Vous possédez une tapisserie ou une peinture signée Jean Lurçat et vous souhaitez en connaître la valeur ? Cet artiste majeur du XXᵉ siècle a laissé une œuvre singulière, très appréciée des amateurs d’art et des collectionneurs. Ce guide vous aide à comprendre la cote actuelle des créations de Jean Lurçat selon leur technique, leur état, leur période de réalisation et leur rareté.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Jean Lurçat (1892-1966)

Jean Lurçat est reconnu comme le principal rénovateur de l’art de la tapisserie au XXe siècle. Ses compositions colorées, à forte symbolique, continuent de susciter l’intérêt des amateurs comme des institutions. Mais quelle est la valeur marchande de ses œuvres aujourd’hui ? Chaque support – tapisserie, peinture, dessin ou céramique – fait l’objet d’une estimation spécifique, en fonction de critères objectifs.

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Tapisseries de Jean Lurçat : entre 3 000 € et 60 000 €

Jean Lurçat a redonné ses lettres de noblesse à la tapisserie contemporaine. Ses cartons sont ensuite tissés dans les manufactures d’Aubusson ou de Beauvais, avec une qualité d’exécution variable selon les époques et les ateliers.

Les prix dépendent notamment :

  • de la taille de la tapisserie ;
  • de sa date de création (années 1940-50 étant souvent les plus cotées) ;
  • de son état de conservation ;
  • de la présence d’une signature ou d’un certificat.

Les grandes tapisseries originales de Lurçat sont estimées entre 15 000 € et 60 000 €. Les plus petites, ou celles réalisées d’après carton sans supervision directe, se situent entre 3 000 € et 10 000 €.

Peintures de Jean Lurçat : entre 5 000 € et 40 000 €

Avant de devenir maître de la tapisserie, Jean Lurçat a produit de nombreuses peintures à l’huile dans les années 1910 à 1930. Inspirées par le symbolisme et l’expressionnisme, elles sont rares sur le marché.

Les œuvres les plus importantes peuvent atteindre 30 000 à 40 000 €. Les formats plus modestes ou sujets moins emblématiques se négocient entre 5 000 € et 15 000 €.

Dessins, encres et gouaches : entre 800 € et 8 000 €

Jean Lurçat a produit une œuvre graphique abondante : dessins préparatoires, études de tapisseries, œuvres autonomes à l’encre, à l’aquarelle ou à la gouache.

Les dessins simples sont estimés entre 800 € et 2 000 €. Les gouaches plus détaillées représentant ses motifs symboliques (soleils, animaux, astres) peuvent atteindre 4 000 à 8 000 €.

Céramiques et sculptures : entre 1 000 € et 15 000 €

Lurçat a également conçu des objets en céramique, notamment à l’atelier Sant Vicens, et quelques rares sculptures.

Les céramiques signées sont généralement estimées entre 1 000 € et 5 000 €. Quant aux sculptures, souvent en bronze ou en plâtre, elles peuvent atteindre jusqu’à 15 000 € selon leur rareté et leur sujet.

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Jean Lurçat (1892-1966) : biographie complète d’un rénovateur de la tapisserie

Les débuts d’un artiste engagé

Jean Lurçat naît en 1892 à Bruyères dans les Vosges. Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, il côtoie rapidement les milieux avant-gardistes et les intellectuels de son temps : Rilke, Eluard, Gide, Chagall. Influencé par le symbolisme et le cubisme, il expose dès les années 1910.

Une carrière entre peinture, illustration et arts décoratifs

Dans l’entre-deux-guerres, Lurçat se distingue comme peintre, décorateur de théâtre, fresquiste et illustrateur. Ses voyages en Espagne, en Italie, en Afrique du Nord nourrissent une œuvre inspirée des arts populaires. Ses premières expériences de tapisserie datent de cette période.

La révélation de la tapisserie médiévale

Dans les années 1930, Lurçat découvre la tenture de l’Apocalypse à Angers. Cette révélation bouleverse sa carrière. Il voit dans la tapisserie un art monumental, populaire et porteur de messages universels. Il élabore alors une grammaire moderne de la tapisserie : aplats de couleurs, formes stylisées, motifs symboliques.

Aubusson, Tabard et la renaissance de la tapisserie

La collaboration avec le lissier Tabard à Aubusson est décisive. Ensemble, ils revitalisent la production de tapisseries françaises. Lurçat impose une méthode rigoureuse et esthétique pour adapter ses cartons à la trame textile. Il rejette l’illusionnisme pictural au profit d’un langage graphique puissant.

Le Chant du Monde, une œuvre testamentaire

Entre 1957 et 1966, Lurçat conçoit Le Chant du Monde, un cycle de dix tapisseries monumentales, conçues comme une réponse moderne à la tenture médiévale d’Angers. Il y célèbre la création, la lutte, la nature et l’espoir face aux menaces du monde moderne. Cette œuvre majeure est visible au Musée Jean-Lurçat d’Angers.

Engagements, reconnaissance et postérité

Jean Lurçat fut également un intellectuel engagé, proche de la Résistance et militant pour une culture accessible au plus grand nombre. Il défend l’idée d’un art mural public et éducatif.

Il meurt en 1966 à Saint-Paul-de-Vence. Son œuvre influencera durablement l’école d’Aubusson et l’art textile contemporain. Aujourd’hui encore, ses tapisseries et dessins sont exposés, collectionnés et célébrés à travers le monde.

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