Les œuvres de Georges Manzana-Pissarro, fils du célèbre Camille Pissarro, intriguent par leur élégance exotique, leur raffinement décoratif et leur singularité dans le panorama de l’art français du début du XXᵉ siècle. Vous possédez peut-être une peinture, un dessin, ou une œuvre décorative de cet artiste méconnu mais recherché. Cette page vous éclaire sur la cote de Georges Manzana-Pissarro et vous aide à faire estimer votre œuvre au plus juste.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Georges Manzana-Pissarro (1871-1961)
La cote de Georges Manzana-Pissarro connaît une attention renouvelée, portée par l’intérêt croissant pour les peintres orientalistes et décoratifs du XXe siècle. Proche de l’univers des Nabis, influencé par son père impressionniste, il développe un style personnel mêlant raffinement symboliste et onirisme oriental. Le marché distingue clairement ses œuvres selon leur technique, leur période de création et leur sujet. Voici les clés pour comprendre la valeur des œuvres de Georges Manzana-Pissarro aujourd’hui.
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Les peintures à l’huile : les œuvres les plus recherchées
Les peintures à l’huile de Georges Manzana-Pissarro figurent parmi ses créations les plus valorisées. On y trouve principalement :
- Des paysages impressionnistes dans la lignée de son père.
- Des scènes d’inspiration orientale (femmes au hammam, intérieurs marocains, etc.).
- Des compositions symbolistes à l’imaginaire raffiné.
Les prix varient selon la qualité picturale, la taille et le sujet :
- Petites huiles (24 x 35 cm) : entre 2 000 € et 5 000 €.
- Formats moyens (50 x 65 cm) : de 6 000 € à 12 000 €.
- Grandes compositions décoratives ou orientalistes : entre 15 000 € et 30 000 €.
Les œuvres sur papier : gouaches, aquarelles et dessins
Georges Manzana-Pissarro a beaucoup travaillé sur papier. Ses gouaches décoratives, souvent réalisées dans un esprit Nabi, sont prisées pour leur coloris subtils et leur aspect décoratif. Ses dessins préparatoires à la plume ou au crayon, bien que moins rares, témoignent d’un savoir-faire graphique remarquable.
Voici des fourchettes de prix observées :
- Gouaches orientalisantes : de 1 200 € à 3 000 €.
- Aquarelles ou encres décoratives : 800 € à 2 000 €.
- Dessins au crayon ou à l’encre : généralement entre 400 € et 1 200 €.
Les objets d’art décoratif et mobilier
Fasciné par les arts décoratifs, Georges Manzana-Pissarro a aussi produit des œuvres appliquées : panneaux décoratifs, paravents, meubles peints, tapisseries. Ces objets, influencés par l’Art nouveau et l’orientalisme, sont particulièrement rares et recherchés.
Selon la pièce :
- Paravent peint : de 10 000 € à 25 000 €.
- Panneau décoratif unique : entre 5 000 € et 12 000 €.
- Meuble ou élément peint : entre 4 000 € et 15 000 €.
Le marché de ces œuvres est toutefois confidentiel, et une estimation par un professionnel est indispensable pour une mise en vente réussie.
Tableau récapitulatif de la valeur des œuvres de Georges Manzana-Pissarro
| Type d’œuvre | Estimation moyenne | Remarques |
|---|---|---|
| Huile sur toile – petit format | 2 000 € – 5 000 € | Paysages, sujets intimistes |
| Huile sur toile – grand format | 15 000 € – 30 000 € | Orientalisme, grandes décorations |
| Gouache ou aquarelle | 800 € – 3 000 € | Sujets décoratifs ou exotiques |
| Dessin au crayon/encre | 400 € – 1 200 € | Études, croquis |
| Paravent / panneau décoratif | 10 000 € – 25 000 € | Très rare, très recherché |
Quels critères influencent la valeur de votre œuvre ?
Plusieurs éléments peuvent faire évoluer la valeur d’une œuvre de Manzana-Pissarro :
- Le sujet : les scènes orientales sont les plus demandées.
- La période de création : les œuvres décoratives des années 1900-1920 sont les plus cotées.
- L’état de conservation : une toile bien conservée ou restaurée professionnellement se vendra mieux.
- La provenance : une œuvre issue d’une collection privée documentée est plus rassurante pour les acheteurs.
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Georges Manzana-Pissarro (1871-1961) : héritier de l’impressionnisme et poète de l’orientalisme décoratif
Naissance dans une famille d’artistes
Georges Henri Manzana-Pissarro naît en 1871 à Louveciennes, dans une famille profondément enracinée dans l’histoire de l’art. Il est le troisième fils de Camille Pissarro, figure majeure de l’impressionnisme, et frère de Lucien Pissarro. Son enfance baigne dans l’effervescence artistique du cercle impressionniste. Il fréquente les Monet, Cézanne, Gauguin ou encore Seurat, tous proches de son père.
Très tôt, il développe un goût pour le dessin et la peinture, encouragé par Camille, qui l’initie aux techniques de l’huile, du dessin d’après nature, de la composition. Mais Georges, tout en assimilant les leçons impressionnistes, va rapidement affirmer un univers personnel, bien différent de celui de son père.
Des débuts influencés par l’impressionnisme
Au début de sa carrière, Manzana-Pissarro adopte une esthétique proche de celle de son père, peignant des paysages, des scènes rurales, des vues de la région parisienne ou de la Bretagne. Il expose dès les années 1890 aux salons parisiens, notamment au Salon des Indépendants. Ses premières œuvres, bien que de facture impressionniste, révèlent une sensibilité particulière pour la ligne et la composition décorative.
Une conversion aux arts décoratifs et à l’exotisme
À partir des années 1905, Georges Manzana-Pissarro prend un tournant décisif dans son œuvre. Il se passionne pour les arts décoratifs et le monde oriental, influencé par les expositions coloniales, les estampes japonaises et les courants symbolistes. Il commence à produire des œuvres au style épuré, décoratif, mêlant éléments arabesques, compositions exotiques, paysages imaginaires et figures orientales.
Il collabore avec des artisans et conçoit des meubles peints, des paravents, des panneaux muraux, dans une veine proche de l’Art Nouveau et du mouvement Nabi. Il adopte le nom d’artiste « Manzana », en hommage au nom de sa mère, pour mieux se distinguer de la figure écrasante de Camille Pissarro.
Le succès dans les années 1910-1920
Ses œuvres orientalisantes trouvent leur public. Il expose à Paris, notamment à la Galerie Druet et à la Galerie Bernheim (sans les citer). L’on s’arrache ses panneaux et paravents décoratifs, prisés par les collectionneurs de l’époque. Son art se nourrit d’un imaginaire poétique, entre rêve d’Orient et stylisation décorative. Il voyage peu, mais son Orient est celui de l’imagination : un monde raffiné, silencieux, peuplé de femmes alanguies et de palmiers stylisés.
Durant cette période, il réalise aussi des aquarelles, des pastels et de nombreux dessins. Son style se rapproche alors de figures comme Maurice Denis ou Henri Martin, sans jamais s’y réduire. Il garde toujours une singularité dans le traitement de la lumière et des aplats colorés.
Retour au paysage et reconnaissance tardive
Après la Première Guerre mondiale, et surtout dans les années 1930-1940, Manzana-Pissarro revient à une peinture plus naturaliste. Il produit de nombreux paysages du sud de la France, des vues de Collioure, de Saint-Tropez, ou de la campagne. Ces œuvres sont plus sobres, parfois mélancoliques, mais toujours empreintes de sensibilité.
Il continue à peindre jusqu’à un âge avancé, sans jamais cesser de dessiner ni de créer. Il meurt en 1961 à Menton, à l’âge de 90 ans. S’il est longtemps resté dans l’ombre de son père Camille, l’histoire de l’art contemporaine redécouvre aujourd’hui la richesse et la singularité de son parcours.
Un artiste redécouvert
Georges Manzana-Pissarro bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance croissante. Ses œuvres sont présentes dans des collections publiques et privées en Europe et aux États-Unis. Son originalité réside dans cette capacité à fusionner héritage impressionniste, raffinement décoratif et rêverie orientaliste.
Pour les collectionneurs, posséder une œuvre de Manzana-Pissarro, c’est se situer à la croisée des grands courants esthétiques du tournant du XXe siècle. Chaque œuvre demande néanmoins une expertise rigoureuse pour en déterminer la période, le support, l’état et la valeur actuelle.
