À combien s’évalue aujourd’hui une œuvre de Julião Sarmento ? Peintures, dessins, vidéos, sculptures ou installations : l’œuvre de cet artiste portugais majeur touche à tous les médiums, avec une puissance intellectuelle et plastique singulière. Cette page vous aide à comprendre la cote actuelle de Julião Sarmento et à obtenir une estimation fiable. Faites appel à un commissaire-priseur spécialisé pour connaître la valeur de votre œuvre.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Julião Sarmento (1948-2021)

Artiste incontournable de la scène contemporaine internationale, Julião Sarmento a développé une œuvre à la fois conceptuelle et sensuelle, largement collectionnée en Europe, aux États-Unis et en Asie. Son marché est aujourd’hui bien établi, avec des œuvres très prisées dans les domaines de la peinture, du dessin, de la photographie et de la sculpture. Voici un tour d’horizon des cotes par support et des critères essentiels à prendre en compte pour une estimation juste.

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Peintures de Julião Sarmento : un marché solide et international

Les peintures de Julião Sarmento, souvent composées de fonds neutres habités de silhouettes féminines évanescentes, de mots griffés ou de formes architecturales, séduisent les collectionneurs pour leur tension entre figuration et abstraction. Réalisées en acrylique, huile ou techniques mixtes, elles connaissent une bonne demande sur le marché secondaire.

  • Pour une grande peinture figurative (format supérieur à 100 cm), les prix varient généralement entre 25 000 € et 100 000 €, selon la période, le sujet et la provenance.
  • Les formats plus modestes, notamment ceux des années 1990-2000, s’estiment entre 8 000 € et 20 000 €.

Les œuvres les plus recherchées sont celles où s’affirme la grammaire visuelle propre à l’artiste : tensions érotiques, duplicité narrative, traitement épuré de l’espace.

Dessins et œuvres sur papier : une porte d’entrée accessible

Le dessin tient une place fondamentale dans l’œuvre de Sarmento. Crayons, encres, collages : ces travaux explorent les thèmes chers à l’artiste avec une immédiateté séduisante. Moins onéreux que les peintures, ils constituent une porte d’entrée pour les jeunes collectionneurs.

  • Les dessins de petit format s’échangent entre 1 500 € et 4 000 €.
  • Les grands dessins ou ensembles de plusieurs pièces peuvent atteindre 6 000 € à 12 000 €, surtout s’ils sont datés des années 1980.

La présence de la signature, l’état de conservation et la documentation (expositions, publications) sont des éléments essentiels pour déterminer la valeur.

Sculptures et installations : œuvres rares et très cotées

Moins fréquentes sur le marché, les sculptures de Julião Sarmento relèvent souvent d’un registre conceptuel. Réalisées en bronze, plâtre, métal ou parfois intégrées à des installations vidéo ou sonores, elles sont recherchées pour leur rareté et leur portée symbolique.

  • Les sculptures autonomes (bronze, pierre, plâtre peint) se vendent entre 12 000 € et 40 000 €, selon la taille, la date et l’édition (œuvres uniques ou multiples).
  • Les installations mixtes (avec vidéo, son, photographie, etc.) peuvent dépasser les 50 000 € dans des contextes de collection ou d’exposition majeurs.

Une estimation rigoureuse passe par l’analyse de la documentation accompagnant l’œuvre, en particulier son historique d’exposition.

Photographies et œuvres imprimées : un marché en croissance

Photographe prolifique, Julião Sarmento a produit de nombreuses séries où le corps féminin est capté dans une tension à la fois érotique et intellectuelle. Ces œuvres, souvent en noir et blanc, sont imprimées en éditions limitées et bien identifiées.

  • Les photographies signées en édition limitée se négocient entre 2 500 € et 8 000 €, selon le tirage (numéro et quantité), le format et l’état.
  • Les photographies uniques ou vintage peuvent atteindre 10 000 € à 20 000 €.

La demande reste soutenue, notamment dans les pays où Sarmento a été exposé de façon institutionnelle.

Tableau récapitulatif de la cote par type d’œuvre

Type d’œuvre Plage de prix estimative Remarques
Peinture (grand format) 25 000 € – 100 000 € Périodes des années 1980 à 2000 privilégiées
Peinture (petit format) 8 000 € – 20 000 € Souvent en techniques mixtes sur toile
Dessin ou œuvre sur papier 1 500 € – 12 000 € Selon taille, sujet, période
Sculpture 12 000 € – 40 000 € Œuvres en bronze ou plâtre, parfois uniques
Installation 30 000 € – 60 000 € Souvent difficile à exposer, mais très recherchée
Photographie 2 500 € – 20 000 € En fonction de l’édition et du format

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Julião Sarmento (1948-2021) : Une figure essentielle de l’art contemporain portugais

Les débuts d’un artiste érudit

Julião Sarmento naît en 1948 à Lisbonne, au Portugal, à une époque où le pays vit encore sous le régime autoritaire de Salazar. Très tôt, il manifeste un vif intérêt pour les arts visuels, la littérature et l’architecture. Il étudie d’abord l’architecture et les arts plastiques à l’ESBAL (Escola Superior de Belas-Artes de Lisboa), formation qu’il complète dans les années 1970, une décennie charnière tant pour son développement personnel que pour la scène artistique portugaise post-révolution des Œillets.

Une œuvre transdisciplinaire

Très tôt, Sarmento se démarque par une approche pluridisciplinaire : il peint, filme, dessine, photographie et construit des installations. Ses premiers travaux incluent des expérimentations en Super 8, des collages textuels et des œuvres minimales influencées par le conceptualisme anglo-saxon.

Mais c’est dans les années 1980 que son style s’affirme pleinement. Il développe un langage visuel unique mêlant textes, fragments d’images, surfaces vierges et figures féminines stylisées. Loin d’une narration linéaire, ses œuvres jouent avec les non-dits, les silences, les zones d’ombre du désir et de la mémoire.

Le corps féminin, la mémoire et l’architecture du désir

Le nu féminin devient un motif central, non comme simple sujet érotique, mais comme réceptacle de projections mentales. Inspiré par la psychanalyse, le cinéma (notamment celui d’Alfred Hitchcock), la littérature française (Marguerite Duras, Bataille) et la philosophie (Barthes, Foucault), Sarmento interroge la manière dont nous regardons et interprétons les images.

Ses œuvres évoquent des structures mentales, des morceaux de mémoire, des récits fragmentés. Il conçoit ses toiles comme des architectures ouvertes, où chaque élément – une jambe, un mot, un angle – agit comme une clef vers un univers plus vaste.

Un artiste cosmopolite

Dès les années 1980, Sarmento expose régulièrement à l’international. Il représente le Portugal à la Biennale de Venise en 1997, participe à la Documenta de Cassel et expose dans de nombreuses institutions en Europe, aux États-Unis et en Amérique du Sud. Il collabore avec des écrivains, des chorégraphes et des musiciens, et son œuvre entre rapidement dans les collections des plus grands musées.

Parfaitement polyglotte, installé entre Lisbonne et le monde, il incarne l’ouverture artistique de la scène portugaise contemporaine. Il reste jusqu’à la fin de sa vie profondément engagé dans la défense de l’art au Portugal, notamment en soutenant les jeunes générations.

Les dernières années et l’héritage

Julião Sarmento meurt en mai 2021 à l’âge de 72 ans. Son œuvre continue d’être montrée dans les grandes institutions européennes et américaines, où elle est saluée pour sa cohérence, sa finesse et son élégance. Il laisse derrière lui un corpus foisonnant d’images, de mots et de formes qui explorent la nature humaine dans ce qu’elle a de plus complexe et de plus intime.

Son travail, à la fois cérébral et sensuel, demeure profondément actuel. Il interpelle autant les spécialistes que les amateurs d’art pour la manière dont il revisite les grands mythes visuels de notre temps. En cela, il continue d’occuper une place centrale dans l’histoire de l’art contemporain portugais et international.