Vous vous demandez : « Combien vaut réellement une œuvre de Méret Oppenheim ? » Que vous possédiez une sculpture iconique, un dessin intime ou une estampe rare, il est essentiel de comprendre comment la cote se forme sur le marché. Ce guide vous livre les repères indispensables pour estimer vos œuvres. Un commissaire‑priseur spécialisé saura compléter ce premier aperçu par une expertise personnalisée.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Méret Oppenheim (1913‑1985)

Les œuvres de Méret Oppenheim font aujourd’hui l’objet d’un intérêt croissant sur le marché du surréalisme. De son fameux Déjeuner en fourrure aux meubles fantaisistes comme les tables « Traccia », chaque typologie se négocie selon des critères spécifiques. Ce guide détaille les techniques, supports et fourchettes de prix réalistes, afin de cerner la valeur de vos pièces.

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Comment se forme la cote d’une œuvre de Méret Oppenheim ?

Plusieurs éléments influencent la valeur : l’originalité (édition originale ou multiple), la provenance, l’état de conservation, la taille et la date de création. Les pièces emblématiques ou rares atteignent des cotes bien supérieures aux multiples ou petits dessins.

Œuvres sculptées ou assemblages

Les sculptures emblématiques de Méret Oppenheim, notamment les objets surréalistes uniques créés dans les années 1930-1940, peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Les éditions postérieures de meubles comme la table « Traccia » produites dans les années 1970-1980 se situent dans une fourchette de 5 000 à 15 000 €, selon leur état et leur rareté. Les objets édités en séries limitées, signés et numérotés, varient de 1 000 à 7 000 €.

Dessins, aquarelles et œuvres sur papier

Les dessins originaux au crayon, à l’encre ou à l’aquarelle se négocient généralement entre 1 500 et 4 000 €. Certaines œuvres plus élaborées ou datées d’une période clé de sa carrière peuvent atteindre des sommets si leur provenance est documentée. Les formats, la finesse de l’exécution et la période de création sont des critères essentiels dans l’estimation.

Photographies et collages

Méret Oppenheim a également produit des collages et photographies en série très limitée. Ces œuvres valent entre 800 et 3 000 €, selon leur format, l’originalité du tirage et la signature. Ces pièces, souvent plus accessibles, séduisent les collectionneurs sensibles à son univers poétique et subversif.

Estampes, lithographies et multiples

Les lithographies signées, sérigraphies ou autres œuvres en multiples réalisés dans les années 1970-1980 se vendent généralement entre 200 et 2 000 €, selon le nombre d’exemplaires et leur état. Une œuvre signée à tirage limité, bien conservée, peut dépasser ce seuil, en particulier si elle illustre un motif iconique de l’artiste.

Tableau récapitulatif

Type d’œuvre Fourchette indicatives (€) Exemples
Sculptures originales / objets emblématiques 100 000 € – 500 000 €+ Objets uniques des années 30-40
Tables « Traccia » éditions 5 000 € – 15 000 € Éditions Simon International
Dessins / aquarelles 1 500 € – 4 000 € Œuvres signées sur papier
Photographies / collages 800 € – 3 000 € Collages surréalistes signés
Estampes / lithographies 200 € – 2 000 € Multiples signés, années 70-80

Pourquoi faire appel à un commissaire‑priseur ?

Une estimation professionnelle permet de certifier l’authenticité, d’identifier la version exacte (édition originale ou postérieure), d’évaluer correctement l’état et la provenance, puis de positionner l’œuvre dans le marché actuel. Cela vous garantit de vendre ou d’assurer au meilleur prix.

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Méret Oppenheim (1913–1985) : Biographie complète d’une pionnière du surréalisme

Une enfance marquée par l’art et la littérature

Méret Elisabeth Oppenheim naît à Berlin en 1913 dans une famille cultivée, cosmopolite et intellectuelle. Très tôt, elle est influencée par la littérature allemande, les mythes suisses et les idées freudiennes. Elle passe son enfance entre l’Allemagne et la Suisse, marquée par la Première Guerre mondiale, et développe un regard critique et indépendant sur la société.

Les débuts à Paris et la rencontre avec les surréalistes

En 1932, elle s’installe à Paris pour étudier à l’Académie de la Grande Chaumière. Très vite, elle s’intègre au cercle surréaliste grâce à sa personnalité magnétique et son talent original. Elle côtoie Giacometti, Man Ray, Max Ernst, André Breton et devient l’une des rares femmes véritablement intégrées au groupe. Sa liberté de ton et son imagination audacieuse séduisent immédiatement.

Le Déjeuner en fourrure : œuvre manifeste

En 1936, elle conçoit l’objet qui la rendra mondialement célèbre : une tasse, une soucoupe et une cuillère recouvertes de fourrure. Cette œuvre bouleverse la frontière entre art et objet du quotidien, et propose une relecture radicale des codes bourgeois. L’œuvre est rapidement acquise par un grand musée international et devient l’icône du surréalisme en sculpture.

Une période de silence et de repli

Le succès fulgurant du « Déjeuner en fourrure » devient paradoxalement une entrave. Durant les années 1940-1950, Méret Oppenheim traverse une crise artistique profonde. Elle doute de sa place dans le monde de l’art dominé par les hommes, détruit certaines œuvres et se retire temporairement de la scène artistique. Elle continue toutefois d’écrire et de dessiner en privé.

Renaissance artistique et diversification

À partir des années 1950, Méret Oppenheim revient avec une énergie créative renouvelée. Elle élargit ses médiums : elle conçoit des bijoux, du mobilier, des dessins allégoriques, des costumes, des photographies et des installations. Ses meubles surréalistes, notamment les tables sur pattes d’oiseau, deviennent cultes. Elle se met également à l’édition de lithographies et de collages aux thèmes souvent mythologiques ou féministes.

Un langage poétique et subversif

Le travail de Méret Oppenheim interroge les normes sociales, les rôles genrés, le désir et l’inconscient. Elle détourne les objets familiers, joue avec les symboles et crée un univers profondément onirique. Son œuvre s’impose peu à peu comme essentielle dans l’histoire de l’art du XXe siècle, à la croisée du surréalisme, du design et de l’art conceptuel.

Une reconnaissance tardive mais durable

Dans les années 1970-1980, l’œuvre de Méret Oppenheim connaît une redécouverte importante. Elle reçoit plusieurs prix pour l’ensemble de sa carrière et bénéficie de grandes expositions rétrospectives en Europe. Sa réputation s’affirme comme figure majeure de la modernité et du féminisme en art. Elle est célébrée de son vivant comme une artiste libre, inclassable et radicale.

Décès et héritage

Méret Oppenheim meurt en 1985 à Bâle, laissant une œuvre prolifique et singulière. Elle inspire aujourd’hui des générations d’artistes, en particulier femmes, par sa capacité à interroger les conventions et à inventer un langage visuel personnel. Son œuvre figure dans les plus grandes collections publiques internationales.

Conclusion

Méret Oppenheim incarne l’audace, la liberté et la poésie surréaliste. Son œuvre, tantôt provocante, tantôt introspective, reste aujourd’hui hautement collectionnée et étudiée. Que vous soyez collectionneur, héritier ou amateur curieux, il est vivement conseillé de faire expertiser toute œuvre signée Méret Oppenheim avant de la vendre ou l’assurer.

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