À combien peut s’estimer aujourd’hui une œuvre originale de Space Invader ? Que ce soit une mosaïque urbaine, un tableau ou une sculpture, les créations de cet artiste emblématique du street art possèdent une cote spécifique. Ce guide vous propose une analyse complète du marché de ses œuvres selon les techniques et supports. Nos commissaires-priseurs spécialisés vous accompagnent pour toute estimation ou mise en vente.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Invader (1969)
Artiste majeur du street art contemporain, Invader a su construire un univers unique à travers l’utilisation de carreaux de mosaïque inspirés des jeux vidéo rétro. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des artistes urbains les plus collectionnés. Ses œuvres, qu’elles soient en extérieur ou en galerie, font l’objet d’un engouement croissant. Mais comment estimer leur valeur sur le marché de l’art ?
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Une cote portée par la rareté et l’aura de l’artiste
Depuis la fin des années 1990, Space Invader a installé plus de 4000 œuvres à travers le monde. La majorité d’entre elles, fixées dans l’espace public, ne sont pas commercialisées. Seules les pièces réalisées en atelier (séries limitées, éditions, pièces uniques) peuvent être vendues sur le marché secondaire. Cette rareté structure naturellement la cote de l’artiste, renforcée par une forte demande internationale, notamment en Europe, aux États-Unis et en Asie.
Quels types d’œuvres Invader a-t-il réalisés ?
Mosaïques originales (carreaux de faïence ou de verre)
Les mosaïques murales retirées de l’espace public (souvent illégalement) ne peuvent être vendues, car elles sont considérées comme dégradées et non reconnues par l’artiste. En revanche, les œuvres conçues par Invader en atelier reprennent les mêmes matériaux : carreaux de céramique, résine, et parfois structure aluminium.
Les pièces uniques en mosaïque peuvent atteindre entre 60 000 € et 150 000 €, selon la taille, la provenance et l’année. Les éditions limitées, plus accessibles, varient entre 20 000 € et 60 000 €.
Sculptures et objets 3D
Space Invader a produit un certain nombre de sculptures, souvent en résine, reprenant ses célèbres aliens en volume. Certaines sont de véritables pièces uniques, d’autres sont des éditions (souvent limitées à moins de 50 exemplaires).
Leur prix dépend de leur taille et de leur rareté : les sculptures en édition limitée s’échangent aujourd’hui entre 15 000 € et 45 000 €. Les pièces uniques ou prototypes peuvent atteindre plus de 100 000 €.
Œuvres sur toile ou panneau
Moins courantes, les œuvres de Space Invader sur support toile, bois ou métal, conçues dans un esprit de peinture ou de tableau, sont particulièrement recherchées.
Selon leur complexité, leur ancienneté et leur authenticité, ces œuvres sont généralement estimées entre 25 000 € et 80 000 €.
Dessins, croquis, études préparatoires
Beaucoup plus rares, les dessins de Space Invader (études préparatoires ou esquisses originales) apparaissent rarement sur le marché. Ces pièces intimes, très prisées, s’évaluent en moyenne entre 5 000 € et 15 000 €, voire plus pour des feuilles anciennes ou accompagnées d’une provenance fiable.
Objets dérivés, éditions et sérigraphies
Space Invader a également produit des éditions multiples : sérigraphies, affiches numérotées, cartes de jeux, ou objets à collectionner (notamment dans la série Rubikcubism). Ces œuvres, bien que plus accessibles, peuvent voir leur valeur croître rapidement sur le marché secondaire.
Comptez entre 2 000 € et 12 000 € pour une sérigraphie ou un objet en édition limitée.
Tableau récapitulatif de la valeur estimative des œuvres de Space Invader
Type d’œuvre | Fourchette de prix | Remarques |
---|---|---|
Mosaïque originale (atelier) | 60 000 € à 150 000 € | Pièce unique avec provenance |
Mosaïque en édition limitée | 20 000 € à 60 000 € | Travail en atelier, numéroté |
Sculpture (résine, céramique) | 15 000 € à 100 000 € | Selon édition ou pièce unique |
Œuvre sur toile ou panneau | 25 000 € à 80 000 € | Rare et très recherchée |
Dessin ou esquisse | 5 000 € à 15 000 € | Apparitions ponctuelles |
Sérigraphies / éditions multiples | 2 000 € à 12 000 € | Objets collectors, forte demande |
Biographie de Space Invader (1969) : un pionnier du street art numérique
Né en 1969, Space Invader est un artiste français anonyme, dont l’identité exacte reste inconnue. Figure majeure du street art, il est connu pour ses mosaïques inspirées des jeux vidéo d’arcade des années 1980, notamment Space Invaders, dont il tire son pseudonyme. Depuis la fin des années 1990, il a installé plusieurs milliers d’œuvres dans les rues du monde entier, faisant de l’espace urbain son principal terrain d’expression.
Les débuts d’un envahisseur urbain
Diplômé d’une école d’art parisienne, Space Invader commence à intervenir dans l’espace public à la fin des années 1990. Son projet, qu’il nomme « Space Invaders », consiste à « envahir » les villes avec des mosaïques représentant des personnages de jeux vidéo pixelisés. Son objectif : déconstruire le rapport au numérique par l’utilisation d’un matériau traditionnel (la mosaïque), et injecter du ludique dans le quotidien des citadins.
Sa première intervention documentée date de 1996, sur un mur parisien. Très vite, le projet prend de l’ampleur. Il pose ses œuvres dans les capitales culturelles du monde entier : Londres, Tokyo, Los Angeles, Hong Kong, New York, Berlin, Rome… Chaque œuvre est numérotée, géolocalisée, et contribue à une immense base de données que l’artiste appelle sa « carte d’invasion ».
Un système codé et structuré
Le projet de Space Invader s’inscrit dans une démarche systématique. Chaque œuvre posée dans la rue reçoit une note, un numéro, un code. Il édite des livres et guides recensant les villes envahies, propose un jeu de piste pour les amateurs via une application (Flash Invaders), et adopte une position quasi scientifique vis-à-vis de sa pratique. Il devient rapidement une légende urbaine, et sa cote sur le marché grimpe en parallèle.
Rubikcubism et détournements artistiques
Au fil des années, l’artiste élargit son répertoire. Il crée une série d’œuvres intitulées Rubikcubism, utilisant les célèbres cubes Rubik pour composer des portraits ou reproduire des tableaux célèbres. Ce travail en atelier marque un tournant : Space Invader ne se limite plus à l’espace public, mais s’impose aussi dans les galeries et institutions.
Il multiplie les détournements visuels : œuvres de Warhol, Picasso ou Manet revisitées en pixels, figures historiques transformées en aliens, messages codés… Son univers combine culture geek, art contemporain et critique de la société de consommation.
Une reconnaissance internationale… sans identité révélée
Malgré le succès, Space Invader cultive son anonymat. Il n’a jamais montré son visage, et ses rares interviews sont données masqué. Cette stratégie contribue à son aura. Elle rappelle les démarches de Banksy ou JR, avec qui il partage une volonté de mettre l’art à la portée de tous, hors des circuits traditionnels.
Son œuvre a été exposée dans plusieurs musées d’art contemporain à travers le monde. Des collectionneurs privés s’arrachent ses pièces, et certaines ventes atteignent des sommets. Il est considéré, avec Shepard Fairey ou Kaws, comme l’un des artistes les plus importants issus de la scène urbaine mondiale.
Un impact culturel durable
Space Invader a redéfini notre manière de percevoir l’espace urbain. En invitant à lever les yeux, à chercher des signes, à jouer avec la ville, il a créé une œuvre à la fois ludique et réflexive. Son travail interroge la frontière entre l’art et le jeu, entre l’espace intime et collectif, entre le numérique et l’artisanat.
Avec plus de 4000 œuvres installées dans plus de 80 villes, Space Invader laisse une empreinte culturelle unique. Ses créations sont devenues des icônes de la ville contemporaine, aussi reconnues qu’un tag de Basquiat ou une œuvre murale de Keith Haring.
En 2025, son œuvre reste aussi actuelle qu’engagée. Elle parle à toutes les générations, et continue d’enrichir le marché de l’art contemporain avec des pièces puissantes, codées, et hautement désirables.