À combien s’évalue une œuvre de Gustave Guillaumet (1840-1887) aujourd’hui ? Peintures orientalistes, dessins de voyage ou esquisses sur toile : chaque type d’œuvre possède sa propre cote. Cette page vous donne les clés pour comprendre les critères de valorisation, les fourchettes de prix et les spécificités du marché Guillaumet. Faites estimer gratuitement votre œuvre grâce à nos commissaires-priseurs spécialisés.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Gustave Guillaumet (1840-1887)

Peintre majeur de l’orientalisme français, Gustave Guillaumet est reconnu pour ses représentations sensibles de l’Algérie et de ses habitants. Influencé par ses nombreux voyages en Afrique du Nord, il a laissé une œuvre picturale poignante, servie par une grande finesse d’observation. Son marché reste stable et actif, notamment pour les peintures de grand format et les dessins achevés représentant des scènes sahariennes ou des figures indigènes.

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Des œuvres orientalisantes recherchées

La cote de Gustave Guillaumet repose principalement sur la qualité de son observation ethnographique et la maîtrise de ses compositions. À la différence de certains artistes orientalistes de son temps qui idéalisent ou fantasment le monde arabe, Guillaumet peint avec rigueur, empathie et sobriété. Ce réalisme poétique attire les amateurs d’art orientaliste, d’histoire coloniale ou de peinture française du XIXe siècle.

Peintures à l’huile : les œuvres les plus cotées

Les peintures à l’huile de Gustave Guillaumet représentent la part la plus valorisée de son œuvre. Elles illustrent souvent des scènes de la vie quotidienne dans le Sud algérien (villages, nomades, scènes de marché, solitude du désert, etc.).

  • Les grands formats figuratifs (supérieurs à 80 cm de large) peuvent atteindre entre 50 000 € et 150 000 € selon la qualité, la provenance et l’état de conservation.
  • Des formats plus modestes (30 à 60 cm) représentant un personnage isolé, une vue de paysage ou une scène de genre se négocient en moyenne entre 15 000 € et 40 000 €.
  • Les esquisses ou études préparatoires à l’huile se situent entre 5 000 € et 12 000 €.

Les sujets les plus recherchés sont les caravanes, les tentes, les portraits de bédouins ou les paysages désertiques aux lumières chaudes.

Dessins, lavis et aquarelles : une alternative abordable

Les dessins de Gustave Guillaumet témoignent de son attention constante aux détails et de son goût pour la composition rigoureuse. Ils servaient souvent de base à ses toiles ou étaient réalisés sur le vif lors de ses séjours en Algérie.

  • Un dessin abouti à la mine de plomb ou au fusain peut se vendre entre 1 500 € et 4 000 €, selon sa taille et son état.
  • Les lavis et aquarelles colorés, plus rares dans sa production, peuvent atteindre 5 000 € à 10 000 €, notamment lorsqu’ils représentent des scènes de vie locale.

Ces œuvres sur papier séduisent les collectionneurs pour leur fraîcheur et leur caractère documentaire, mais restent en général moins cotées que les huiles.

Tableau récapitulatif de la cote de Gustave Guillaumet par type d’œuvre

Type d’œuvre Fourchette de prix Commentaires
Peinture à l’huile (grand format) 50 000 € – 150 000 € Scènes de désert ou compositions à personnages
Peinture à l’huile (format moyen) 15 000 € – 40 000 € Portraits ou paysages
Esquisse à l’huile 5 000 € – 12 000 € Études préparatoires
Dessin (mine de plomb, fusain) 1 500 € – 4 000 € Scènes algériennes, croquis de voyage
Lavis / Aquarelle 5 000 € – 10 000 € Œuvres plus rares, parfois rehaussées de couleur

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Gustave Guillaumet (1840-1887) : une figure majeure de l’orientalisme français

Une formation classique au service d’un regard nouveau

Né le 26 mars 1840 à Puteaux, Gustave Guillaumet s’oriente très tôt vers la peinture. Après un apprentissage auprès de Félix-Joseph Barrias, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1857. Il est profondément influencé par la tradition académique française et par les maîtres du réalisme, notamment Jean-Baptiste Camille Corot et Théodore Rousseau.

Dès ses débuts, il développe un style rigoureux, précis, porté par une observation attentive du monde qui l’entoure. À l’âge de 21 ans, il découvre l’Algérie, un territoire qui va bouleverser sa trajectoire artistique.

L’Algérie, terre de fascination et de création

Guillaumet effectue son premier voyage en Algérie en 1862. Frappé par la beauté du Sahara, la lumière crue, les visages et les scènes de la vie locale, il y retournera à de nombreuses reprises. Il séjourne à Laghouat, Biskra, El Goléa, Ghardaïa ou Bou Saâda. Son œuvre devient indissociable de l’Algérie, qui l’inspire profondément.

Contrairement à d’autres orientalistes, Guillaumet ne cherche ni l’exotisme spectaculaire ni l’idéalisation. Il peint la réalité de la vie des nomades, la rudesse du désert, la pauvreté parfois. Son regard, empreint de respect et d’humanité, donne à ses œuvres une dimension presque ethnographique.

Il écrit d’ailleurs dans la préface de ses « Tableaux algériens » publiés à titre posthume : « J’ai vu le vrai Orient, et non celui des fantasmes de l’atelier. »

Une carrière saluée par la critique

Guillaumet expose régulièrement au Salon de Paris à partir de 1861. Ses toiles, sobres et puissantes, reçoivent un accueil critique élogieux. Plusieurs de ses œuvres sont achetées par l’État, comme Une halte dans le désert ou Les porteurs d’eau à Biskra. Il obtient une médaille de 2ᵉ classe en 1868, puis la Légion d’honneur en 1878.

Dans un contexte d’expansion coloniale française, son œuvre nourrit aussi l’imaginaire national sur l’Afrique du Nord, sans jamais tomber dans la caricature ou la propagande. Il devient une référence parmi les artistes orientalistes, aux côtés de Fromentin et Benjamin-Constant.

Une fin de vie marquée par la mélancolie

Malgré ses succès, Guillaumet reste un artiste tourmenté. Il souffre de crises de neurasthénie et connaît une grande solitude. La mort de plusieurs proches et une santé fragile renforcent ses tendances dépressives. Il meurt tragiquement à 47 ans, le 14 mars 1887, à Paris, probablement par suicide.

Ses amis, dont le critique Théophile Gautier et l’historien d’art Philippe Burty, lui rendent hommage. Un grand nombre de ses œuvres sont réunies après sa mort dans une publication emblématique : Tableaux algériens, préfacée par son ami Eugène Fromentin, qui célèbre la justesse et la sobriété de son regard.

Héritage et postérité

Gustave Guillaumet est aujourd’hui reconnu comme l’un des artistes orientalistes les plus sensibles et réalistes de son temps. Il a contribué à renouveler la vision de l’Algérie dans la peinture française, en rompant avec l’imagerie romantique dominante.

Ses tableaux figurent dans plusieurs collections publiques et musées français. Ils sont prisés des collectionneurs d’art orientaliste et des amateurs d’histoire coloniale, notamment pour leur précision documentaire et leur richesse chromatique.

Son œuvre, à la croisée du réalisme et de la contemplation poétique, conserve une grande modernité dans sa manière de regarder l’autre sans l’idéaliser.

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