À combien s’évalue aujourd’hui une œuvre de Paul Iribe ? Dessin original, illustration de mode, objet d’art décoratif ou mobilier : chaque pièce de l’artiste possède une valeur spécifique sur le marché. Cette page vous aide à comprendre la cote de Paul Iribe, ses œuvres les plus recherchées, et les prix d’adjudication réalistes selon le type d’objet. Faites estimer gratuitement votre œuvre grâce à nos commissaires-priseurs.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Paul Iribe (1883–1935)

Les œuvres de Paul Iribe attirent aujourd’hui un nombre croissant de collectionneurs, qu’ils soient passionnés d’arts décoratifs, d’illustration de mode ou d’avant-garde du design français du début du XXᵉ siècle. Artiste aux multiples facettes – illustrateur, décorateur, designer, éditeur – Paul Iribe a marqué son époque par son esthétique élégante, son sens du luxe et ses collaborations prestigieuses.

Comment se forme la valeur d’une œuvre de Paul Iribe ? Quels types d’œuvres circulent sur le marché ? Retrouvez ci-dessous les clés pour comprendre sa cote actuelle.

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Un artiste au croisement de l’art, de la mode et du design

Paul Iribe a laissé une production éclectique, allant de la caricature satirique à la création de meubles luxueux, en passant par des illustrations de mode très en vogue dans les années 1910. Cette diversité se reflète dans le marché de ses œuvres, qui dépend étroitement du type de support, de la rareté, de la provenance et de l’état de conservation.

Dessins et illustrations de mode : entre élégance et raffinement

Les dessins originaux de Paul Iribe, notamment ceux publiés dans les albums Les Robes de Paul Poiret (1908) ou réalisés pour des maisons de couture, sont aujourd’hui très recherchés. Ces œuvres, réalisées à l’encre ou à la gouache, capturent l’esprit du style Art déco naissant.

  • Fourchette de prix : entre 1 500 € et 6 000 € pour une œuvre unique.
  • Les planches signées ou dédicacées peuvent atteindre 8 000 € et plus.

Meubles et objets d’art décoratif : un marché confidentiel mais haut de gamme

Entre 1910 et 1930, Paul Iribe conçoit des meubles de luxe et des objets décoratifs, souvent en petites séries ou pièces uniques, utilisant des matériaux comme l’ébène de Macassar, l’ivoire, ou le galuchat.

  • Mobilier : entre 20 000 € et 80 000 €, selon rareté et provenance.
  • Objets décoratifs : entre 5 000 € et 20 000 €, avec des sommets à 40 000 € pour des pièces exceptionnelles.

Affiches et caricatures : les débuts d’un illustrateur de presse engagé

Paul Iribe a débuté comme dessinateur de presse pour des titres comme Le Rire ou Le Témoin. Ses caricatures politiques sont aujourd’hui prisées des amateurs de graphisme de la Belle Époque.

  • Illustrations publiées : entre 500 € et 1 500 €.
  • Caricatures originales : entre 1 000 € et 4 000 €.

Bijoux et arts décoratifs : les collaborations avec Coco Chanel

Dans les années 1930, Iribe crée des bijoux fantaisie pour Gabrielle Chanel. Ces pièces rares, souvent documentées mais non signées, sont très convoitées sur le marché actuel.

  • Bijoux Chanel attribués à Iribe : entre 10 000 € et 50 000 €, selon la provenance.

Tableau récapitulatif des cotes de Paul Iribe par type d’œuvre

Type d’œuvre Fourchette de prix estimative Commentaires
Dessins de mode originaux 1 500 € – 6 000 € Jusqu’à 8 000 € si signés/dédicacés
Mobilier Art déco 20 000 € – 80 000 € Plus pour pièces uniques
Objets d’art décoratif 5 000 € – 20 000 € Rareté déterminante
Caricatures originales 1 000 € – 4 000 € Surtout avant 1920
Affiches et illustrations 500 € – 1 500 € Bon état requis
Bijoux (Chanel) 10 000 € – 50 000 € Marché de collectionneurs

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Paul Iribe (1883–1935) : un pionnier du style moderne

Un précurseur de l’illustration moderne

Né à Angoulême en 1883, Paul Iribe s’impose comme un acteur essentiel du renouveau graphique et décoratif du début du XXᵉ siècle. Formé à l’École des beaux-arts de Paris, il débute sa carrière comme caricaturiste et illustrateur pour des journaux satiriques. Il développe très tôt une esthétique épurée et décorative, proche du japonisme, du symbolisme et de l’Art nouveau.

En 1908, il publie le célèbre album Les Robes de Paul Poiret, dans lequel il illustre les créations révolutionnaires du couturier. Ce travail, reconnu comme l’un des premiers livres de mode modernes, assoit sa notoriété et marque une rupture majeure dans la représentation du vêtement.

Une carrière internationale et un passage par Hollywood

Dans les années 1910, Iribe s’installe brièvement aux États-Unis. Il travaille pour des journaux américains et collabore avec l’industrie cinématographique hollywoodienne. Il devient l’un des premiers directeurs artistiques du cinéma muet, notamment sur des films de Cecil B. DeMille. Il y introduit un raffinement esthétique inspiré de l’Europe, participant à l’émergence d’un style visuel fastueux au cinéma.

Designer d’avant-garde

De retour en France après la Première Guerre mondiale, Paul Iribe s’impose comme l’un des précurseurs du style Art déco. Il conçoit des meubles aux lignes sobres, inspirés de l’antiquité et de l’art oriental, et réalise des objets en série limitée avec des matériaux précieux. Il collabore avec des ébénistes, des bronziers, des céramistes de renom, produisant des pièces rares très recherchées aujourd’hui.

Un homme engagé et controversé

Dans les années 1930, Paul Iribe fonde Le Témoin, un journal politique et satirique à forte teneur nationaliste. Il y exprime ses opinions sur l’art, la politique et la société avec virulence. Cette prise de position marque une rupture avec une partie du milieu artistique parisien, mais reflète également son refus du modernisme international et sa volonté de défendre un art “français”.

Une relation passionnée avec Gabrielle Chanel

Paul Iribe entretient une relation intime et artistique avec Coco Chanel à partir de 1931. Ensemble, ils imaginent des bijoux, objets et éléments décoratifs. Chanel devient sa mécène, son amoureuse, sa complice. Leur collaboration reste marquée par un goût partagé pour l’élégance, la sobriété et la puissance symbolique des formes.

Iribe meurt brutalement en 1935, à 52 ans, lors d’un séjour à La Pausa, la villa de Chanel à Roquebrune. Sa disparition met fin à une trajectoire flamboyante, marquée par l’innovation, l’élégance et la modernité.

Un héritage redécouvert

Longtemps méconnu du grand public, Paul Iribe est aujourd’hui redécouvert par les historiens d’art et les collectionneurs. Ses dessins de mode, ses meubles rares et ses caricatures politiques témoignent d’un regard aiguisé sur son époque et d’un talent plastique exceptionnel. Son œuvre, à la croisée du graphisme, du design et de la satire, le place parmi les créateurs les plus singuliers de la première moitié du XXᵉ siècle.

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