À combien s’estime aujourd’hui une œuvre de Victor Vasarely ? Peintures cinétiques, sérigraphies, sculptures et œuvres sur papier connaissent une forte demande sur le marché de l’art contemporain. Ce guide vous présente les critères essentiels pour comprendre la cote de l’artiste, les techniques les plus recherchées, et les fourchettes de prix réalistes. Nos commissaires-priseurs sont à votre disposition pour vous accompagner.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Victor Vasarely (1906-1997)
Victor Vasarely, maître incontesté de l’art optique, a laissé une œuvre prolifique, immédiatement reconnaissable à ses jeux visuels de formes et de couleurs. Très présent dans les collections publiques et privées à travers le monde, il est l’un des rares artistes du XXe siècle dont les créations, à la fois conceptuelles et décoratives, ont conquis un public aussi large. Les collectionneurs s’intéressent aujourd’hui à l’ensemble de ses supports – peintures, œuvres sur papier, sculptures, multiples – chacun répondant à une dynamique de marché spécifique.
Une cote soutenue portée par un style unique et identifiable
La popularité de Vasarely tient à sa capacité à concilier innovation plastique et accessibilité visuelle. Son style géométrique, fondé sur l’illusion de mouvement, attire tant les amateurs d’art contemporain que les collectionneurs de design et d’abstraction géométrique. Le marché reste très dynamique, notamment pour les œuvres datant des années 1950 à 1970, période considérée comme son apogée créative.
Peintures originales : les pièces maîtresses du marché Vasarely
Les peintures acryliques ou huiles sur toile sont les œuvres les plus recherchées. Elles incarnent pleinement la vision cinétique de l’artiste, avec des effets optiques puissants et des compositions rigoureuses. Les prix varient fortement en fonction de la taille, de l’époque et de la complexité du motif :
- Petites peintures (40 x 40 cm environ) : entre 8 000 € et 25 000 €
- Peintures moyennes (80 x 80 cm environ) : entre 20 000 € et 60 000 €
- Grandes toiles (>100 cm) : entre 50 000 € et 150 000 €, voire davantage pour les œuvres iconiques des séries Vega ou Planetary Folklore
Œuvres sur papier : une alternative recherchée
Vasarely a produit de très nombreuses œuvres sur papier : gouaches, collages, encres, études préparatoires ou sérigraphies originales. Ces pièces, souvent signées et datées, permettent d’acquérir une œuvre authentique à un prix plus abordable :
- Gouaches et encres originales : entre 5 000 € et 20 000 € selon la qualité et la provenance
- Sérigraphies signées et numérotées : entre 500 € et 4 000 € selon la taille, la série et la rareté
- Multiples édités par l’artiste ou ses fondations : de 300 € à 2 500 € environ
Les œuvres issues de portefeuilles édités ou de séries limitées, en parfait état de conservation, peuvent atteindre des prix plus élevés si elles appartiennent à des séries célèbres comme Vega ou Zebra.
Sculptures : un marché plus confidentiel mais en hausse
Victor Vasarely a également exploré la tridimensionnalité à travers des sculptures et bas-reliefs. Ces pièces, parfois produites en série limitée, sont plus rares sur le marché, ce qui en accroît la valeur. On distingue principalement deux types de sculptures :
- Sculptures en plexiglas ou métal polychrome : entre 10 000 € et 40 000 €
- Bas-reliefs muraux : entre 8 000 € et 30 000 €, selon la taille et l’année
Textiles, objets et éditions : un marché parallèle dynamique
Vasarely a collaboré à de nombreuses reprises avec des architectes, designers et industriels pour la production d’objets d’art : tapisseries, vitraux, textiles imprimés, objets décoratifs… Ces pièces issues de commandes publiques ou d’éditions limitées présentent un grand intérêt pour les amateurs d’art appliqué :
- Tapisseries signées : entre 5 000 € et 25 000 €
- Objets décoratifs édités : entre 500 € et 3 000 € selon l’objet et l’édition
Critères influençant l’estimation d’une œuvre de Vasarely
- Période de création : les œuvres antérieures aux années 1970 sont généralement mieux valorisées
- Authenticité : la présence d’un certificat ou d’une provenance documentée est essentielle
- Technique et complexité : les compositions dynamiques ou rares se vendent mieux
- État de conservation : très impactant pour les sérigraphies, souvent fragiles
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Victor Vasarely (1906-1997) : pionnier de l’art optique et architecte de la couleur
Les débuts : entre science, publicité et art
Victor Vasarely naît en 1906 à Pécs, en Hongrie. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour les sciences exactes, notamment la médecine qu’il étudie brièvement à Budapest. Rapidement, il bifurque vers les arts graphiques et rejoint l’école Mühely (l’atelier), dérivée du Bauhaus allemand, où il se forme à la rigueur géométrique et à la synthèse des arts.
En 1930, Vasarely s’installe à Paris. Il travaille comme graphiste publicitaire pour de grandes agences et développe un langage visuel très structuré. Cette expérience marquera profondément son œuvre future : il y apprend l’impact visuel, la lisibilité des formes, et l’illusion de profondeur sur des surfaces planes.
Une lente conquête de l’abstraction
Durant les années 1940, Vasarely délaisse progressivement la figuration. Fasciné par les sciences et les phénomènes optiques, il développe un art construit sur des formes élémentaires : cercles, carrés, ellipses. Il expérimente avec le contraste, la répétition, la modulation, ce qui l’amène à créer ses premiers effets d’optique dans les années 1950.
Les séries Denfert, Belle-Île ou Cristal illustrent ce tournant : le motif devient sujet, la perception devient terrain de jeu. Vasarely cherche moins à représenter le monde qu’à créer une réalité autonome, où le regard du spectateur déclenche un mouvement mental.
Le père de l’Op Art
Dans les années 1960, Vasarely devient une figure centrale de l’Op Art (Optical Art), aux côtés de Bridget Riley et Jesús Rafael Soto. En 1965, l’exposition « The Responsive Eye » au MoMA de New York le consacre comme l’un des grands théoriciens de l’art optique. Il y expose des œuvres qui jouent avec la rétine, où les formes semblent vibrer, bouger, se dilater.
Il élabore une méthode plastique rigoureuse, qu’il nomme « plastique cinétique » : une structure rigide (le carré, la grille) sur laquelle il fait varier les couleurs, les contrastes et les tailles. Il crée ainsi une infinité de combinaisons visuelles. L’œuvre Vega en est un parfait exemple, où les sphères semblent sortir ou s’enfoncer dans la toile, en trompe-l’œil optique.
L’art pour tous : Vasarely et la démocratisation de la création
Vasarely n’a jamais considéré l’art comme élitiste. Convaincu que la création devait être intégrée à l’environnement quotidien, il promeut une intégration de l’art à l’architecture. Il collabore avec des architectes pour des fresques murales, vitraux et façades modulables.
Il fonde en 1976 la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence, conçue comme un « centre architectonique » mêlant art, science et pédagogie. L’objectif : rendre l’art accessible à tous, en abolissant les frontières entre disciplines.
Dernières années et héritage
Jusqu’à sa mort en 1997, Vasarely continue à expérimenter avec les formes et la couleur. Ses œuvres tardives s’inspirent parfois de l’informatique, des langages codés et des fractales. Son influence dépasse le cadre strict de l’art contemporain : on retrouve son impact dans le design, l’architecture, la mode et même la musique électronique.
Son œuvre est aujourd’hui présente dans les plus grands musées du monde (Centre Pompidou, Tate Modern, MoMA, etc.) et son style continue d’inspirer les jeunes générations d’artistes numériques.
Conclusion
Victor Vasarely a su transformer les principes les plus rigoureux de la géométrie en une poésie visuelle universelle. À la croisée de l’art, de la science et du design, son œuvre reste d’une actualité éclatante. Posséder une œuvre de Vasarely, c’est détenir un fragment de cette utopie visuelle née au cœur du XXe siècle.
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