Quelle est la valeur actuelle d’une œuvre de Jean Royère ? Table, fauteuil Ours Polaire, luminaire ou dessin : chaque création de ce grand nom du design français possède une cote bien définie. Cette page vous livre les clés pour comprendre comment se construit la valeur d’un objet signé Royère, selon sa nature, son authenticité et sa rareté. Faites estimer gratuitement votre pièce par un commissaire-priseur expert.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Jean Royère (1902-1981)

Jean Royère occupe une place unique dans l’histoire du mobilier du XXème siècle. Son univers inventif, poétique et raffinement décoratif font de ses créations des pièces très recherchées aujourd’hui. Sa célèbre ligne Ours Polaire, ses luminaires sculpturaux, ses dessins de mobilier ou encore ses meubles sur mesure suscitent un véritable engouement sur le marché international. Mais comment estimer la valeur d’une œuvre de Jean Royère ? Décryptage par catégorie.

Faites estimer gratuitement une œuvre de Jean Royère par un commissaire-priseur spécialisé en design du XXème siècle.

Mobilier : fauteuils, canapés, tables, enfilades

  • Le fauteuil et le canapé Ours Polaire : les plus célèbres créations de Royère. Leur valeur peut dépasser 500 000 € pour un canapé en parfait état, avec une provenance documentée. Un fauteuil seul s’estime entre 150 000 et 350 000 € selon le modèle et l’état.
  • Les tables basses, bureaux et meubles en bois laqué ou en fer forgé : fourchette de 40 000 à 120 000 € pour une pièce originale, selon la complexité du dessin et la présence de sa signature.
  • Les enfilades et commodes : particulièrement prisées en décoration d’intérieur, elles peuvent atteindre 100 000 à 300 000 €.

Luminaires : applique, lampe, lustre

  • Lustre Bouquet : estimé entre 100 000 et 250 000 € selon le nombre de branches, la provenance et l’état.
  • Appliques Liane, Serpentin ou Tour Eiffel : les estimations varient entre 20 000 et 80 000 € selon la rareté.
  • Lampes de table : souvent entre 15 000 et 40 000 €.

Objets décoratifs et miroirs

  • Miroirs solaires : entre 25 000 et 70 000 €, selon les dimensions et l’état.
  • Objets en laiton ou en fer forgé (porte-revues, patères, etc.) : entre 5 000 et 20 000 €.

Dessins, plans et projets

  • Dessins de mobilier : entre 3 000 et 12 000 € selon le sujet, le support (papier libre, calque), la signature et la provenance.
  • Plans techniques : parfois moins valorisés, autour de 2 000 à 5 000 €.

Ces œuvres sur papier sont parfois les seules traces de projets aujourd’hui disparus, ce qui augmente leur intérêt historique et documentaire.

Critères influençant la valeur d’une œuvre de Jean Royère

  • Authenticité : une pièce authentifiée (avec certificat ou référencement dans les archives Royère) sera beaucoup plus valorisée.
  • Provenance : une provenance royale ou prestigieuse (commandes pour l’Iran, le Liban, l’Egypte…) augmente considérablement la valeur.
  • Rareté : pièces uniques ou en très petite série, dessins originaux non réédités.
  • État de conservation : les tissus, bois laqués ou pièces métalliques bien conservés sont bien mieux valorisés.

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Jean Royère (1902-1981) : Biographie d’un poète du mobilier

Jean Royère est né en 1902 à Paris dans une famille bourgeoise, loin des sphères de l’art ou du design. Il commence sa carrière dans le commerce international avant de se réorienter vers les arts décoratifs dans les années 1930. Ce choix tardif, à contre-courant, témoigne de la liberté de pensée qui animera toute sa carrière.

Formation et débuts artistiques

Autodidacte en grande partie, Royère apprend sur le terrain, au contact des artisans, ébénistes et ferronniers. En 1931, il abandonne son emploi pour travailler dans un atelier de menuiserie du faubourg Saint-Antoine. Sa première grande commande décorative date de 1934 avec la brasserie Carlton sur les Champs-Élysées.

Dès lors, il se fait remarquer pour ses compositions audacieuses, à la fois modernes et pleines de fantaisie. Il réussit à s’imposer dans le milieu fermé de la décoration de luxe grâce à son style très personnel, qui mêle matières nobles, courbes souples et jeux de lumière.

Un style unique : couleurs, rondeurs et matières

Jean Royère réconcilie humour et sophistication. Ses formes sont arrondies, sensuelles, parfois enfantines, sans jamais tomber dans le pastiche. Il n’hésite pas à utiliser des matières inattendues : fer forgé, laque, bois exotiques, tissu bouclé ou raphia. Son goût pour les teintes vives, les effets de transparence ou les luminaires presque organiques renforce l’originalité de son vocabulaire formel.

Le succès de sa ligne Ours Polaire témoigne de cette audace : avec ses formes rebondies et ses tissus doux, elle rompt avec le fonctionnalisme austère du modernisme international tout en en reprenant les codes d’épure.

Une carrière internationale

À partir des années 1940, Royère multiplie les commandes pour des clientèles prestigieuses. Il ouvre des bureaux au Proche-Orient (notamment à Beyrouth, au Caire et à Téhéran), et conçoit des intérieurs pour la haute société locale, mais aussi pour des souverains, comme le roi Farouk d’Égypte ou le Shah d’Iran. Ses meubles voyagent, ses luminaires ornent des palais.

Cette dimension internationale participe à la diffusion de son style, très reconnaissable. Il sait s’adapter aux cultures locales tout en imposant une cohérence esthétique unique.

Retrait progressif et postérité

Dans les années 1960, Jean Royère se retire progressivement du monde du design, désormais dominé par des figures plus radicales. Il s’installe à Louveciennes où il mène une vie discrète jusqu’à sa mort en 1981.

Son œuvre connaît une redécouverte spectaculaire dans les années 2000, avec une flambée de la demande pour ses pièces historiques. Designers contemporains, galeristes et grands collectionneurs se passionnent pour son univers. Aujourd’hui, Jean Royère est considéré comme un des grands maîtres du design du XXème siècle.

Ses œuvres sont exposées dans les plus grandes institutions internationales, et ses pièces figurent parmi les plus chères du marché du design historique.

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