À combien s’évalue aujourd’hui une œuvre de Filippo De Pisis ? Peinture à l’huile, dessin à la plume, aquarelle ou encore nature morte : chaque œuvre de cet artiste italien singulier possède une cote propre. Ce guide vous aide à comprendre les critères de valorisation, les fourchettes de prix, et vous oriente vers l’expert adapté.
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Cote, valeur et estimation des œuvres de Filippo De Pisis (1896-1956)
Artiste poète, esthète singulier de la scène artistique italienne du XXᵉ siècle, Filippo De Pisis laisse derrière lui une œuvre riche et protéiforme. Sa production, très prisée sur le marché européen, oscille entre fragilité lumineuse et vivacité expressive. Dessins, aquarelles, huiles sur toile ou natures mortes symbolistes : chaque type d’œuvre de De Pisis possède une valeur spécifique.
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Peintures à l’huile de Filippo De Pisis : des œuvres majeures très recherchées
Les huiles sur toile constituent le cœur de l’œuvre picturale de De Pisis. Ses compositions urbaines, marines ou florales, souvent réalisées à Venise, Paris ou dans les paysages de l’Italie du Nord, séduisent par leur touche rapide et nerveuse, typique de son style post-impressionniste et poétique.
Les sujets les plus prisés sont :
- Les vues de Venise ou Paris, dans une atmosphère rêveuse et légère.
- Les marines, notamment celles peintes à Chioggia ou sur la côte adriatique.
- Les natures mortes avec fleurs, coquillages ou objets personnels.
Fourchette de prix : de 20 000 € à 150 000 € selon la taille, le sujet, la période et la provenance. Les grands formats de qualité muséale peuvent dépasser les 250 000 €.
Dessins et œuvres sur papier : une production sensible et accessible
Filippo De Pisis a produit un très grand nombre de dessins, à la plume ou au crayon, souvent rehaussés à l’aquarelle ou à l’encre. On retrouve dans ses œuvres sur papier une même légèreté de trait et un sens aigu du détail, notamment dans ses scènes urbaines ou ses études de personnages masculins.
Les œuvres sur papier se divisent principalement entre :
- Dessins préparatoires à la plume ou au crayon graphite.
- Aquarelles autonomes aux couleurs diluées et subtiles.
- Encres et lavis évoquant l’univers poétique de l’artiste.
Fourchette de prix : de 1 500 € à 10 000 € pour les œuvres de petit à moyen format, avec des records autour de 20 000 € pour des feuilles iconiques et bien conservées.
Œuvres symbolistes et portraits masculins : un marché plus confidentiel mais en croissance
Une partie plus intime de la production de De Pisis concerne ses représentations symbolistes et ses portraits d’hommes, souvent empreints d’érotisme discret ou de mélancolie. Ces œuvres attirent aujourd’hui un public ciblé de collectionneurs sensibles à la dimension homoérotique et littéraire de son œuvre.
Fourchette de prix : entre 8 000 € et 30 000 € selon le sujet, le format et la qualité d’exécution.
Tableau récapitulatif de la cote par type d’œuvre
Type d’œuvre | Plage de prix estimative | Sujets les plus recherchés |
---|---|---|
Peinture à l’huile | 20 000 € à 150 000 € | Vues de Venise ou Paris, marines, natures mortes |
Dessin à la plume / crayon | 1 500 € à 8 000 € | Études urbaines, figures masculines |
Aquarelle ou encre | 2 000 € à 12 000 € | Fleurs, scènes de rue, paysages légers |
Œuvres à thème symboliste | 8 000 € à 30 000 € | Portraits masculins, compositions oniriques |
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Filippo De Pisis (1896-1956) : Biographie complète d’un poète-peintre moderne
Une jeunesse lettrée dans l’Italie de la Belle Époque
Né à Ferrare en 1896 sous le nom de Luigi Filippo Tibertelli, Filippo De Pisis grandit dans une famille aisée cultivant le goût des arts et des lettres. Dès son plus jeune âge, il développe une grande sensibilité poétique et littéraire. Il fréquente l’Université de Bologne où il étudie la philosophie et la littérature, tout en se passionnant pour l’histoire de l’art et la philologie.
Ses premiers écrits — poèmes, nouvelles, critiques — révèlent un esprit raffiné, influencé par les symbolistes français, les décadents italiens, et les romantiques allemands. En parallèle, il commence à dessiner et à peindre, dans un esprit encore très littéraire.
La rencontre avec les avant-gardes
Au tournant des années 1920, De Pisis s’installe à Rome. Il y fréquente Giorgio de Chirico, Carlo Carrà, et les milieux métaphysiques. Sans jamais adhérer formellement à un mouvement, il subit l’influence des pintori metafisici et s’ouvre à l’univers onirique et intellectuel de cette avant-garde. C’est aussi à cette époque qu’il adopte le nom de plume « De Pisis », en hommage à ses origines pisanes.
Un cosmopolitisme nourri par les voyages
Dans les années 1920 et 1930, De Pisis voyage intensément : Paris, Londres, Bruges, Venise, Florence. Il réside longuement à Paris entre 1925 et 1939, période au cours de laquelle il affirme son style personnel. Il fréquente les milieux artistiques de Montparnasse, se lie avec Jean Cocteau, Max Jacob, André Gide, mais conserve toujours une posture marginale et indépendante.
Ses toiles parisiennes capturent la lumière des boulevards, les façades, les fruits sur les marchés ou les objets du quotidien. Il peint aussi des nus masculins pleins de mélancolie et de pudeur.
Un style libre et nerveux
Le style pictural de De Pisis se caractérise par une touche rapide, presque tachiste, qui rappelle parfois les précurseurs de l’expressionnisme. Ses œuvres sont souvent inachevées en apparence, laissant la place à une grande légèreté et à une fragilité revendiquée. Les blancs sont laissés vides, la couleur est posée par éclats, l’atmosphère est brumeuse, poétique.
Cette esthétique volontairement incomplète est à rapprocher de sa vision poétique du monde. L’objet, le paysage ou le corps devient un prétexte à l’évocation, jamais à la démonstration.
Les dernières années : repli et maladie
À partir de 1940, De Pisis retourne en Italie, d’abord à Milan, puis à Venise. Les années de guerre, puis la maladie, assombrissent son œuvre. Il développe une sclérose en plaques, qui limite ses mouvements. Malgré cela, il continue à peindre et à écrire, souvent depuis sa chambre d’hôpital ou sa maison de repos à Brugherio.
Ses dernières œuvres sont empreintes d’un profond sentiment de solitude, mais aussi d’une spiritualité apaisée. Les paysages deviennent presque abstraits, les objets plus rares, la palette s’épure.
Un héritage encore redécouvert
Filippo De Pisis meurt en 1956 à Milan. Son œuvre, longtemps vue comme marginale, bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Des expositions récentes et des publications critiques l’ont replacé dans le panthéon des artistes modernes italiens majeurs. Son art, à la croisée de la poésie, de la peinture et de la sensibilité homoérotique, séduit un public cultivé, curieux de singularités hors des canons habituels.
De Pisis incarne une figure d’artiste total : peintre, écrivain, rêveur, voyageur solitaire. Son œuvre, loin de tout académisme, invite à une lecture intime, sensible, et profondément humaine.