Vous possédez une œuvre de Leonor Fini et souhaitez en connaître la valeur ? Dessin, peinture, lithographie, sculpture ou illustration : chaque support a ses particularités et ses collectionneurs. Cette page vous guide dans l’estimation de votre œuvre de l’artiste et vous aide à mieux comprendre sa cote sur le marché de l’art.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Leonor Fini (1907-1996)

Artiste aux multiples talents, Leonor Fini s’est illustrée dans la peinture, le dessin, la gravure, le costume de théâtre, la lithographie ou encore la sculpture. Son univers singulier, imprégné de mystère, de symbolisme et de figures féminines puissantes, s’est imposé avec le temps comme une signature unique du XXᵉ siècle. Sa notoriété, d’abord européenne, est aujourd’hui internationale, et ses œuvres sont recherchées par les collectionneurs, en particulier depuis les années 2000.

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Peintures de Leonor Fini : entre 10 000 et 150 000 €

Les peintures de Leonor Fini sont les œuvres les plus cotées de sa production. Elles se caractérisent par une forte présence de la figure féminine, de rêves fantastiques et de symboles vénusiens. Sur le marché, les huiles sur toile de moyen format (50 x 65 cm environ) peuvent se vendre entre 20 000 et 60 000 euros. Pour les grandes toiles (supérieures à 1 mètre), les prix peuvent atteindre voire dépasser les 100 000 euros selon la provenance, la date et le sujet. Les compositions datant des années 1950-1970 sont particulièrement prisées.

Dessins et encres : entre 1 000 et 12 000 €

Leonor Fini a laissé une importante production de dessins, le plus souvent réalisés à l’encre ou au crayon. Ces œuvres sur papier, souvent plus intimistes, sont très recherchées. Un dessin de petit format peut s’évaluer entre 1 000 et 3 000 euros, tandis que des compositions plus ambitieuses (grands formats, techniques mixtes, mises en couleur) peuvent atteindre 8 000 à 12 000 euros. Les portraits féminins stylisés et les figures fantastiques sont les plus demandés.

Gravures, eaux-fortes, lithographies : entre 300 et 3 000 €

La production graphique de Fini comprend de nombreuses lithographies, eaux-fortes et gravures, souvent créées pour des éditions bibliophiliques. Ces estampes, parfois signées et numérotées, se vendent selon leur rareté entre 300 et 3 000 euros. Une lithographie en couleur tirée à 150 exemplaires peut se situer autour de 500 à 800 euros. Les suites complètes (ex. : illustrations pour Edgar Allan Poe ou Apollinaire) attirent des collectionneurs spécialisés.

Sculptures : entre 2 000 et 15 000 €

Moins connues du grand public, les sculptures de Leonor Fini sont particulièrement recherchées par les initiés. Souvent réalisées en bronze ou en résine, elles représentent des figures mythologiques, des sphinx ou des créatures hybrides. Les petites sculptures ou tirages posthumes se situent entre 2 000 et 5 000 euros. Les pièces de grande taille, signées et tirées à très peu d’exemplaires, peuvent atteindre 15 000 euros ou plus.

Costumes et décors : objets rares et très valorisés

Leonor Fini a également conçu des costumes et décors pour le théâtre et l’opéra, notamment pour des mises en scène baroques et surréalistes. Ces objets, rares sur le marché, peuvent atteindre des estimations très variables : un dessin de costume annoté ou un projet décoratif original peut se vendre entre 1 500 et 6 000 euros.

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Leonor Fini (1907-1996) : une artiste libre, entre onirisme et puissance féminine

Leonor Fini naît le 30 août 1907 à Buenos Aires, d’un père argentin et d’une mère italienne. Rapidement, sa mère se sépare du père et s’installe avec Leonor à Trieste, alors partie de l’Empire austro-hongrois. Cette enfance marquée par l’indépendance et la culture européenne méditerranéenne forgera la liberté de ton et l’imaginaire foisonnant de l’artiste.

Une formation autodidacte et une personnalité affirmée

Fini ne reçoit pas de formation artistique formelle : elle apprend en copiant les tableaux des musées de Trieste, Venise ou Milan. Son style, à la fois classique et onirique, se développe très tôt. Dès les années 1930, elle expose à Milan et à Paris, où elle s’installe définitivement. C’est là qu’elle intègre les cercles surréalistes, sans jamais y adhérer totalement : elle refuse de se soumettre à l’autoritarisme d’André Breton et revendique son indépendance.

Une figure du surréalisme féminin

Leonor Fini est souvent associée au mouvement surréaliste, mais son œuvre dépasse les catégories. Elle partage avec les surréalistes le goût pour l’irrationnel, le rêve et l’inconscient, mais son art est ancré dans une vision puissamment féminine du monde. Ses tableaux représentent souvent des femmes souveraines, initiatrices ou métamorphiques, en rupture avec les stéréotypes de la muse ou de la femme-objet.

Une création plurielle

Tout au long de sa vie, Fini explore différents supports. Elle illustre des textes de Shakespeare, Apollinaire, Poe ou Baudelaire. Elle conçoit aussi des costumes et décors pour des opéras ou ballets, collaborant avec Roland Petit ou George Balanchine. Son univers visuel est baroque, exubérant, fascinant. Elle crée aussi des objets, des masques, des parfums, et même des meubles – véritable artiste totale.

Vie privée, liberté publique

Leonor Fini cultive une image d’excentricité : elle vit dans un grand appartement parisien peuplé de chats, entourée de ses amis, amants, modèles. Elle entretient des relations sentimentales hors des conventions, prônant une sexualité libre et une vie de création continue. Elle fut proche de figures comme Jean Cocteau, Salvador Dalí, Max Ernst, Paul Éluard ou Henri Michaux.

Un regard artistique singulier jusqu’à la fin

Jusqu’à sa mort en 1996, Leonor Fini continue de produire et d’exposer. Son style évolue vers une simplification formelle sans renoncer à la puissance symbolique. Elle meurt à Paris le 18 janvier 1996, laissant une œuvre immense, encore redécouverte aujourd’hui.

Les rétrospectives qui lui ont été consacrées ces dernières années ont contribué à revaloriser son rôle dans l’histoire de l’art du XXᵉ siècle. Son influence se ressent aujourd’hui chez de nombreux artistes contemporains, sensibles à ses représentations puissantes du corps féminin, de l’identité et de la liberté individuelle.

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