Vous possédez une œuvre d’Olivier Debré (1920-1999) et vous vous interrogez sur sa valeur ? Abstraction lyrique, grands formats colorés, encres expressives… Chaque technique de cet artiste majeur du XXe siècle possède sa propre dynamique de marché. Cette page vous fournit tous les repères pour comprendre la cote de ses œuvres, leur estimation et les critères de valorisation.

Cote, valeur et estimation des œuvres d’Olivier Debré (1920-1999)

Artiste emblématique de l’abstraction française d’après-guerre, Olivier Debré a développé un langage pictural unique, entre matière et couleur. Sa production, riche et diversifiée, attire un large public de collectionneurs, amateurs comme institutionnels. Le marché des œuvres d’Olivier Debré est aujourd’hui stable et actif, porté par une reconnaissance internationale et une présence muséale forte.

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Peintures sur toile : les plus recherchées du marché

Les toiles d’Olivier Debré représentent la part la plus valorisée de son corpus. Combinant empâtements, gestes larges et couleurs vibrantes, elles incarnent pleinement son esthétique de « l’abstraction fervente ». Les œuvres des années 1960 à 1980, notamment les « signes-paysages », sont particulièrement prisées.

Fourchette de prix estimative : de 20 000 € pour des formats modestes jusqu’à plus de 150 000 € pour des toiles monumentales signées et bien documentées.

Encres et aquarelles : des œuvres sur papier très accessibles

La production sur papier d’Olivier Debré est abondante : lavis, aquarelles, encres de Chine. Ces œuvres, plus spontanées, témoignent de sa maîtrise du geste et de sa sensibilité à la matière. Elles reprennent souvent le thème du signe ou du paysage, avec des compositions épurées.

Fourchette de prix estimative : de 1 500 € à 6 000 € selon la taille, la technique et la période.

Estampes, lithographies et gravures

Debré a réalisé de nombreuses lithographies, souvent en tirage limité, parfois signées et numérotées. Si ces œuvres sont plus accessibles que les toiles, certaines estampes rares ou associées à des ouvrages de bibliophilie peuvent atteindre des prix élevés.

Fourchette de prix estimative : de 300 € à 2 000 € pour la plupart des estampes. Les portfolios complets ou les grands formats peuvent dépasser 3 000 €.

Sculptures et bas-reliefs

Moins connues du grand public, les sculptures et bas-reliefs d’Olivier Debré existent en petit nombre. Souvent en bronze, elles reprennent l’écriture abstraite propre à ses signes-peintures. Leur rareté leur confère une forte valeur pour les collectionneurs avertis.

Fourchette de prix estimative : entre 10 000 € et 50 000 € selon le format, le tirage et la provenance.

Critères influençant la valeur d’une œuvre de Debré

  • Le support et la technique : les peintures sur toile restent les plus recherchées.
  • La taille : les grands formats atteignent des montants supérieurs.
  • La période : les œuvres des années 1960-70 sont souvent les plus cotées.
  • L’authenticité : une provenance claire et des œuvres répertoriées renforcent la valeur.

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Olivier Debré (1920-1999) : Biographie complète d’un peintre de la couleur et du signe

Né en 1920 à Paris, Olivier Debré grandit dans une famille d’intellectuels : son père, Robert Debré, est un médecin renommé et ami de nombreux artistes. Très jeune, Olivier est initié à l’art par son oncle, Jacques Debat-Ponsan, peintre officiel de la Troisième République. Il suit des études d’architecture à l’École des Beaux-Arts de Paris, tout en fréquentant les cercles artistiques parisiens. Très vite, il se tourne vers la peinture, marqué par l’expressionnisme et la peinture matiériste.

Les débuts : figuration et engagement

Dans les années 1940, Debré peint des sujets figuratifs : paysages, portraits, scènes de guerre. Il s’engage dans la Résistance durant l’Occupation, et cette période trouble marque durablement son rapport à la peinture. Dès 1949, influencé par les écrits d’Henri Michaux et l’art chinois, il entame une rupture vers une peinture abstraite qu’il qualifie de « signe » : chaque toile devient l’expression d’une émotion, d’un lieu, d’un événement.

Les années 1950-1960 : l’abstraction lyrique et les « signes-paysages »

Debré rejoint le mouvement de l’abstraction lyrique aux côtés de Zao Wou-Ki ou Pierre Soulages, avec qui il partage une fascination pour la matière et le geste. Mais à la différence de ses contemporains, il ancre souvent son abstraction dans la mémoire d’un lieu. Ce sont les « signes-paysages », formes colorées et gestuelles évoquant la Loire, les bords de mer, ou les ciels d’Islande qu’il visite dès 1953.

Un peintre voyageur, inspiré par les lieux

Le voyage joue un rôle central dans l’œuvre de Debré. Il peint en Norvège, en Chine, à Venise, au Caire ou encore à Naples. Chaque séjour donne lieu à des séries : les bleus glacés de l’Islande, les rouges volcaniques du Vésuve, les brumes du fleuve Yangtsé. Plutôt que de représenter ces paysages, il en restitue l’essence par des gestes larges, des aplats nuancés et une composition réduite à l’essentiel.

Commandes publiques et reconnaissance institutionnelle

Dès les années 1980, Olivier Debré est sollicité pour de nombreuses commandes publiques : rideau de scène pour la Comédie-Française (1987), théâtre de Hong Kong (1997), décorations murales pour le métro parisien, hôpitaux, ambassades. Ces commandes consacrent une œuvre accessible, monumentale, et pourtant intime.

Il enseigne à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, partageant son approche de la matière et du geste. Une grande rétrospective lui est consacrée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1995.

Une influence durable et une reconnaissance posthume

Olivier Debré s’éteint en 1999, laissant une œuvre considérable, préservée par sa famille et par le Fonds de dotation Olivier Debré. En 2017, le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré (CCC OD) ouvre à Tours, consacrant un lieu entièrement dédié à son travail et à la création contemporaine.

Debré est aujourd’hui considéré comme l’un des grands peintres français de l’après-guerre, à la croisée de l’abstraction lyrique et du minimalisme poétique. Sa peinture, faite de silences colorés, continue de toucher un public large, sensible à la profondeur de ses gestes et à la lumière qu’il insuffle à la toile.

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