Vous possédez une sculpture, un dessin ou une peinture de Georges Lacombe ? Ce guide vous aidera à comprendre la cote actuelle de cet artiste, les critères d’estimation de ses œuvres et les fourchettes de prix réalistes en ventes aux enchères. Sculpture nabi, dessins symbolistes ou marines bretonnes : chaque œuvre a sa propre valeur.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Georges Lacombe (1868–1916)
Artiste discret mais profondément original, Georges Lacombe occupe une place singulière au sein du mouvement nabi. Son œuvre mêle sculpture, peinture et dessin, avec une prédilection pour les motifs symbolistes et les paysages maritimes. La redécouverte de son travail par les historiens de l’art et les collectionneurs a entraîné ces dernières années une hausse progressive de sa cote, en particulier pour ses sculptures en bois et ses compositions nabi.
Les sculptures de Georges Lacombe : la part la plus cotée
Formé dans l’atelier de Moreau, Georges Lacombe développe une œuvre sculptée à contre-courant des canons académiques. Sa prédilection pour le bois, matériau vivant qu’il travaille avec sensualité, donne naissance à des œuvres puissantes et intimes.
Parmi ses créations emblématiques figurent des figures féminines stylisées, des allégories de la mort ou encore des bas-reliefs aux accents mystiques. Les pièces sont généralement de petit à moyen format, souvent signées, parfois datées.
- Sculpture en bois (signée, symboliste ou nabi) : entre 15 000 € et 70 000 € selon le sujet, le format et la provenance.
- Bas-relief sculpté : entre 8 000 € et 25 000 €.
- Œuvre sculptée en plâtre ou matériau secondaire : entre 4 000 € et 10 000 €.
Les sculptures en bois aux sujets symbolistes sont les plus recherchées, en particulier lorsqu’elles ont été exposées ou documentées dans la littérature consacrée au mouvement nabi.
Peintures et tableaux de Georges Lacombe : une cote croissante
Moins nombreuses que ses sculptures, les peintures de Georges Lacombe révèlent une palette vibrante et une approche stylisée des paysages, notamment de la Bretagne qu’il affectionnait tant. Il peint des marines, des ports, des scènes de pêche, mais aussi des sujets plus intimistes proches du symbolisme nabi.
Ses tableaux sont souvent exécutés à l’huile sur toile ou sur carton, avec une touche à la fois décorative et spirituelle.
- Huile sur toile de grand format : entre 12 000 € et 40 000 €.
- Huile sur carton ou format plus réduit : entre 5 000 € et 15 000 €.
- Peintures symbolistes ou scènes religieuses : entre 10 000 € et 30 000 € selon l’iconographie et la provenance.
Les sujets les plus valorisés sont les marines nabi et les compositions décoratives influencées par l’art japonais et les estampes.
Dessins et œuvres sur papier : un marché encore confidentiel
Georges Lacombe a laissé un corpus de dessins préparatoires et d’études pour ses sculptures et tableaux. Ces œuvres sur papier, qu’il réalise au crayon, à la plume ou à la gouache, ont un intérêt muséal certain, bien que leur marché reste plus discret.
- Dessin au crayon ou fusain : entre 800 € et 2 500 €.
- Gouache ou encre sur papier : entre 2 000 € et 5 000 € selon le sujet.
Les dessins liés à ses sculptures ou à ses œuvres symbolistes sont les plus valorisés, en particulier s’ils sont encadrés ou annotés.
Critères déterminants pour l’estimation
Plusieurs éléments influencent directement la valeur d’une œuvre de Georges Lacombe :
- Le support : les sculptures en bois ont historiquement une cote plus élevée.
- La provenance : une œuvre issue d’une collection prestigieuse ou ayant figuré dans des expositions de référence bénéficie d’une prime.
- L’état de conservation : très important, notamment pour les sculptures en bois sensibles aux variations climatiques.
- Le sujet : les marines bretonnes, les scènes symbolistes et les figures féminines stylisées sont les plus prisées.
Si vous possédez une œuvre signée Georges Lacombe, il est essentiel de faire confirmer son authenticité par un professionnel afin d’établir une estimation fiable.
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Georges Lacombe (1868–1916) : Biographie complète et contexte artistique
Un artiste nabi au parcours singulier
Georges Lacombe naît à Versailles en 1868, dans une famille aisée d’intellectuels. Il grandit dans un environnement cultivé, propice à l’éveil artistique. Très tôt, il se tourne vers les arts plastiques et s’inscrit à l’Académie Julian, où il rencontre plusieurs membres du futur groupe des Nabis, parmi lesquels Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel ou encore Paul Sérusier.
C’est ce dernier qui l’initie aux principes nabi, héritiers du synthetisme de Gauguin et de l’école de Pont-Aven. Georges Lacombe se rapproche de leur vision symboliste, décorative et spirituelle de l’art. Il est surnommé par ses pairs le « Nabi sculpteur », en raison de sa prédilection pour la sculpture, rare dans le groupe des Nabis, majoritairement peintres.
La Bretagne : refuge artistique et mystique
À partir des années 1890, Georges Lacombe séjourne régulièrement en Bretagne, notamment à Camaret, Le Pouldu et Douarnenez. Ces séjours sont l’occasion pour lui de se plonger dans une nature encore sauvage, de s’imprégner de la culture celte et des paysages maritimes.
Cette période bretonne influence profondément sa production artistique. Il y peint des marines stylisées, des scènes de pêche et des paysages nocturnes, parfois empreints de spiritualité. Le symbolisme n’est jamais loin, et certaines œuvres comme La Vague ou La Mort du fossoyeur témoignent d’une approche méditative du monde naturel.
Sculpture, symbolisme et quête spirituelle
Contrairement à la plupart des nabis, Georges Lacombe fait de la sculpture le cœur de son œuvre. Il privilégie le bois, qu’il travaille avec une grande finesse, dans une recherche de pureté formelle. Ses figures féminines évoquent à la fois la Vierge, la mort, ou des allégories mythologiques. L’influence de la statuaire gothique, de l’art japonais et du symbolisme est perceptible dans son vocabulaire formel.
Il réalise plusieurs bas-reliefs et figures totémiques à l’aspect archaïque, qui séduisent les collectionneurs et les artistes de son temps. Son art est profondément personnel, nourri de lectures philosophiques et religieuses, mais aussi de la contemplation de la nature.
Une carrière discrète, une redécouverte tardive
Georges Lacombe reste relativement à l’écart du marché de l’art et des expositions officielles. Sa production est confidentielle, souvent conservée dans les cercles privés ou au sein de sa famille. Il meurt prématurément en 1916, à l’âge de 48 ans, laissant une œuvre restreinte mais d’une grande intensité.
Il faudra attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que son œuvre soit redécouverte et mise en valeur dans des expositions consacrées aux Nabis ou à la sculpture symboliste. Son statut d’artiste nabi atypique et précurseur dans la sculpture moderne est aujourd’hui pleinement reconnu.
Un legs rare, prisé des collectionneurs
En raison de la rareté de ses œuvres et de leur caractère à la fois mystique et décoratif, Georges Lacombe séduit un public de collectionneurs exigeants. Ses sculptures en bois notamment sont perçues comme des objets sacrés, témoins d’une spiritualité discrète mais profonde.
Peu représenté sur le marché, Lacombe bénéficie aujourd’hui d’une demande soutenue pour ses œuvres authentiques, en particulier dans les ventes spécialisées en art symboliste, nabi ou modernité française.