Vous possédez un tableau, une lithographie ou un dessin signé Pierre Bonnard ? Vous vous interrogez sur sa valeur actuelle et sur les prix atteints par cet artiste aux enchères ? Ce guide vous aide à comprendre la cote de Pierre Bonnard selon le type d’œuvre, les critères qui influencent le prix, et les fourchettes réalistes observées sur le marché.
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Cote, valeur et estimation des œuvres de Pierre Bonnard (1867-1947)
Figure emblématique du post-impressionnisme et du mouvement Nabi, Pierre Bonnard occupe une place à part sur le marché de l’art. Son univers coloré, intime et poétique séduit les collectionneurs du monde entier. Le prix de ses œuvres varie fortement selon la technique employée, la période de création, la provenance et l’état de conservation.
Une cote stable, portée par une demande internationale
Les œuvres de Pierre Bonnard bénéficient d’une demande constante sur le marché de l’art moderne. Représenté dans les plus grands musées, apprécié des collectionneurs privés et institutionnels, Bonnard reste un nom recherché, notamment pour ses peintures de nus, ses intérieurs baignés de lumière ou ses paysages méridionaux. Son style inimitable, tout en sensibilité chromatique, contribue à soutenir une cote solide, en particulier pour les œuvres réalisées entre 1900 et 1930.
Peintures de Pierre Bonnard : quelles valeurs ?
Les tableaux de Pierre Bonnard sont les œuvres les plus valorisées de son corpus. Ils sont réalisés majoritairement à l’huile sur toile, parfois sur carton marouflé. Les sujets les plus recherchés sont :
- Les nus féminins, souvent peints en intérieur ou dans des salles de bain (comme son épouse Marthe),
- Les paysages lumineux de Normandie ou du Midi (Vernon, Le Cannet),
- Les scènes d’intérieurs, intimes et structurées par la couleur.
Les prix pour une huile sur toile de grand format peuvent varier de 400 000 € à plus de 8 millions d’euros, selon la qualité, la date, la provenance et la notoriété du sujet. Pour les formats plus modestes ou les œuvres sur carton, les estimations se situent entre 150 000 € et 600 000 €.
Dessins et œuvres sur papier de Pierre Bonnard
Bonnard a produit de très nombreux dessins, souvent réalisés au crayon, à l’encre, au fusain ou à l’aquarelle. Ces feuilles peuvent être des études préparatoires ou des œuvres abouties, et constituent une porte d’entrée plus accessible à son univers.
Les prix varient selon la technique et le sujet :
- Dessins au crayon ou à l’encre : entre 2 000 € et 25 000 €
- Aquarelles ou gouaches : entre 15 000 € et 80 000 €
- Pastels : parfois au-delà de 100 000 €, notamment pour des nus ou paysages de qualité muséale
Les œuvres encadrées, bien conservées, et issues d’une bonne provenance obtiennent souvent les meilleurs résultats.
Estampes, lithographies et gravures de Pierre Bonnard
Artiste proche du monde de l’édition, Bonnard a réalisé plusieurs séries d’estampes, notamment dans le cadre de son travail avec les Nabis ou pour illustrer des ouvrages littéraires.
Les lithographies en couleurs, très caractéristiques de son style, sont recherchées, surtout si elles sont bien conservées, signées ou numérotées :
- Lithographies en couleurs : entre 2 500 € et 20 000 € selon le tirage et le sujet
- Eaux-fortes ou gravures : de 1 000 € à 5 000 € en moyenne
Les estampes figurant des scènes intimistes, des nus ou des intérieurs colorés sont les plus prisées.
Sculptures de Pierre Bonnard
La sculpture ne représente qu’un aspect très marginal de l’œuvre de Bonnard. Quelques petites sculptures animalières ou figures ont été réalisées, mais elles sont extrêmement rares sur le marché.
Quand elles apparaissent, les prix s’échelonnent entre 15 000 € et 80 000 €, selon la date, la fonte et la rareté du modèle.
Résumé des estimations selon le type d’œuvre
Type d’œuvre | Fourchette de prix | Remarques |
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Peinture à l’huile | 150 000 € – 8 000 000 € | Paysages, nus, intérieurs ; formats et provenance influents |
Dessin (crayon, encre) | 2 000 € – 25 000 € | Études ou œuvres autonomes |
Aquarelle, gouache | 15 000 € – 80 000 € | Œuvres plus rares et colorées |
Estampe (litho, eau-forte) | 1 000 € – 20 000 € | Tirages signés ou numérotés plus recherchés |
Sculpture | 15 000 € – 80 000 € | Rares sur le marché |
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Vous possédez un tableau, un dessin ou une estampe de Pierre Bonnard ? La valeur de l’œuvre dépend de nombreux facteurs : technique, dimensions, sujet, provenance, état, authenticité… Pour obtenir une estimation fiable et confidentielle, il est essentiel de faire appel à un commissaire-priseur expérimenté.
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Pierre Bonnard (1867-1947) : Biographie d’un peintre de l’intime
Jeunesse et formation d’un artiste
Pierre Bonnard naît le 3 octobre 1867 à Fontenay-aux-Roses, dans la banlieue parisienne. Issu d’une famille bourgeoise, il suit des études classiques et entame une formation de juriste, obtenant sa licence en droit. Toutefois, il choisit rapidement une autre voie, plus fidèle à sa sensibilité profonde. Il s’inscrit à l’Académie Julian, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il rencontre Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel et Maurice Denis. Avec eux, il forme le groupe des **Nabis** – du mot hébreu « prophètes » – qui prône une peinture synthétique, décorative et spirituelle.
Le Nabi « très Japonard »
Bonnard est vite surnommé le « Nabi très Japonard » en raison de son admiration pour les estampes japonaises. L’influence du japonisme est manifeste dans ses premières œuvres : plans aplatis, lignes souples, cadrages audacieux. Il s’inspire aussi de Gauguin et de l’art décoratif pour créer un langage pictural personnel, où la couleur structure l’espace. Très actif dans les arts appliqués, il réalise des affiches, des paravents, des illustrations et des décors, nourrissant un art total et poétique.
Une peinture de la vie intérieure
À partir des années 1900, Bonnard développe une peinture plus intimiste, marquée par des scènes de vie quotidienne, des intérieurs paisibles, des nus féminins baignés de lumière. Son modèle récurrent est Marthe de Méligny, sa compagne puis épouse, qu’il représente inlassablement dans des poses méditatives ou dans l’intimité de la salle de bain.
Bonnard ne peint jamais sur le motif, mais travaille de mémoire, recomposant les scènes selon ses sensations visuelles. La couleur devient primordiale : elle structure l’espace, crée des vibrations, donne vie à l’émotion.
Le Cannet et les dernières années
Dans les années 1920, Bonnard s’installe au Cannet, sur la Côte d’Azur. La lumière du Sud influence profondément sa palette, qui s’enrichit de tons dorés, orangés, et violets. Ses paysages s’ouvrent, baignés de soleil, de végétation et de silence. La nature y est perçue comme un prolongement de l’intériorité.
Il continue de peindre jusqu’à la fin de sa vie, dans une solitude choisie, loin des avant-gardes mais toujours admiré. Il meurt le 23 janvier 1947, laissant une œuvre vaste, cohérente et profondément personnelle.
Un héritage durable
Souvent considéré comme un peintre de transition entre impressionnisme et modernité, Bonnard occupe une place singulière dans l’histoire de l’art. Ni cubiste, ni fauve, ni abstrait, il suit sa propre voie, guidé par la couleur et l’intime. Ses œuvres sont aujourd’hui présentes dans les plus grands musées (Orsay, Centre Pompidou, MoMA, Tate), et son influence est reconnue par de nombreux artistes contemporains.
Son approche intuitive et sensible de la peinture inspire encore ceux qui cherchent à traduire le quotidien dans une lumière intérieure.