Quelle est la valeur d’un tableau ou d’un dessin signé Henri Manguin ? Maître du fauvisme, proche de Matisse, Manguin a produit une œuvre lumineuse, dont les paysages méditerranéens, nus et bouquets séduisent toujours les collectionneurs. Cette page vous aide à comprendre les critères de valorisation de ses œuvres et les fourchettes de prix observées en ventes publiques.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Henri Manguin (1874-1949)
Henri Manguin, figure majeure du fauvisme, jouit d’une cote stable et soutenue sur le marché de l’art. Ses œuvres, reconnaissables par leur lumière éclatante et leur palette vibrante, sont activement recherchées. La valeur d’un Manguin dépend du support, du sujet, de la période d’exécution, de la provenance et de l’état de conservation. Voici les repères à connaître pour estimer une œuvre de cet artiste.
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Les peintures à l’huile de Henri Manguin
Les toiles de Manguin constituent le sommet de sa cote. Ses huiles sur toile, principalement des nus féminins, jardins fleuris, paysages du Midi ou vues de Saint-Tropez, peuvent atteindre des prix élevés.
- Petits formats (paysages ou natures mortes) : entre 15 000 € et 40 000 €.
- Nus ou scènes méditerranéennes de format moyen : entre 60 000 € et 150 000 €.
- Grandes compositions signées et datées, bien référencées : entre 150 000 € et 400 000 €, parfois plus pour les œuvres historiques exposées au Salon d’Automne.
Les aquarelles et dessins de Henri Manguin
Très actif sur papier, Henri Manguin a réalisé de nombreuses études préparatoires, dessins au fusain ou à la sanguine et aquarelles. Leur valeur dépend du sujet, de la qualité d’exécution et de la signature.
- Études au crayon ou fusain : entre 800 € et 3 000 €.
- Aquarelles et gouaches bien composées : entre 3 000 € et 15 000 € selon le format et la qualité picturale.
Les estampes et lithographies
Henri Manguin a également produit quelques estampes et lithographies en couleur, notamment des portraits ou vues de Saint-Tropez. Leur cote reste plus modeste.
- Estampes en noir : entre 300 € et 800 €.
- Lithographies signées en couleur : entre 1 000 € et 3 000 €.
Henri Manguin a-t-il réalisé des sculptures ?
Non, l’artiste ne s’est pas illustré dans la sculpture. Aucune production en volume n’est connue ni recensée à ce jour. Toute œuvre en relief présentée comme de Manguin doit donc susciter une vérification approfondie.
Quels critères influencent la valeur d’une œuvre de Manguin ?
Plusieurs éléments jouent un rôle clé dans l’évaluation d’une œuvre :
- Le sujet : les nus, vues de Saint-Tropez et jardins ensoleillés sont les plus cotés.
- La provenance : une œuvre issue d’une collection réputée, ou exposée dans un salon d’époque, voit sa valeur renforcée.
- La signature et la datation : une œuvre signée « Manguin » et datée clairement est plus recherchée.
- L’état de conservation : les restaurations visibles ou les altérations de la toile peuvent faire baisser l’estimation.
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Henri Manguin (1874-1949) : Biographie complète d’un peintre de la lumière
Une formation académique dans le sillage de Gustave Moreau
Henri Manguin naît à Paris en 1874, dans une famille modeste. Très tôt attiré par les arts, il intègre l’École des Beaux-Arts de Paris où il suit l’enseignement de Gustave Moreau. Dans cet atelier réputé, il se lie d’amitié avec plusieurs jeunes artistes promis à la gloire : Albert Marquet, Charles Camoin, Georges Rouault, et surtout Henri Matisse. Cette émulation intellectuelle va marquer sa trajectoire.
Les débuts d’un coloriste audacieux
Dès ses premières toiles, Manguin affirme son goût pour la couleur vive et les scènes baignées de lumière. Il expose au Salon des Indépendants dès 1902, et participe au Salon d’Automne dès sa création en 1903. Sa peinture, influencée par les impressionnistes mais plus audacieuse dans l’usage des couleurs, séduit un public de plus en plus large.
En 1905, il expose aux côtés de Matisse, Derain et Vlaminck dans la fameuse salle VII du Salon d’Automne. La critique parle alors, avec une ironie mal maîtrisée, de « cage aux fauves ». Le fauvisme était né, et Manguin en est l’un des membres fondateurs, même si son style reste plus doux, plus décoratif que celui de ses pairs.
La lumière du Sud comme sujet central
Le tournant majeur de sa carrière se produit lorsqu’il découvre la Méditerranée, et notamment Saint-Tropez, grâce à Paul Signac. Dès lors, il passe ses étés sur la côte, peignant des paysages lumineux, des terrasses ensoleillées, des nus dans des intérieurs baignés de lumière, des jardins en fleurs.
Son style s’épanouit : les couleurs se font plus franches, la touche plus libre. Il développe une esthétique du bonheur, du quotidien joyeux, qui s’incarne aussi dans ses natures mortes pleines de sensualité.
Un artiste reconnu de son vivant
Dès les années 1910, Henri Manguin est soutenu par des collectionneurs français et étrangers. Il expose régulièrement à Paris, en Allemagne, en Suisse. Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé mais continue à peindre. L’après-guerre confirme son succès.
Dans les années 1920 et 1930, il réalise plusieurs expositions personnelles. Sa cote est établie. Il devient membre du comité du Salon d’Automne et participe à la défense des artistes modernes. En 1945, une importante rétrospective lui est consacrée, saluant l’ensemble de son œuvre.
Une œuvre fidèle à la clarté jusqu’à la fin
Henri Manguin meurt en 1949 à Saint-Tropez, dans cette lumière qu’il n’a cessé de traquer. Son œuvre, souvent qualifiée de fauvisme heureux, reflète une vision apaisée et joyeuse du monde. Il laisse derrière lui une production abondante – toiles, aquarelles, dessins – dont la qualité est aujourd’hui pleinement reconnue par les historiens d’art.
Un héritage fauve et méditerranéen
Si le nom de Manguin est parfois éclipsé par celui de Matisse, il reste un témoin essentiel de la naissance de la modernité picturale au début du XXᵉ siècle. Son amour de la couleur, son attachement à la lumière méditerranéenne, son art de célébrer la vie quotidienne le rapprochent de Bonnard et Vuillard, avec qui il partage cette veine hédoniste de la peinture française.
Ses œuvres sont aujourd’hui présentes dans de nombreux musées, dont le Musée d’Orsay, et dans d’importantes collections privées en France, en Europe et aux États-Unis.
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