À combien s’élève aujourd’hui la valeur d’une œuvre de Serge Charchoune ? Dessin, peinture abstraite ou composition dadaïste : chaque technique offre un marché spécifique. Cette page vous fournit les repères essentiels pour comprendre sa cote, les prix par type d’œuvre et les critères qui influencent l’estimation. Faites expertiser gratuitement votre œuvre grâce à nos commissaires-priseurs.

Cote, valeur et estimation des œuvres de Serge Charchoune (1888-1975)

Figure singulière de l’avant-garde du XXe siècle, Serge Charchoune développe un langage pictural unique, mêlant influences dadaïstes, abstractions musicales et mysticisme russe. Si son œuvre reste en partie confidentielle, elle attire aujourd’hui l’intérêt croissant de collectionneurs avertis. Comment évaluer la valeur d’une œuvre de Charchoune ? Quels prix peut-on attendre selon le support (huile, dessin, aquarelle, etc.) ? Ce guide vous offre une analyse claire du marché actuel et des fourchettes de prix réalistes.

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Un marché encore confidentiel mais stable

Contrairement aux grandes figures de l’abstraction lyrique ou du surréalisme, Serge Charchoune bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle inégale. Pourtant, son œuvre suscite un engouement croissant auprès des amateurs d’art moderne et des collectionneurs spécialisés. Sa cote, historiquement modeste, tend à se consolider, notamment pour les œuvres datées des années 1920-1930 et celles réalisées dans les années 1950, période de pleine maturité stylistique.

Estimation des peintures à l’huile de Serge Charchoune

Les huiles sur toile constituent le cœur du marché de Serge Charchoune. Ses compositions abstraites, souvent inspirées de la musique, se distinguent par des rythmes visuels faits de formes douces, de tons sobres et de superpositions travaillées. Les œuvres figuratives sont plus rares et parfois plus recherchées.

  • Petits formats (inférieurs à 40 x 50 cm) : entre 3 000 € et 8 000 €
  • Formats moyens : de 8 000 € à 15 000 €, selon la période et la qualité de composition
  • Grandes toiles abstraites (60 x 80 cm et plus) : entre 15 000 € et 30 000 € pour les œuvres des années 50-60

Les toiles datées de la période dada (années 1920) ou celles exposées de son vivant sont particulièrement recherchées.

Estimation des dessins, encres et œuvres sur papier

Charchoune a produit de nombreuses œuvres sur papier, souvent en lien avec ses recherches plastiques et poétiques. Encres, lavis, dessins à la mine de plomb ou à l’encre sont des supports très représentés.

  • Dessins figuratifs : entre 800 € et 2 000 €
  • Encres abstraites ou compositions musicales : de 1 500 € à 4 000 € selon la taille et la période
  • Gouaches ou aquarelles abouties : de 2 000 € à 6 000 €

Leur prix est très variable selon le caractère autonome de l’œuvre (dessin préparatoire ou création à part entière), mais certaines pièces atteignent des niveaux équivalents aux toiles lorsqu’elles sont publiées ou exposées.

Estimation des sculptures et œuvres en volume

La sculpture reste marginale dans la production de Charchoune. Quelques bas-reliefs ou assemblages dadaïstes sont recensés, mais apparaissent très rarement sur le marché.

  • Assemblages dada ou pièces uniques : peuvent atteindre 8 000 € à 12 000 € selon la provenance et la documentation

Critères d’évaluation d’une œuvre de Serge Charchoune

Plusieurs facteurs déterminent la valeur d’une œuvre de Charchoune :

  • La période : les œuvres des années 1920-30 (dadaïsme, premiers essais abstraits) ou des années 1950-60 (abstraction musicale) sont les plus recherchées.
  • L’état de conservation : les restaurations visibles ou les supports fragiles influent à la baisse sur l’estimation.
  • La provenance : une œuvre issue d’une collection historique ou accompagnée d’une documentation ancienne renforce sa valeur.
  • La publication : la présence dans un catalogue raisonné ou une exposition muséale augmente significativement l’intérêt du marché.

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Serge Charchoune (1888-1975) : Parcours d’un artiste entre Russie, Paris et abstraction mystique

Une jeunesse marquée par l’instabilité politique

Serge Charchoune naît en 1888 à Bougourouslan, dans l’Empire russe, au sein d’une famille bourgeoise. Très tôt attiré par la poésie et la peinture, il étudie d’abord les langues et la musique. En 1910, il quitte la Russie pour Berlin, puis s’installe à Paris en 1912, où il découvre l’effervescence artistique de la capitale. Il fréquente l’Académie Russe à Montparnasse et s’initie à l’art moderne dans l’orbite de l’avant-garde cubiste.

Le choc du dadaïsme

Rattrapé par la Première Guerre mondiale, Charchoune tente de retourner en Russie, mais échoue. Il se retrouve finalement à Barcelone où il rencontre d’autres exilés russes. En 1917, il découvre le mouvement Dada qui le bouleverse. Dès son retour à Paris, en 1921, il fréquente Tristan Tzara, Francis Picabia, Man Ray, et participe aux activités dadaïstes. Il rédige également des poèmes dans un français approximatif, cultivant un humour absurde à la frontière du non-sens, à l’image du Dadaïsme lui-même.

Vers une abstraction musicale et spirituelle

À partir de la seconde moitié des années 1920, Charchoune prend ses distances avec Dada et développe un style très personnel. L’abstraction, chez lui, ne se veut ni géométrique ni théorique, mais lyrique et musicale. Il s’inspire des structures musicales de Bach ou de Beethoven pour organiser ses compositions. La peinture devient un espace de résonance intérieure. Les titres de ses œuvres font souvent référence à des symphonies ou des adagios.

Cette période est également marquée par une introspection spirituelle. D’origine orthodoxe, Charchoune manifeste un attachement mystique aux formes et à la lumière. Son abstraction s’apparente davantage à une quête intérieure qu’à une adhésion aux canons constructivistes ou cubistes.

Une reconnaissance discrète mais persistante

Durant les années 1930 à 1960, Serge Charchoune vit modestement à Paris, dans un certain isolement. Il expose régulièrement dans de petites galeries, mais reste en marge des circuits dominants. Sa singularité est parfois difficile à classer : ni tout à fait dada, ni vraiment surréaliste, ni complètement constructiviste, il échappe aux écoles.

Malgré cela, il bénéficie du soutien de quelques critiques et collectionneurs passionnés. Il publie également plusieurs recueils de poèmes, mêlant texte et dessin. Cette production hybride séduit un cercle restreint mais fidèle.

Les dernières années et la redécouverte posthume

Charchoune continue de produire jusqu’à sa mort en 1975 à Villeneuve-Saint-Georges, en région parisienne. C’est seulement après sa disparition que l’on commence à redécouvrir l’originalité de son œuvre. Plusieurs expositions monographiques, en France comme en Europe de l’Est, lui sont consacrées. Des institutions muséales intègrent certaines de ses toiles dans leurs collections, confirmant sa place dans l’histoire de l’abstraction européenne.

Un artiste à revaloriser

Aujourd’hui, Serge Charchoune est perçu comme une figure à part, un passeur entre l’avant-garde russe, le dadaïsme occidental et une abstraction mystique profondément personnelle. Sa redécouverte par les historiens de l’art et les collectionneurs ouvre un champ d’exploration fertile.

Que vous possédiez une huile, une encre ou une œuvre poétique de Charchoune, son marché s’apprécie par la rareté, l’intensité plastique et l’authenticité d’un parcours sans compromis. Pour toute estimation ou conseil de vente, contactez notre équipe de commissaires-priseurs spécialisés.