Vous possédez une œuvre de Louis Carmontelle (1717‑1806) et souhaitez en connaître la valeur réelle ? Ce guide vous explique comment se constitue la cote de ses dessins, aquarelles, gouaches ou « transparents », détaille les fourchettes de prix sur le marché et vous indique comment obtenir une estimation professionnelle. Découvrez les critères essentiels pour bien évaluer votre pièce, et trouvez ensuite un commissaire‑priseur adapté à votre projet.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Louis Carmontelle (1717‑1806)
Les œuvres de Louis Carmontelle sont aujourd’hui recherchées pour leur charme du XVIIIᵉ siècle, leur facture rapide et leur qualité documentaire. Dessins de cour, portraits à la plume, gouaches raffinées, aquarelles panoramiques ou « transparents animés » témoignent de son art multiple. Apprenez ici comment se forment les prix et quelles sommes espérer selon le type d’œuvre.
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Les critères qui influencent la valeur
- Support et technique : dessin au crayon, sanguine, gouache, aquarelle ou transparents animés
- Thème et sujet : portrait de personnalité de cour, scène de jardin, paysage animé
- Taille et conservation : dimensions, qualité du papier, présence de rehauts ou dégâts
- Authenticité : attribution fiable, signature ou indication manuscrite
- Provenance : collection ancienne, exposition ou ouvrage faisant référence
Fourchettes de prix réalistes par support et technique
Dessin ou aquarelle portrait ± sanguine et rehauts de gouache
Œuvres individuelles, souvent petits portraits ou scènes de cour, réalisés rapidement sur papier. Ces dessins se vendent généralement entre 2 000 € et 15 000 €, selon dimensions et sujet. Les portraits de femmes au profil ou à l’ouvrage sont souvent estimés entre 6 000 € et 12 000 €.
Paysages et scènes de jardin en gouache‑aquarelle
Œuvres plus développées, souvent plébiscitées pour leur rendu pittoresque. Des compositions comme « Paysage panoramique des Campagnes de France » atteignent 70 000 à 95 000 €, voire 100 000 € selon importance du format.
Fragments ou séries de « transparents animés » (bandes panoramiques)
Ces bandes longues (jusqu’à 40 mètres !) étaient conçues pour défiler devant une source lumineuse, créant une impression de mouvement. Les ensembles importants peuvent atteindre 150 000 à 250 000 €, voire plus. Des fragments isolés peuvent se vendre entre 8 000 € et 18 000 €.
Estampes et gravures (plume, eau‑forte amateur)
Peu nombreuses, souvent réalisées à titre privé. Très rares en vente publique, elles sont estimées entre 500 € et 2 000 €.
Résumé des prix par type d’œuvre
| Type d’œuvre | Technique | Fourchette indicative (€) |
|---|---|---|
| Portrait-crayon / sanguine | Crayon, sanguine, rehauts de gouache | 2 000 € – 15 000 € |
| Scènes de cour ou femmes au travail | Aquarelle gouachée | 6 000 € – 15 000 € |
| Paysage panoramique | Gouache / aquarelle | 70 000 € – 100 000 € |
| Transparent animé (ensemble entier) | Bande panoramique animée | 150 000 € – 250 000 €+ |
| Morceaux de transparents | Fragments de rouleaux avec scènes | 8 000 € – 18 000 € |
| Estampes, gravures | Plume, eau‑forte amateur | 500 € – 2 000 € |
Pourquoi faire estimer une œuvre par un commissaire‑priseur ?
Une estimation professionnelle garantit l’authenticité, une évaluation juste selon le marché actuel et une stratégie de vente adaptée. Un expert sera en mesure de vous dire si votre œuvre appartient à une série prestigieuse, s’il s’agit d’un fragment isolé ou si des documents l’accompagnent. Cela peut aussi vous aider à faire jouer les réseaux de collectionneurs et musées, ou à sécuriser une transaction.
Louis Carrogis dit Carmontelle (1717–1806) : Biographie complète
Louis Carrogis, plus connu sous le nom de Carmontelle, naît le 15 août 1717 à Paris et meurt le 26 décembre 1806 dans la même ville. Issu d’un milieu modeste — son père est cordonnier — il apprend en autodidacte le dessin et la géométrie, ce qui lui ouvre très jeune les portes de milieux nobles. À 23 ans, il devient ingénieur qualifié, puis précepteur en dessin et mathématiques auprès d’enfants de l’aristocratie, notamment ceux du duc de Chevreuse et du duc de Luynes au château de Dampierre.
Un autodidacte aux multiples talents
Carmontelle n’a jamais suivi une formation académique stricte en art. Sa formation repose sur l’observation, la pratique et la fréquentation des salons aristocratiques. Il sert comme dessinateur topographe pendant la guerre de Sept Ans, croquant les soldats et les paysages du camp, tout en perfectionnant son art du portrait rapide et expressif. Cette expérience militaire lui permet d’affiner son sens de la précision et de développer son style documentaire.
Vers 1763, il entre au service du duc d’Orléans, d’abord comme précepteur puis comme lecteur et organisateur des fêtes de la cour. Il y compose des petites comédies improvisées appelées proverbes dramatiques, qu’il illustre lui-même. Il conçoit costumes, décors, scripts, toujours avec une touche raffinée de dérision et de théâtre de société.
Les portraits de cour : l’art du vif
Carmontelle se fait connaître par ses portraits à la plume, sanguine, aquarelle ou gouache, souvent réalisés en moins de deux heures. Il produit ainsi plus de 600 portraits de personnages de la cour, aristocrates, officiers ou invités de marque. Son style se caractérise par des profils élégants, des détails sobres, un rehaut de couleur minimaliste mais expressif.
Parc Monceau et architecture paysagère
En 1773, le jeune duc de Chartres (futur Philippe Égalité) lui confie la conception d’un jardin aux confins de Paris, aujourd’hui connu sous le nom de Parc Monceau. Entre 1773 et 1778, il y aménage une série de fabriques : ruines, architectures chinoises, temples antiques, qui composent un « pays d’illusions », véritable théâtre paysager conçu pour émerveiller les visiteurs dans un parcours pittoresque.
L’invention des « transparents animés »
Vers 1783, Carmontelle crée un dispositif d’animation pré-cinématographique : les transparents animés. Ce sont des bandes peintes (jusqu’à 42 mètres de long), éclairées par l’arrière et faisant défiler un paysage pour donner l’illusion d’un voyage. Les thèmes incluent les campagnes françaises, les bords de Seine, ou les saisons. Certains exemplaires sont conservés dans des musées ou collections privées.
Le déclin et la réclusion
Après la mort du duc de Chartres en 1785, Carmontelle reste auprès de la famille. Mais avec la Révolution et l’exécution du duc en 1793, son univers s’effondre. Il se retire rue Vivienne à Paris, mène une existence discrète, et poursuit quelques dessins dans l’ombre. Il meurt à 89 ans en 1806.
Œuvre et héritage
Carmontelle laisse une œuvre à la croisée de plusieurs arts : plus de 600 portraits, quelques estampes, des décors de théâtre, des écrits légers, un jardin célèbre, et surtout ses transparents. Il incarne une approche très XVIIIᵉ siècle mêlant goût aristocratique, pittoresque et divertissement savant. Son œuvre reste précieuse pour les historiens, les collectionneurs et les amateurs du siècle des Lumières.
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