Vous possédez une œuvre de Maurice Estève et vous vous demandez quelle est sa valeur ? Dessin, peinture ou lithographie : chaque technique a sa propre cote. Cette page vous donne les repères essentiels pour comprendre le marché de cet artiste majeur de l’abstraction française du XXᵉ siècle. Faites estimer gratuitement votre œuvre grâce à nos commissaires-priseurs partenaires.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Maurice Estève (1904–2001)

Le marché des œuvres de Maurice Estève reste dynamique, soutenu par un intérêt croissant pour l’art abstrait lyrique et coloré de l’après-guerre. Son œuvre, caractérisée par des compositions organiques et un sens exceptionnel de la couleur, est représentée dans les plus grandes institutions muséales. Que vous possédiez une huile sur toile, une aquarelle ou une lithographie, il est essentiel de bien comprendre la cote actuelle de l’artiste pour en tirer le meilleur prix.

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Une cote portée par la reconnaissance muséale et le raffinement pictural

Maurice Estève bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle importante, tant en France qu’à l’international. Cela contribue à maintenir une demande soutenue sur le marché de l’art moderne. Ses œuvres se distinguent par leur abstraction poétique, entre géométrie et organicité, et séduisent collectionneurs, musées et amateurs d’art moderne. Sa production relativement mesurée en comparaison avec d’autres artistes du XXᵉ siècle renforce aussi sa valeur sur le marché secondaire.

Quel est le prix d’une œuvre de Maurice Estève ?

1. Peintures à l’huile sur toile

Les huiles sur toile constituent le sommet de la production de Maurice Estève. Ces œuvres, souvent de format moyen à grand, datent majoritairement des années 1940 à 1970. Elles présentent des formes abstraites imbriquées, aux couleurs vibrantes, délimitées par des contours souples.

  • Toiles de petit format (jusqu’à 30 x 40 cm) : entre 20 000 € et 50 000 €
  • Formats moyens (autour de 60 x 80 cm) : entre 60 000 € et 150 000 €
  • Grands formats (supérieurs à 100 cm) : jusqu’à 300 000 € et parfois davantage selon la qualité, la date et la provenance

2. Aquarelles et gouaches

Estève a produit de nombreuses gouaches et aquarelles, principalement dans les années 1930 à 1950. Très colorées, ces œuvres sur papier peuvent atteindre des valeurs importantes en fonction de leur qualité et de leur état de conservation.

  • Aquarelles simples ou petits formats : entre 4 000 € et 10 000 €
  • Gouaches plus élaborées : entre 10 000 € et 30 000 €

3. Dessins et encres

Les dessins à l’encre ou au crayon témoignent d’une période plus figurative dans la carrière d’Estève. Ces œuvres, souvent réalisées dans les années 1920–1930, sont moins demandées que ses abstractions, mais conservent un intérêt historique et esthétique certain.

  • Dessins figuratifs ou esquisses : entre 1 500 € et 4 000 €
  • Encres abstraites plus tardives : jusqu’à 7 000 €

4. Lithographies et estampes

Comme de nombreux artistes de sa génération, Estève a collaboré à des éditions limitées, notamment en lithographie. Ces œuvres imprimées sont plus accessibles et très prisées des amateurs de papier.

  • Lithographies signées et numérotées : entre 800 € et 3 000 € selon le tirage, la date et la qualité du motif

5. Sculptures

La sculpture n’a occupé qu’une place marginale dans l’œuvre de Maurice Estève. Quelques bas-reliefs et modèles en bronze existent, mais ils sont très rares sur le marché.

  • Sculpture ou bas-relief signé : estimation entre 8 000 € et 20 000 €, selon le tirage et la provenance

Critères influençant la valeur d’une œuvre de Maurice Estève

Outre la nature de l’œuvre, plusieurs éléments conditionnent son estimation :

  • L’authenticité : la présence d’un certificat ou d’une inclusion au catalogue raisonné augmente significativement la valeur
  • La période de création : les œuvres abstraites des années 1945–1970 sont les plus recherchées
  • L’état de conservation : toute restauration visible ou altération de couleur peut nuire à la valeur
  • La provenance : une œuvre issue d’une collection prestigieuse ou exposée dans un musée sera valorisée

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Maurice Estève (1904–2001) : Un maître de l’abstraction poétique

Des débuts figuratifs aux portes de l’abstraction

Maurice Estève naît à Culan, dans le Berry, le 2 mai 1904. Sa famille s’installe à Paris en 1913, où il découvre les musées et les grandes expositions de la capitale. Très jeune, il manifeste un intérêt profond pour le dessin et la peinture. Il suit quelques cours à l’école des Arts décoratifs mais préfère se former en autodidacte dans les galeries et les musées, notamment le Louvre, où il étudie les maîtres anciens et modernes.

Au début des années 1920, Estève fréquente l’atelier de Fernand Léger, dont l’influence, mêlée à celle de Cézanne et du cubisme, marque ses premières œuvres. À cette époque, sa peinture est encore figurative, influencée par les nus, les portraits, les natures mortes. Son style, bien que structuré, reste encore attaché à la représentation.

Le choc de l’Espagne et l’évolution vers l’abstraction

En 1929, un voyage en Espagne est déterminant : il découvre l’art roman, le Greco, et surtout les chefs-d’œuvre du Prado, dont il dira qu’ils l’ont « retourné ». Mais c’est dans les années 1940 qu’il opère une véritable mutation plastique, influencé par l’évolution du cubisme vers l’abstraction. Il abandonne progressivement toute référence directe au réel au profit d’une composition harmonique, structurée par des formes libres et imbriquées.

Une abstraction lyrique, organique et colorée

À partir des années 1950, Maurice Estève devient l’un des grands représentants de la seconde École de Paris. Son abstraction ne se veut ni géométrique ni gestuelle : elle est le fruit d’une lente élaboration, d’un équilibre fragile entre forme et couleur. Sa technique repose sur la superposition de plages colorées cernées de noir ou de teintes sombres, créant un rythme visuel vibrant.

Estève s’écarte des tendances dominantes telles que le tachisme ou l’abstraction lyrique gestuelle. Il revendique une abstraction « méditée », empreinte de musicalité, de sensualité, et profondément personnelle.

Une reconnaissance internationale

Dès les années 1950, ses œuvres sont exposées dans les galeries les plus en vue d’Europe et d’Amérique. Il participe à la Biennale de Venise en 1954, et plusieurs musées consacrent des expositions à son travail. En 1970, une rétrospective majeure lui est consacrée au Grand Palais. Ses œuvres entrent dans les collections publiques en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Japon.

En parallèle, il réalise des cartons de vitraux (notamment pour l’église de Berlincourt, en Suisse), des lithographies, et collabore à des ouvrages bibliophiliques. Fidèle à sa région natale, il s’installe à Culan dans les années 1960, où il poursuivra son œuvre jusqu’à la fin de sa vie, dans une retraite studieuse.

Un créateur rigoureux et discret

Estève est un artiste peu médiatique, à la personnalité discrète, concentré sur son travail de peinture. Il refuse l’éparpillement et limite les interventions publiques. Cette attitude contribue à préserver la cohérence de son œuvre, restée fidèle à ses principes fondamentaux : équilibre, harmonie, force intérieure.

Il meurt en 2001 à l’âge de 97 ans, laissant une œuvre dense, homogène et profondément poétique. Aujourd’hui, Estève est considéré comme l’un des plus importants peintres abstraits français de l’après-guerre, aux côtés de Bazaine, Manessier, ou Elvire Jan.

Un legs pérenne

De nombreuses institutions conservent ses œuvres, dont le Musée d’Art moderne de Paris, le Centre Pompidou, le Musée Estève de Bourges (créé en 1987 grâce à un don de l’artiste), ou encore la Fondation Gandur à Genève. Son abstraction chaleureuse et colorée continue de séduire un public international et garantit la vitalité de son marché.

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