À combien s’évalue aujourd’hui une œuvre de Hans Hartung (1904–1989) ? Qu’il s’agisse de peintures, dessins, estampes ou photographies, chaque œuvre possède sa propre cote. Ce guide vous éclaire sur les critères de valorisation, les fourchettes de prix réalistes, et les techniques employées. Faites estimer votre œuvre par un commissaire‑priseur spécialisé dès maintenant.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Hans Hartung

Les œuvres de Hans Hartung figurent parmi les pièces phares du marché de l’art moderne et contemporain. Peintures gestuelles, dessins au pastel ou à l’encre, lithographies ou tirages photographiques : chaque support a sa dynamique. Ce guide vous aide à comprendre comment se forme la valeur de ses œuvres et à estimer leur prix selon la technique, la taille, l’époque et l’état.

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Quels supports et techniques Hans Hartung a‑t‑il utilisés ?

  • Peinture (huile, acrylique, grattage)
  • Dessins (pastel, fusain, encre, techniques mixtes)
  • Estampes et lithographies
  • Photographies artistiques
  • Sculpture – œuvre unique, beaucoup plus rare

Peintures sur toile : huile, acrylique et grattage

Les peintures à l’huile des années 1950-60, reflet de l’abstraction lyrique, sont les plus cotées. Les peintures industrielles, acryliques avec grattage, des années 1960-80, sont également très prisées, notamment les grands formats.

  • Valeurs courantes : environ 26 000 € à 120 000 €.
  • Étapes supérieures : jusqu’à 200 000 €, souvent entre 70 000 € et 200 000 € pour des œuvres centrales des années 1950‑60.
  • Records : jusqu’à 2,25 millions d’euros pour des toiles majeures.

Dessins : pastel, fusain, encre et techniques mixtes

Hartung a produit de nombreux dessins, notamment au pastel et fusain, souvent de grande qualité expressive. Les pastels mixtes des années 1950‑60 se vendent typiquement entre 20 000 € et 60 000 €. Les encres pures débutent vers 7 500 € sur petits formats et peuvent atteindre 40 000 €, voire plus si elles combinent grattage, pastel ou acrylique.

  • Dessins au pastel/fusain : 20 000 € à 60 000 €, exceptionnellement jusqu’à 113 000 €.
  • Encres simples : de 7 500 € à 26 000 € ; encres mixtes : jusqu’à 41 000 € voire plus.

Estampes et lithographies

Les tirages d’estampes ou lithographies de Hartung, souvent numérotés, sont accessibles à des prix modestes et très recherchés par les collectionneurs de l’art du XXe siècle.

  • Plage typique : de 180 € à environ 10 000 €, selon édition, état, rareté et format.

Photographies (œuvre photographique)

Hartung a également produit des photographies artistiques, parfois abstraites, qui ont leur propre cote.

  • Prix observés : de 200 € à environ 5 700 € selon le sujet et l’état de conservation.

Sculpture

Hartung a réalisé une seule sculpture connue, en 1938. En raison de son extrême rareté, sa valeur potentielle est très élevée mais peu documentée.

Tableau récapitulatif des prix estimatifs

Type d’œuvre Plage de prix estimative Cadre
Peinture (huile/acrylique/grattage) 26 000 € – 120 000 €, jusqu’à 200 000 €+ voire 2 M€ Tableaux des années 1950‑60 grande taille
Dessin (pastel/fusain) 20 000 € – 60 000 €, exceptionnel jusqu’à 113 000 € Années 1950‑60, formats moyens
Encres & techniques mixtes 7 500 € – 41 000 €, parfois plus Formats moyens, encre + grattage/pastel
Estampes / Lithographies 180 € – 10 000 € Tirages numérotés, état rareté variable
Photographies artistiques 200 € – 5 700 € Tirages uniques autographiés
Sculpture (unique) Non documenté Sculpture isolée de 1938

Pourquoi faire estimer une œuvre de Hans Hartung par un commissaire‑priseur ?

Une estimation professionnelle prend en compte : l’authenticité, la provenance, l’état de conservation, la taille, la période et l’intérêt du marché actuel. Un regard expert permet de positionner votre œuvre précisément dans ces fourchettes, voire de la valoriser en cas d’œuvre exceptionnelle.

Vous possédez une œuvre de Hans Hartung ? Faites-la estimer gratuitement par un commissaire‑priseur spécialisé.

Hans Hartung (1904–1989) : Une vie au cœur de l’abstraction lyrique

Une jeunesse nourrie d’art et de science

Né en 1904 à Leipzig, Hans Hartung grandit dans un environnement intellectuel qui le sensibilise très tôt aux arts et aux sciences. Il s’initie à la peinture en copiant des maîtres anciens, notamment Rembrandt, Goya ou Le Greco. Parallèlement, il s’intéresse à l’astronomie et à la photographie, deux disciplines qui influenceront plus tard son rapport à la lumière, au rythme et à l’espace.

Une formation académique solide, puis l’appel de la modernité

Entre 1924 et 1926, il suit les cours de l’Académie des Beaux-Arts de Dresde. Mais c’est en quittant l’Allemagne qu’il trouve son véritable langage artistique. Dès la fin des années 1920, il découvre les recherches de Kandinsky et les premières expérimentations abstraites. Il se libère rapidement de toute figuration.

Installation en France et rencontres décisives

Installé à Paris en 1935, il fréquente les avant-gardes : Mondrian, Miró, Calder, Schneider… Son œuvre évolue vers une abstraction plus gestuelle, souvent qualifiée de « lyrique ». Il développe une grammaire picturale faite de traits, de griffures, de rythmes et de contrastes. En 1938, il réalise sa seule sculpture connue.

Résistance, guerre et blessure

Durant la Seconde Guerre mondiale, Hartung s’engage dans la Légion étrangère pour lutter contre le nazisme. Blessé au combat, il est amputé d’une jambe en 1944. Ce traumatisme n’interrompt pas sa carrière, bien au contraire. Il renforce chez lui une volonté de créer, une intensité dans le geste pictural qui marquera toute son œuvre.

Reconnaissance internationale et apogée artistique

Après-guerre, Hartung retrouve Anna-Eva Bergman, artiste norvégienne qu’il épouse, et obtient la nationalité française. Son œuvre connaît une reconnaissance croissante : il est exposé dans les grands musées et biennales. En 1960, il reçoit le Grand Prix de Peinture à la Biennale de Venise, consacrant son rôle de figure majeure de l’abstraction d’après-guerre.

Innovations techniques et libertés formelles

Dans les années 1960-70, Hartung adopte l’acrylique industrielle, le spray, le grattage, les outils non conventionnels comme les balais, les peignes ou les pulvérisateurs. Il travaille parfois à bout de bras, debout sur une chaise roulante. Il refuse les carcans stylistiques et s’attache à renouveler sans cesse son geste, sa matière, sa lumière.

La photographie, un médium à part entière

Pratiquée dès l’enfance, la photographie accompagne toute sa vie. Il réalise des milliers de clichés, souvent abstraits ou expérimentaux. Ces photographies, longtemps restées dans l’ombre de son œuvre picturale, sont aujourd’hui pleinement reconnues pour leur originalité et leur cohérence avec sa démarche.

La fondation Hartung-Bergman et son héritage

Installé à Antibes à partir de 1973, Hans Hartung y construit une maison-atelier avec son épouse, qui deviendra plus tard la Fondation Hartung-Bergman. Ce lieu abrite ses archives, ses œuvres, et conserve l’intégrité de sa démarche. Il y produit jusqu’à la fin, peignant encore plus de 300 toiles en 1989, quelques mois avant sa mort.

Hartung laisse une œuvre dense, libre, profondément ancrée dans son siècle. Son influence est manifeste sur l’abstraction européenne et sur plusieurs générations d’artistes. Il incarne la force du geste, la puissance du trait, l’énergie du vide et du plein.

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