Sud de la France, notamment les environs de Nice, où sa palette s’éclaircit et où il expérimente des compositions plus colorées et expressives.
Une santé mentale fragile
À partir des années 1930, Maclet souffre de troubles psychiques. Il est interné à plusieurs reprises. Malgré cela, il continue de peindre, souvent dans des périodes de rémission. Ces années plus sombres marquent un ralentissement de sa production et une évolution de son style, plus automatisé, parfois répétitif, ce qui explique la différence de cote entre les œuvres anciennes et les productions tardives.
Dernières années et postérité
Maclet meurt en 1962 à Paris. S’il n’a jamais accédé à la renommée des grands maîtres modernes, son œuvre est aujourd’hui redécouverte pour sa sincérité, son ancrage parisien, et sa capacité à restituer une atmosphère populaire disparue. Il incarne une figure attachante du « petit maître » français, aux côtés de Gen Paul ou Marcel Leprin.
Un témoin précieux du Paris de la Belle Époque
Élisée Maclet est aujourd’hui recherché pour ses représentations authentiques d’un Paris disparu. Il a su capter la transition entre le village de Montmartre et la ville moderne, avec une émotion directe, non dénuée de mélancolie. Sa production abondante et variée, son style reconnaissable, et sa trajectoire personnelle complexe en font un artiste à part entière dans le paysage artistique du XXe siècle français.