Quel est le prix d’une œuvre de Maurice Utrillo ? Connu pour ses vues de Montmartre et ses paysages urbains baignés de mélancolie, Utrillo figure parmi les artistes français les plus cotés du XXe siècle. Ce guide vous aide à comprendre la valeur de ses œuvres selon leur technique, leur format et leur période de création.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Maurice Utrillo (1883-1955)

Les œuvres de Maurice Utrillo rencontrent toujours un grand intérêt sur le marché de l’art. Fils de l’artiste Suzanne Valadon, il a su développer un style unique, reconnaissable entre tous, où les ruelles désertes, les murs blanchis et les façades parisiennes prennent une dimension poétique et intemporelle. Les collectionneurs du monde entier s’intéressent à ses toiles, gouaches et dessins, en particulier ceux de sa période blanche, la plus prisée.

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Des prix variables selon les supports et les périodes

La valeur d’une œuvre de Maurice Utrillo dépend principalement de trois critères : la technique employée (huile, gouache, dessin), la période de réalisation (blanche, colorée, tardive) et le sujet représenté (vues de Montmartre, paysages ruraux, compositions religieuses plus rares).

Peintures à l’huile : de 10 000 € à plus de 500 000 €

Les huiles sur toile ou sur carton constituent la part la plus recherchée de l’œuvre d’Utrillo. Les petits formats issus de la période tardive peuvent être estimés entre 10 000 et 30 000 €, tandis que les tableaux de sa période blanche (vers 1909-1914), rares et prisés, peuvent atteindre plus de 300 000 € pour les vues parisiennes emblématiques.

Les toiles de grand format, en bon état, signées, avec une provenance solide, peuvent se vendre au-delà de 500 000 €. Les œuvres montrant Montmartre, la rue Norvins, l’église Saint-Pierre ou le Lapin Agile sont particulièrement recherchées.

Gouaches et aquarelles : entre 4 000 € et 20 000 €

Moins fréquentes mais tout aussi caractéristiques de son style, les gouaches et aquarelles de Maurice Utrillo sont très appréciées des collectionneurs. Elles reprennent souvent des sujets urbains ou religieux et s’évaluent entre 4 000 € et 20 000 € selon le degré de finition et la période d’exécution.

Dessins, encres, crayons : de 1 500 € à 8 000 €

Les dessins de Maurice Utrillo, réalisés au crayon, à l’encre ou au fusain, sont bien moins nombreux que ses peintures. Ils permettent d’accéder à son univers à un prix plus abordable, avec une estimation généralement entre 1 500 € et 8 000 €. Les esquisses préparatoires ou les dessins signés issus de carnets peuvent intéresser les amateurs de l’œuvre graphique de l’artiste.

Œuvres tardives ou d’atelier : une vigilance nécessaire

Utrillo a parfois réalisé des œuvres en s’appuyant sur des assistants ou au sein de son atelier, notamment dans les dernières années de sa vie. Ces productions tardives, bien qu’authentiques, peuvent présenter une qualité moindre. Leur estimation se situe souvent sous la barre des 10 000 €. Une expertise attentive est indispensable.

Critères influençant la valeur d’une œuvre d’Utrillo

  • Période de création : les œuvres de la période blanche sont les plus cotées.
  • Sujet : les vues de Montmartre sont les plus recherchées.
  • Authenticité : présence d’un certificat ou d’une provenance sécurise la vente.
  • État de conservation : les restaurations importantes peuvent déprécier l’œuvre.

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Biographie de Maurice Utrillo (1883-1955)

Un artiste né de l’art, mais en marge de tout

Maurice Utrillo naît à Paris en 1883. Il est le fils de l’artiste peintre Suzanne Valadon, ancienne modèle de Degas, Renoir et Toulouse-Lautrec, devenue elle-même une figure majeure de la peinture de la fin du XIXe siècle. Le nom de son père biologique reste incertain, mais c’est le peintre espagnol Miguel Utrillo y Molins qui le reconnaît officiellement.

Son enfance est marquée par des troubles psychologiques récurrents et un comportement instable. Il ne suit pas de formation artistique traditionnelle. C’est sa mère qui l’initie à la peinture autour de 1904 pour canaliser ses angoisses et son alcoolisme précoce. Cette pratique devient rapidement un exutoire, puis une véritable vocation.

La période blanche (1909-1914) : l’âge d’or

Entre 1909 et 1914, Maurice Utrillo crée ses toiles les plus marquantes. C’est ce que les historiens de l’art appellent sa période blanche, en référence aux murs délavés et aux ciels laiteux qu’il peint dans ses vues de Montmartre. Ces scènes désertes, sans figures humaines, incarnent une vision à la fois intime et nostalgique du vieux Paris.

Son style se distingue par des lignes droites, des perspectives légèrement déformées et une matière dense où dominent les blancs crayeux. Il utilise souvent du plâtre mêlé à la peinture, ce qui donne une texture très caractéristique à ses toiles.

Une reconnaissance rapide mais fragile

Utrillo expose dès 1910 et rencontre un certain succès critique, notamment grâce au soutien de marchands et de galeristes qui croient en son talent. Toutefois, ses problèmes de santé mentale et son alcoolisme chronique l’empêchent de tirer pleinement parti de cette reconnaissance. Il est interné plusieurs fois tout au long de sa vie.

Un style figé dans le temps

Après la Première Guerre mondiale, Maurice Utrillo continue de peindre, mais son style évolue peu. Les scènes de rues deviennent plus colorées, parfois plus schématiques. Il travaille souvent à partir de cartes postales, sans se déplacer. Cette approche nourrira les critiques de certains historiens, qui voient dans sa production tardive une perte d’inspiration. Mais pour d’autres, cette fidélité à son propre monde est la marque de son authenticité.

Un mariage tardif et une fin de vie protégée

En 1935, il épouse Lucie Valore, veuve et artiste également. Ils s’installent à Saint-Bernard, dans l’Ain, où il vivra sous la protection de son entourage. La famille et des marchands d’art veillent alors à la gestion de sa production et de son image.

Il reçoit la Légion d’honneur en 1929 et jouit d’une véritable popularité de son vivant. Il meurt en 1955 à Dax, laissant derrière lui une œuvre prolifique, témoin d’un Paris déjà disparu.

Un artiste inclassable et attachant

Souvent associé à l’école de Montmartre, Utrillo ne participe pas directement aux grands mouvements d’avant-garde de son époque. Il occupe une place à part, entre tradition et modernité, figuration et poésie urbaine. Son regard mélancolique sur les lieux du quotidien, sa fragilité psychique et sa sincérité picturale en font un artiste éminemment humain et universel.

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