À combien s’évalue aujourd’hui une œuvre de Nicolas de Staël ? Huile sur toile, dessin, collage ou sculpture : chaque support présente une dynamique de marché spécifique. Cette page vous aide à comprendre les critères d’évaluation, les fourchettes de prix observées et les facteurs déterminants pour une estimation fiable.
Faites estimer gratuitement votre œuvre grâce à nos commissaires-priseurs spécialisés.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Nicolas de Staël (1914-1955)
Les œuvres de Nicolas de Staël occupent une place de premier plan sur le marché de l’art moderne. Cet artiste à la carrière fulgurante a su imposer un langage pictural singulier, entre abstraction et figuration, qui séduit aujourd’hui collectionneurs, institutions et amateurs du monde entier. La valeur de ses œuvres varie considérablement selon la technique, l’époque, le format et la provenance.
Faites estimer gratuitement une œuvre de Nicolas de Staël via notre formulaire en ligne.
Les peintures à l’huile sur toile : cœur du marché de Nicolas de Staël
Les toiles de Nicolas de Staël, principalement réalisées entre 1945 et 1955, constituent le sommet de sa cote. Ces œuvres, abstraites ou semi-figuratives, se caractérisent par des empâtements denses, une composition structurée et une matière vibrante.
Les plus recherchées sont les œuvres des années 1950, notamment les paysages, marines et natures mortes stylisées. Les grandes huiles sur toile peuvent atteindre entre 2 et 12 millions d’euros selon leur sujet, leur format et leur provenance. Les formats plus modestes ou les œuvres de jeunesse peuvent osciller entre 300 000 et 1 500 000 euros.
Les œuvres sur papier : dessins, gouaches et collages
La production graphique de Nicolas de Staël est également très suivie. On distingue :
- Les gouaches, souvent colorées et denses, qui peuvent atteindre entre 80 000 et 600 000 euros.
- Les dessins à l’encre, au fusain ou au crayon, plus accessibles, dont les prix varient généralement entre 20 000 et 120 000 euros, selon le sujet et la qualité d’exécution.
- Les collages, rares dans son œuvre, sont très recherchés et peuvent dépasser les 500 000 euros.
Ces œuvres permettent aux collectionneurs d’accéder à la puissance expressive de Staël à des prix moindres que les grandes toiles, tout en restant dans des gammes élevées.
Les sculptures de Nicolas de Staël : raretés du marché
Nicolas de Staël s’est peu aventuré dans le domaine de la sculpture, mais quelques œuvres tridimensionnelles existent, notamment des bas-reliefs ou expérimentations en volume. Ces pièces, très rares sur le marché, peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros, voire plus si elles sont bien documentées.
Éléments influençant la valeur d’une œuvre de Nicolas de Staël
Outre le support, plusieurs facteurs influencent la valeur d’une œuvre :
- L’année de création : les œuvres des dernières années (1953-1955) sont particulièrement recherchées.
- La provenance : une œuvre ayant appartenu à une collection prestigieuse ou exposée dans des rétrospectives majeures peut voir sa valeur multipliée.
- L’état de conservation : des restaurations mal effectuées peuvent impacter fortement le prix.
- Le sujet : marines, paysages méditerranéens ou abstractions géométriques sont plus demandés que certaines compositions sombres ou expérimentales.
Tableau récapitulatif de la cote de Nicolas de Staël par type d’œuvre
| Type d’œuvre | Plage de prix estimative | Commentaires |
|---|---|---|
| Peinture à l’huile sur toile | 300 000 € à 12 000 000 € | Œuvres majeures des années 1950 très recherchées |
| Gouache | 80 000 € à 600 000 € | Très prisées pour leur vivacité |
| Dessin (fusain, encre, crayon) | 20 000 € à 120 000 € | Bon point d’entrée pour les collectionneurs |
| Collage | 200 000 € à 500 000 € | Rare et très apprécié |
| Sculpture / bas-relief | Variable – jusqu’à 500 000 € ou plus | Production confidentielle mais recherchée |
—
Nicolas de Staël (1914-1955) : une vie fulgurante au service de la lumière et de la matière
Des origines russes à l’errance européenne
Né à Saint-Pétersbourg le 5 janvier 1914, Nicolas de Staël est issu d’une famille aristocratique russe. Son père est vice-gouverneur de la Banque de Russie. Mais la Révolution bolchevique bouleverse son destin : orphelin dès 1922, il est recueilli par une famille belge. Il grandit en Belgique, entre rigueur académique et déracinement.
À la fin des années 1920, il intègre l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, puis voyage en Espagne, au Maroc et en Italie, formant peu à peu son regard de peintre. Ces premières années, marquées par l’exil, la pauvreté et la solitude, forgent un tempérament rigoureux, exigeant et profondément mélancolique.
L’installation en France et les débuts d’un style
Staël arrive à Paris à la fin des années 1930. Il découvre l’art moderne, fréquente les galeries, et rencontre Jean Arp, Sonia Delaunay, Georges Braque. En 1941, il se lie à Jeannine Guillou, qui devient son épouse, sa muse et le centre de sa vie. Ils vivent dans une grande précarité, notamment durant la guerre. Cette période difficile est aussi fondatrice sur le plan esthétique : Staël développe un langage abstrait, dense, marqué par la matière et la lumière.
De l’abstraction à une figuration libre
À partir de 1945, Nicolas de Staël est reconnu comme l’un des grands peintres abstraits de sa génération. Il expose, vend ses toiles, et sa notoriété s’installe rapidement. Pourtant, il refuse l’étiquette d’abstraction pure. Dès 1952, il amorce un retour vers la figuration : paysages, natures mortes, stades, bateaux.
Il peint vite, beaucoup, dans une urgence quasi obsessionnelle. La matière est déposée en épaisseur, les formes sont structurées, les couleurs vibrantes. Sa peinture devient une quête de la lumière, du silence et de l’équilibre. Sa série sur le port de Marseille ou les paysages d’Agrigente illustre cette tension entre le réel et la vision intérieure.
Une fin tragique et un héritage immense
Épuisé physiquement et mentalement, Nicolas de Staël se donne la mort à Antibes en mars 1955, en se jetant du balcon de son atelier. Il laisse derrière lui une œuvre fulgurante, admirée pour sa sincérité, sa radicalité et sa profondeur émotionnelle.
Son influence est immense. Il ouvre la voie à une peinture sensible, non narrative, qui échappe aux dogmes. Ses toiles sont aujourd’hui présentes dans les plus grandes collections publiques et privées.
Une œuvre rare et recherchée
En une décennie, Staël a bâti une œuvre dense, sans compromis. Sa rareté et sa qualité en font l’un des artistes les plus cotés de l’après-guerre. Chaque œuvre est scrutée, documentée, et sa notoriété continue de croître au fil des décennies.
Pour connaître la valeur exacte d’une œuvre de Nicolas de Staël, une expertise rigoureuse est indispensable. Contactez dès maintenant un commissaire-priseur spécialisé pour une estimation gratuite et confidentielle.

