À combien s’élève aujourd’hui la valeur d’une œuvre de Maurice de Vlaminck ? Peintures fauves, paysages, dessins ou estampes : chaque support présente une cote bien distincte. Ce guide vous offre un panorama clair du marché actuel, des critères d’évaluation et des prix observés en ventes publiques. Découvrez également l’histoire complète de cet artiste majeur de l’École de Paris.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Maurice de Vlaminck (1876-1958)
Artiste incontournable du mouvement fauve, Maurice de Vlaminck est aujourd’hui prisé pour ses paysages vibrants et sa touche énergique. Son œuvre, abondante et variée, attire collectionneurs et musées à travers le monde. De ses débuts fauves aux paysages expressionnistes plus sombres, la cote de Vlaminck reste soutenue, en particulier pour ses peintures d’avant 1920.
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La cote soutenue des peintures de Maurice de Vlaminck
Les peintures à l’huile représentent la partie la plus valorisée de la production de Vlaminck. Les œuvres fauves exécutées entre 1905 et 1910, aux couleurs vives et non naturalistes, sont les plus recherchées. Ces toiles peuvent atteindre entre 300 000 € et plus de 2 millions d’euros, selon la qualité, la date et la provenance.
Les paysages post-fauves, souvent réalisés entre 1910 et 1940, sont également très présents sur le marché. Moins colorés, mais toujours puissants dans la composition, ces tableaux s’échangent généralement entre 30 000 € et 150 000 €.
Dessins et aquarelles : des prix plus accessibles
Vlaminck a produit de nombreux dessins à l’encre, fusains, lavis et aquarelles. Ces œuvres sur papier, souvent réalisées comme études ou œuvres autonomes, sont accessibles à un public plus large.
- Dessins à l’encre ou fusain : entre 2 000 € et 10 000 €, selon le sujet et la période.
- Aquarelles : entre 4 000 € et 15 000 €, en particulier pour les paysages.
Les estampes et lithographies : un marché actif mais secondaire
Moins connues que ses huiles ou ses dessins, les estampes signées de Maurice de Vlaminck circulent régulièrement sur le marché. Il s’agit principalement de lithographies en noir et blanc ou rehaussées à la main, éditées en petites séries.
- Lithographies signées : entre 800 € et 3 000 €.
- Portfolios ou livres illustrés (tirages limités) : jusqu’à 5 000 €.
Les sculptures de Vlaminck : rares sur le marché
Maurice de Vlaminck a peu pratiqué la sculpture. Quelques pièces modelées existent, mais elles sont très peu présentes sur le marché. Leur rareté peut susciter l’intérêt de collectionneurs avertis, avec des estimations pouvant dépasser 15 000 € pour une œuvre authentifiée.
Critères déterminants pour estimer une œuvre de Vlaminck
Plusieurs facteurs influencent la valeur d’une œuvre :
- Période de création : les œuvres fauves sont les plus cotées.
- Technique : l’huile sur toile reste le support le plus valorisé.
- Sujet : les paysages animés, villages, et vues de Seine sont les plus demandés.
- Provenance : une œuvre issue d’une collection prestigieuse ou référencée dans un catalogue raisonné aura plus de valeur.
- État de conservation : toute restauration impacte la valeur.
Tableau récapitulatif de la cote par type d’œuvre
| Type d’œuvre | Fourchette de prix estimative | Commentaires |
|---|---|---|
| Peinture fauve (huile) | 300 000 € à 2 000 000 € | Très forte demande, rareté des œuvres sur le marché |
| Paysage post-fauve (huile) | 30 000 € à 150 000 € | Grande stabilité du marché |
| Dessin à l’encre / fusain | 2 000 € à 10 000 € | Bonne liquidité sur le marché français |
| Aquarelle | 4 000 € à 15 000 € | Recherchée pour la finesse du travail |
| Lithographie signée | 800 € à 3 000 € | Accessible aux jeunes collectionneurs |
| Sculpture | 10 000 € à 20 000 € | Très rare, demande expertise approfondie |
Biographie complète de Maurice de Vlaminck (1876-1958)
Des débuts autodidactes dans une famille d’artistes
Maurice de Vlaminck naît à Paris le 4 avril 1876. Il grandit dans un environnement musical : son père est violoniste, sa mère pianiste. L’art ne le quitte jamais, mais il s’éloigne volontairement des circuits académiques. Vlaminck se considère comme un artiste autodidacte, formé par l’observation du réel et par sa révolte contre l’ordre établi.
Le choc de la couleur : naissance du fauvisme
En 1900, il rencontre André Derain, qui devient son ami et collaborateur. Ensemble, ils partagent un atelier à Chatou. Leurs premières toiles communes, très colorées, rompent avec le naturalisme dominant. Le Salon d’automne de 1905 marque l’émergence du fauvisme, aux côtés de Matisse, Derain, Marquet ou encore Dufy.
La critique les surnomme alors « fauves » (bêtes sauvages), en raison de l’audace chromatique de leurs œuvres. Vlaminck utilise des couleurs pures, non modelées, posées en aplats vigoureux. Il s’inspire des œuvres de Van Gogh, qu’il admire profondément, et rejette l’héritage impressionniste.
Un style en mutation après 1910
Après la période fauve, Vlaminck adopte une palette plus sombre. Il se rapproche de Cézanne par la construction, tout en conservant une gestuelle très libre. Il s’isole de plus en plus des cercles parisiens et se consacre à la peinture de paysages, en particulier ceux de la vallée de la Seine et du Vexin. Cette nouvelle manière, plus contenue, plaît aux collectionneurs.
Durant la Première Guerre mondiale, Vlaminck est mobilisé brièvement. À son retour, il s’installe en région parisienne et développe une peinture plus lyrique, où les ciels orageux, les maisons basses et les arbres dénudés deviennent ses motifs de prédilection.
Une œuvre abondante et un tempérament indépendant
Outre la peinture, Vlaminck s’illustre comme écrivain et illustrateur. Il publie plusieurs ouvrages critiques, souvent virulents à l’encontre du monde de l’art officiel. Il refuse de se plier aux modes et adopte une position de retrait, peignant dans son atelier avec constance. Il collabore aussi à quelques portfolios et livres illustrés, témoignant d’un vrai talent de dessinateur.
Fin de vie et postérité
Maurice de Vlaminck décède à Rueil-la-Gadelière le 11 octobre 1958. Son œuvre, longtemps sous-estimée par rapport à Matisse ou Derain, est aujourd’hui redécouverte et réévaluée à sa juste place dans l’histoire du fauvisme. Les grandes rétrospectives lui rendent hommage, et ses œuvres figurent dans les plus grandes collections muséales françaises et internationales.
Vlaminck reste une figure d’indépendance artistique, à la fois enracinée dans la tradition française et ouverte à l’avant-garde. Sa liberté, sa sincérité et son rapport viscéral à la peinture en font un artiste profondément moderne.

