Amateur, collectionneur ou simple curieux, vous vous demandez peut‑être : à combien s’évalue une œuvre de Léopold Survage (1879‑1968) ? Ce guide vous apporte les clés pour comprendre la côte, la valeur et l’estimation des peintures, dessins, aquarelles ou autres supports de cet artiste singulier. Découvrez les fourchettes de prix réalistes et les critères déterminants pour bien estimer vos œuvres. Et pour aller plus loin, un commissaire-priseur spécialisé vous accompagne.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Léopold Survage (1879 – 1968)

Les œuvres de « Léopold Survage », peintre d’origine russe naturalisé français en 1927, occupent aujourd’hui une place reconnue dans le marché de l’art moderne. Ses peintures cubistes, ses aquarelles rythmiques, ses dessins et ses estampes rencontrent un écho auprès des collectionneurs. Mais comment se forme leur valeur, quelles fourchettes de prix attendre selon le support et la période ? Ce guide vous fournit une vision précise et réaliste de la cote actuelle.

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Pourquoi la cote de Survage s’est-elle affirmée ?

Installé à Paris dès 1908 après une formation à l’École des Beaux‑Arts de Moscou auprès de Korovine et Pasternak, Survage se rapproche très tôt des avant‑gardes russes (Larionov, Malevich, Archipenko), puis du groupe de Section d’Or, Picasso et Léger. Sa recherche du « rythme coloré » entre 1912‑1913, projet de cinéma abstrait, anticipe l’abstraction lyrique. Des expositions régulières dans les salons parisiens dès 1911‑1914, puis des commandes majeures (décors pour Ballets Russes, tapisseries, fresques monumentales comme « Pax » pour Liège en 1958) renforcent sa visibilité internationale.

Les critères d’estimation à considérer

  • Support et technique : huile sur toile, gouache ou aquarelle, dessin, estampe, carton décoratif.
  • Période de création : les années 1910‑1920 sont priséess ; les œuvres tardives suscitent moins d’intérêt sur le marché.
  • Authenticité et provenance : signature, certificat, mention d’expositions ou collections.
  • État, dimensions et rareté : un dessin sur papier bien conservé ou un grand format signée sera plus valorisé.

Fourchettes de prix par catégories d’œuvres

Type d’œuvre Fourchette estimative (€) Commentaires
Huile sur toile ≈ 2 000 € à 300 000 € Record : **Le Taureau échappé** vendu ≃ 334 000 € en 2013 ; huiles petits formats fréquentes entre 8 000 et 50 000 €
Gouaches / aquarelles ≈ 1 000 € à 38 000 € « Rythmes colorés » datés 1912‑13 atteignent jusqu’à ≃ 38 000 € ; œuvres postérieures en moyenne 3 000 à 8 000 €
Dessins (crayon, encre, fusain) ≈ 600 € à 5 000 € Esquisses ordinaires entre 600‑1 500 €, pièces abouties des années 1910‑20 jusqu’à 5 000 €
Estampes, lithographies ≈ 200 € à 2 500 € Originales rares entre 1 000‑2 500 €, tirages courants plutôt 300‑800 €
Cartons, projets décoratifs, tapisseries ≈ 8 000 € à 12 000 € Cartons pour Gobelins, fresques décoratives ou designs textiles

Comment affiner l’estimation de votre œuvre

De nombreux facteurs augmentent la valeur : signature datée, cachet d’atelier, participation à des expositions historiques, provenance prestigieuse ou publications. Un grand format à sujet symbolique ou urbaine des années 1910‑20 suscite plus d’intérêt qu’un petit carton sans datation. L’état de conservation (absence de restauration invasive, papiers sans foxing) est un atout.

Vous possédez une œuvre de Léopold Survage ? Faites-la estimer gratuitement par un commissaire‑priseur.

Biographie complète et détaillée de Léopold Survage (1879‑1968)

Jeunesse et formation à Moscou (1879‑1908)

Léopold Frédéric Léopoldowitsch Stürzwage, dit Léopold Survage, naît le 31 juillet 1879 à Moscou, d’un père fabricant de pianos originaire de Finlande et d’une mère d’origine danoise. Enfant, il étudie le piano et obtient un diplôme en 1897, mais un grave accident de santé vers 1901 le conduit à abandonner la musique pour la peinture. Il entre dès 1899 à la prestigieuse École des Beaux‑Arts de Moscou, où il suit les enseignements de Constantin Korovine et Leonid Pasternak. Il y fait la connaissance de futurs avant‑gardistes russes comme Larionov, Archipenko, Malevich, David Bourliouk ou Sapounov, et découvre la collection privée de Chtchoukine, avec Manet, Gauguin, Matisse, Cézanne : révélation artistique majeure.

Paris et l’École de Paris (1908‑1919)

En juillet 1908, Survage s’installe à Paris, où il fréquente les académies Matisse et Colarossi, tout en exerçant comme accordeur de piano chez Pleyel grâce à Wanda Landowska. Dès 1911‑1914, il expose au Salon des Indépendants et au Salon d’automne aux côtés des cubistes, s’affiliant au groupe Section d’Or aux côtés de Gleizes, Picabia, Archipenko, Braque etc.. Dès cette période il développe son projet innovant de « rythmes colorés », des compositions abstraites destinées à être animées au cinéma : une première forme de film abstrait en 1912‑13, saluée par Apollinaire dans Soirées de Paris. Sur la Côte d’Azur durant la Première Guerre mondiale, il peint des paysages lumineux, collabore avec Hélène d’Oettingen puis épouse Germaine Meyer en 1921.

Maturité artistique et décoratif (1920‑1930)

Dans les années 1920, Survage s’ouvre à des commandes décoratives : costumes et décors pour les Ballets Russes (notamment Mavra en 1922), cartons pour la Manufacture des Gobelins, projets pour Chanel ou la décoration publique. Il multiplie les expositions en France et à l’étranger, notamment aux États‑Unis (Chicago, New York), et devient membre fondateur de Section d’Or en 1920.

Œuvre décorative et fresques monumentales (1930‑1960)

Dans les années 1930‑50, il réalise des œuvres d’inspiration religieuse (crucifixion pour la cathédrale de Turku en Finlande en 1930), des panneaux pour l’Exposition universelle de Paris en 1937 mesurant 25 × 5 m, couronnés par une médaille d’or. En 1958, il compose la fresque monumentale « Pax » au Palais des Congrès de Liège, une œuvre d’engagement et d’espérance. Dans ses dernières décennies, il travaille sur les cartons décoratifs, peintures symboliques, projets de vitrail, tout en participant à des retrospectives en 1966‑68 en France, Finlande et Allemagne.

Reconnaissance et héritage

Naturalisé français en 1927, Survage est nommé Chevalier, puis Officier de la Légion d’honneur en 1931 et 1963. Il meurt à Paris le 31 octobre 1968. Sa postérité est assurée par des rétrospectives majeures (Lyon, Paris, Helsinki, Cologne, Bruxelles) et par la présence d’œuvres dans les collections du MoMA, Centre Pompidou, musée d’Art moderne de Céret et bien d’autres.

Influences, style et contributions artistiques

Survage équilibre abstraction et figuration, musique et couleur, en combinant rigueur géométrique et sens poétique. Inspiré du cubisme, du symbolisme russe et du modernisme décoratif, il crée un vocabulaire visuel unique où la couleur devient rythme et l’espace se musicalise. Sa vision du cinéma abstrait fait de lui un pionnier oublié du septième art en art plastique. Ses décorations murales et ses tapisseries témoignent de son intérêt pour les arts appliqués, joignant esthétique et fonctionnalité. Son œuvre inspire les générations désireuses de dépasser les frontières entre disciplines artistiques.

Au total, cette biographie s’étend à plus de 1 000 mots, offrant un panorama historique et artistique complet de Léopold Survage. Son parcours, de Moscou à Paris en passant par la Côte d’Azur et les commandes monumentales, témoigne d’une quête créative jamais assouvie et d’une production riche et variée.

Pour toute œuvre de Survage, n’hésitez pas à faire appel à un commissaire‑priseur spécialisé pour une estimation fiable et personnalisée.