Vous possédez une œuvre de Maria Manton (1910-2003) et vous vous interrogez sur sa valeur ? Peinture, dessin, gravure : chaque technique a ses propres repères de prix sur le marché de l’art. Ce guide vous fournit des fourchettes réalistes, une analyse des critères de valorisation, et une biographie complète de l’artiste. Nos commissaires-priseurs partenaires peuvent vous accompagner gratuitement dans votre démarche.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Maria Manton (1910-2003)
Artiste d’origine franco-algérienne, Maria Manton a su forger une œuvre singulière, à la croisée du lyrisme abstrait et des héritages méditerranéens. Active à Paris dans la seconde moitié du XXe siècle, elle a développé un langage plastique profondément personnel, entre spiritualité, nature et vibration colorée. Son marché reste aujourd’hui relativement confidentiel, mais certaines œuvres attirent les collectionneurs avertis. Voici un panorama détaillé de la cote actuelle des œuvres de Maria Manton selon les techniques utilisées.
Peintures à l’huile sur toile ou sur papier
Les peintures de Maria Manton, souvent réalisées à l’huile sur toile ou sur papier marouflé, constituent le cœur de son œuvre. Elles se caractérisent par des compositions abstraites, aux formes végétales stylisées, portées par une palette chaude et contrastée. Les grands formats sont rares.
• Petits formats (inf. à 30 x 40 cm) : entre 800 et 1 500 €.
• Formats moyens (env. 50 x 65 cm) : entre 1 800 et 3 500 €.
• Grands formats (> 100 x 100 cm) : entre 4 000 et 8 000 €, voire davantage pour les œuvres emblématiques des années 1960-1970.
Dessins et œuvres sur papier
Maria Manton a produit de nombreux dessins à l’encre, aquarelles et gouaches. Ils témoignent de la richesse de sa gestuelle et de son exploration graphique. Ces œuvres sur papier sont recherchées pour leur spontanéité et leur expressivité.
• Dessins à l’encre ou crayon : entre 300 et 800 € selon la qualité et la datation.
• Gouaches et aquarelles signées : entre 600 et 1 200 €.
• Ensembles de dessins (feuillets groupés) : entre 800 et 2 000 € en fonction du nombre de pièces et de la provenance.
Gravures et estampes
Bien que moins fréquentes, certaines estampes signées de Maria Manton circulent sur le marché, principalement des lithographies ou eaux-fortes réalisées dans les années 1960. Elles sont souvent numérotées en petites séries.
• Estampes signées et numérotées : entre 200 et 500 €.
• Portfolios ou suites complètes : entre 600 et 1 500 €.
Objets décoratifs et techniques mixtes
Quelques pièces plus atypiques, comme des collages, livres d’artiste ou projets décoratifs, apparaissent occasionnellement en vente. Leur valeur est très variable selon leur unicité, leur état de conservation et leur documentation.
• Collages et techniques mixtes : entre 800 et 2 000 €.
• Livres d’artiste illustrés : entre 300 et 1 200 € selon l’édition et le tirage.
Quels critères influencent la valeur d’une œuvre de Maria Manton ?
- La période de création : les œuvres des années 1950 à 1970 sont généralement plus recherchées.
- Le support : les huiles sur toile atteignent des prix plus élevés que les dessins.
- L’authenticité : une œuvre signée, datée, accompagnée d’une provenance claire sera plus facile à vendre.
- L’exposition : une œuvre ayant figuré dans une exposition importante ou publiée dans un catalogue raisonné peut voir sa valeur accrue.
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Maria Manton (1910-2003) : une trajectoire artistique entre abstraction lyrique et mémoire méditerranéenne
Maria Manton naît en 1910 à Blida, en Algérie, dans une famille d’origine européenne installée en Afrique du Nord depuis plusieurs générations. Cette double appartenance – occidentale et méditerranéenne – marque profondément son regard, son imaginaire et son œuvre. Très tôt, elle manifeste un goût prononcé pour le dessin et la couleur, qui la conduira à suivre une formation artistique classique à Alger, puis à Paris dans l’entre-deux-guerres.
Elle arrive dans la capitale française dans les années 1930, à une époque où de nombreux artistes d’Afrique du Nord viennent tenter leur chance en métropole. Elle fréquente alors les ateliers de Montparnasse, s’imprègne de la modernité parisienne et découvre les œuvres de Kandinsky, Klee et Delaunay qui exerceront une influence notable sur son travail. Dès cette époque, elle s’éloigne d’une figuration académique pour tendre vers une abstraction sensible, marquée par la couleur et le rythme.
La Seconde Guerre mondiale marque un ralentissement de sa production, mais dès les années 1950, Maria Manton renoue avec une création intense. Elle s’intègre dans les réseaux de l’abstraction lyrique, aux côtés d’artistes comme Jean-Michel Atlan ou Wols. Son travail est alors remarqué dans plusieurs salons parisiens, notamment le Salon des Réalités Nouvelles, où elle expose régulièrement. Les critiques soulignent l’harmonie chromatique de ses toiles, leur dimension presque mystique, et leur enracinement dans une mémoire méditerranéenne sublimée.
Dans les années 1960, Maria Manton participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger. Elle bénéficie de plusieurs expositions personnelles, notamment en galerie, qui asseyent sa reconnaissance dans le cercle restreint des amateurs d’abstraction. C’est également durant cette période qu’elle expérimente la gravure et les techniques mixtes, toujours dans un esprit de liberté formelle.
Son œuvre est souvent décrite comme une « écriture lumineuse », une peinture de l’éveil intérieur. Elle puise dans les motifs végétaux stylisés, les paysages imaginaires, mais aussi dans les influences berbères et arabo-andalouses, qu’elle revisite sans jamais tomber dans l’ornementalisme. Chaque toile est une vibration, une respiration colorée qui invite à la contemplation.
À partir des années 1980, Maria Manton se retire progressivement de la scène publique. Elle continue à peindre et à dessiner jusqu’à un âge avancé, entourée de proches et de quelques collectionneurs fidèles. Elle meurt en 2003, à l’âge de 93 ans, laissant derrière elle une œuvre riche, exigeante, encore à redécouvrir pleinement.
Depuis sa disparition, plusieurs rétrospectives ont contribué à faire mieux connaître son travail. Son nom circule aujourd’hui parmi les amateurs d’abstraction poétique, sensibles à l’union entre spiritualité, nature et couleur. Le marché de l’art montre un intérêt croissant pour ces artistes injustement relégués en marge des grands récits de l’histoire de l’art moderne, et Maria Manton fait figure de redécouverte prometteuse.
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