Peinture géométrique, formes éclatantes, rigueur formelle : les œuvres de Geneviève Claisse séduisent les amateurs d’art abstrait depuis plusieurs décennies. Que vous possédiez une toile, un dessin, une sérigraphie ou une sculpture, leur valeur peut aujourd’hui surprendre. Découvrez ci-dessous comment se structure la cote de l’artiste.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Geneviève Claisse (1935-2018)

Figure majeure de l’abstraction géométrique française, Geneviève Claisse a développé un langage visuel singulier, fondé sur la pureté des lignes, l’équilibre des formes et l’énergie de la couleur. Les œuvres de cette proche collaboratrice d’Auguste Herbin sont aujourd’hui recherchées sur le marché de l’art. Leur valeur dépend du support, de la période, de la technique et de la qualité d’exécution. Ce guide vous apporte un éclairage complet pour comprendre les prix des œuvres de Claisse.

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Peintures et acryliques sur toile : le cœur du marché Geneviève Claisse

Les toiles peintes à l’acrylique constituent le médium de prédilection de Geneviève Claisse. Dès les années 1960, elle développe des compositions géométriques rigoureuses, où cercles, triangles et lignes s’inscrivent dans des équilibres dynamiques de couleurs primaires ou complémentaires.

  • Petites toiles (< 50 cm) : entre 1 200 € et 3 000 € selon la période.
  • Formats moyens (entre 50 et 100 cm) : entre 3 000 € et 8 000 €.
  • Grandes compositions (> 100 cm) : entre 8 000 € et 20 000 € pour les œuvres emblématiques des années 1970-1980.

Les œuvres les plus prisées sont celles issues des séries géométriques les plus strictes, exécutées avec une grande précision et dans un état de conservation parfait.

Dessins, encres et gouaches : une cote plus accessible

Geneviève Claisse a réalisé de nombreux travaux sur papier, notamment des gouaches et des encres, souvent en préparation de toiles. Ces œuvres permettent d’entrer dans l’univers de l’artiste à des prix plus modérés.

  • Encres et dessins à la règle : entre 400 € et 1 200 €.
  • Gouaches préparatoires de qualité : entre 1 000 € et 3 000 €.

Les œuvres signées, datées et bien encadrées atteignent les meilleures adjudications. Un certificat d’authenticité ou une provenance documentée renforce la valeur de ces œuvres sur papier.

Sérigraphies et estampes : une entrée dans la collection Claisse

Comme nombre d’artistes abstraits de son temps, Claisse a décliné certaines de ses compositions en sérigraphies. Très graphiques et fidèles à son univers coloré, ces multiples sont signés, numérotés, et parfois datés.

  • Sérigraphies sur papier signées et numérotées : entre 300 € et 800 € en moyenne.
  • Séries complètes ou œuvres de grand format : jusqu’à 1 500 €.

Les collectionneurs apprécient leur caractère décoratif et accessible. Elles constituent une bonne entrée dans l’univers de l’artiste.

Sculptures et bas-reliefs : raretés recherchées

Plus rares sur le marché, les sculptures de Geneviève Claisse prolongent son travail géométrique en trois dimensions. Réalisées en métal, plexiglas ou bois peint, ces pièces jouent avec les volumes et la lumière.

  • Bas-reliefs en bois ou en plexiglas : entre 4 000 € et 10 000 € selon la taille.
  • Sculptures monumentales ou uniques : au-delà de 15 000 €, voire davantage pour les pièces emblématiques.

Leur rareté, leur qualité d’exécution et leur bon état conditionnent fortement leur valeur.

Critères qui influencent la valeur d’une œuvre de Geneviève Claisse

Plusieurs facteurs entrent en compte dans l’estimation d’une œuvre de Claisse :

  • Support : les toiles et sculptures ont une cote supérieure aux estampes.
  • Période : les œuvres des années 1960 à 1980 sont généralement plus prisées.
  • Dimensions : les grands formats sont plus valorisés.
  • État de conservation : une œuvre endommagée ou jaunie perd une partie de sa valeur.
  • Authenticité : une œuvre signée, datée, accompagnée d’une provenance sérieuse ou d’un certificat d’authenticité est toujours mieux cotée.

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Geneviève Claisse (1935-2018) : une pionnière de l’abstraction géométrique

Les débuts d’une vocation précoce

Geneviève Claisse naît en 1935 à Quiévy, dans le nord de la France. Dès l’enfance, elle manifeste un intérêt marqué pour le dessin, la couleur et les formes. Cette passion se double d’une rigueur naturelle qui la mène vers l’abstraction géométrique très tôt dans sa carrière.

En 1952, à seulement 17 ans, elle découvre les écrits et les œuvres de Théo van Doesburg et de Piet Mondrian, fondateurs du néoplasticisme. Elle se passionne pour leur quête de l’ordre et de l’harmonie par la géométrie et la couleur pure.

Une filiation directe avec Auguste Herbin

En 1959, sa trajectoire prend un tournant décisif lorsqu’elle rencontre Auguste Herbin, pionnier de l’abstraction française et membre du groupe Abstraction-Création. Celui-ci, impressionné par la rigueur et la qualité des travaux de Geneviève Claisse, l’encourage à exposer. Claisse devient sa proche collaboratrice, avant de reprendre la direction de la galerie parisienne qui lui était dédiée, l’Espace Herbin.

Cette filiation artistique n’empêche pas Claisse de développer son propre langage : si Herbin travaillait avec un alphabet plastique codifié, Claisse préfère une liberté plus intuitive, fondée sur l’équilibre des formes et l’optimisme chromatique.

Les grandes périodes stylistiques

Les années 1960 : affirmation du style

À partir des années 1960, Geneviève Claisse impose son style personnel. Ses toiles sont construites avec précision, parfois en damiers, en cercles concentriques ou en triangles imbriqués. Elle travaille exclusivement à l’acrylique pour sa netteté et sa saturation.

Ses œuvres de cette période sont particulièrement recherchées aujourd’hui, en raison de leur cohérence esthétique et de leur caractère emblématique de l’abstraction géométrique européenne.

Années 1970-1980 : sérialité et monumentalité

Durant les décennies suivantes, Claisse produit des séries de grands formats, souvent pensées pour des lieux publics ou des architectures modernes. Elle s’ouvre également à la sculpture et aux bas-reliefs en métal ou en matériaux composites, prolongeant ses motifs picturaux dans l’espace.

Elle reçoit plusieurs commandes publiques et ses œuvres ornent des institutions, des halls d’immeubles et des espaces de culture.

Les dernières années : continuité et synthèse

Geneviève Claisse poursuit son œuvre jusqu’à la fin de sa vie. Fidèle à sa démarche, elle continue de produire des œuvres exigeantes, synthétiques, où la couleur et la forme dialoguent avec une rare intensité. Elle décède en 2018, laissant une œuvre dense, cohérente et saluée par les critiques comme les collectionneurs.

Une reconnaissance internationale

Claisse a exposé dans de nombreuses galeries et musées en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Japon. Bien que restée discrète dans les médias, elle jouit aujourd’hui d’un regain d’intérêt grâce à la redécouverte des artistes femmes du XXe siècle et à la nouvelle attractivité de l’abstraction géométrique auprès des collectionneurs contemporains.

Un héritage esthétique durable

À la croisée de l’art constructiviste et de la sensibilité chromatique, Geneviève Claisse incarne une forme d’abstraction intemporelle, fondée sur l’ordre, la lumière et la précision. Son travail, rigoureux sans jamais être froid, continue d’inspirer designers, architectes et amateurs d’art visuel. Son œuvre, à la fois radicale et accessible, lui garantit une place de choix dans l’histoire de l’art abstrait du XXe siècle.