À combien peut s’estimer aujourd’hui une œuvre de Yan Pei-Ming (né en 1960) ? Célèbre pour ses portraits monumentaux en noir et blanc, cet artiste franco-chinois s’est imposé comme une figure incontournable de la scène contemporaine. Peinture, dessin, sculpture : chaque médium possède sa propre cote. Ce guide vous aide à comprendre la valeur de vos œuvres de Yan Pei-Ming et à obtenir une estimation gratuite par un commissaire-priseur.
Cote, valeur et estimation des œuvres de Yan Pei-Ming (1960)
La cote de Yan Pei-Ming connaît une évolution soutenue depuis le début des années 2000, portée par une reconnaissance internationale croissante, tant muséale que commerciale. Son style unique, à la fois expressionniste et ancré dans une tradition picturale monumentale, séduit collectionneurs et institutions. Pour estimer au plus juste une œuvre de Yan Pei-Ming, il est essentiel de prendre en compte la technique, le sujet, la période et les dimensions de l’œuvre.
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Peintures de Yan Pei-Ming : le support le plus recherché
Les peintures à l’huile, en noir et blanc ou en rouge carmin, constituent le cœur de la production de Yan Pei-Ming. Réalisées avec des gestes larges et une matière dense, elles représentent souvent des visages puissants : Mao Zedong, Bruce Lee, Jésus-Christ, Barack Obama ou des autoportraits mélancoliques.
Les toiles de grand format (supérieures à 150 cm) représentant des figures emblématiques s’échangent aujourd’hui entre 150 000 € et plus de 800 000 €, selon la période et la notoriété du sujet. Les œuvres de format moyen (100 à 150 cm) peuvent se négocier entre 60 000 € et 150 000 €. Les toiles de petit format, plus rares chez l’artiste, débutent autour de 30 000 €.
Dessins, encres et œuvres sur papier
Moins connus que ses toiles, les dessins à l’encre ou à l’aquarelle de Yan Pei-Ming conservent néanmoins une grande intensité. L’artiste y explore souvent le même type de portraits en gestuelle rapide, sur papier blanc ou crème.
Leur valeur varie fortement selon le format et la date. Un grand dessin original sur papier peut être estimé entre 8 000 € et 25 000 €. Les œuvres plus petites ou issues d’études préparatoires s’échangent généralement entre 3 000 € et 8 000 €.
Estampes et lithographies : un marché plus accessible
Yan Pei-Ming a également réalisé des lithographies et impressions en tirages limités, souvent en noir et blanc. Ces œuvres, éditées en séries restreintes et parfois signées à la main, constituent une porte d’entrée plus abordable dans l’univers de l’artiste.
Une lithographie signée en bon état se vend généralement entre 1 500 € et 5 000 €, en fonction du tirage, de l’édition et du sujet représenté. Les épreuves d’artiste peuvent atteindre le haut de cette fourchette.
Sculptures et installations
Bien que principalement peintre, Yan Pei-Ming a aussi expérimenté la sculpture dans le cadre d’expositions muséales ou de projets spécifiques. Ces pièces, souvent en bronze ou plâtre, sont rares sur le marché.
Une sculpture monumentale peut dépasser les 100 000 € si elle est documentée et exposée. Les formats plus réduits (têtes, bustes) débutent autour de 20 000 €, selon le matériau et l’édition.
Tableau récapitulatif de la cote des œuvres de Yan Pei-Ming
Type d’œuvre | Plage de prix estimative | Remarques |
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Peinture grand format | 150 000 € – 800 000 € | Portraits de figures célèbres, œuvres iconiques |
Peinture format moyen | 60 000 € – 150 000 € | Sujets personnels, paysages, autoportraits |
Dessin / encre / aquarelle | 3 000 € – 25 000 € | Travaux sur papier, études, formats variables |
Lithographie / estampe | 1 500 € – 5 000 € | Tirages signés, éditions limitées |
Sculpture | 20 000 € – 100 000 €+ | Rare sur le marché |
Quels critères influencent la valeur d’une œuvre de Yan Pei-Ming ?
Outre le support et le format, plusieurs éléments jouent un rôle décisif :
- La période de création : les œuvres des années 1990 et 2000 sont très recherchées.
- Le sujet : les portraits de Mao ou les autoportraits sombres ont une aura particulière.
- L’exposition et la provenance : un tableau exposé dans une rétrospective ou provenant d’une collection prestigieuse peut voir sa valeur multipliée.
- L’état de conservation : une œuvre sur toile sans restaurations est toujours plus valorisée.
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Yan Pei-Ming (1960) : un parcours entre deux mondes
Une jeunesse en Chine sous le sceau de la révolution
Yan Pei-Ming naît en 1960 à Shanghai, en pleine Révolution culturelle. Son enfance est marquée par le climat politique autoritaire et l’omniprésence du portrait officiel de Mao Zedong. Fils d’un ouvrier et d’une femme au foyer, il grandit dans un environnement modeste. Très tôt, il montre un goût prononcé pour le dessin, malgré l’hostilité du régime à l’art individuel.
À l’adolescence, il se forme à la peinture de propagande dans des ateliers de quartier. Refusé à l’Académie des Beaux-Arts de Shanghai pour des raisons politiques, il décide de quitter la Chine. En 1980, à l’âge de 20 ans, il part seul pour la France, une décision fondatrice dans sa vie et son œuvre.
Arrivée en France et formation artistique à Dijon
Arrivé en Bourgogne sans parler un mot de français, Yan Pei-Ming rejoint l’École des Beaux-Arts de Dijon, où il sera admis après plusieurs tentatives. Il y découvre la liberté de création et l’histoire de l’art occidental. C’est là qu’il développe son langage pictural propre, à la croisée de l’expressionnisme et du réalisme monumental hérité de la tradition chinoise.
Sa première série marquante est une succession de portraits de Mao, peints en noir et blanc avec des brosses de maçon. Le geste est large, presque brutal, comme une manière de purger l’icône de sa dimension sacrée. C’est aussi un acte d’émancipation personnelle : en peignant Mao à l’occidentale, Yan Pei-Ming se réapproprie son passé.
Le noir et blanc comme signature
Dans les années 1990, Yan Pei-Ming s’impose progressivement sur la scène artistique contemporaine. Son style expressionniste – à mi-chemin entre la peinture à la brosse, le lavis et la fresque – devient reconnaissable entre tous. Il réalise des portraits de figures universelles (Mao, Jésus, Saddam Hussein, Obama), mais aussi de membres de sa famille ou de lui-même, confrontant l’intime et le politique.
Le noir et blanc domine, parfois relevé d’un rouge carmin sanglant, qui accentue la violence du sujet. Cette palette sobre renforce l’intensité dramatique des visages, souvent flous ou fantomatiques, presque dissous dans la matière picturale.
Une reconnaissance internationale
À partir des années 2000, Yan Pei-Ming est invité dans de nombreuses expositions en Europe, en Chine et aux États-Unis. Il participe à la Biennale de Venise en 2003, et ses œuvres entrent dans des collections majeures. En 2009, il est exposé au Louvre avec une série monumentale en hommage à Gustave Courbet, un peintre qu’il revendique comme figure tutélaire.
Son tableau Funérailles de Mona Lisa, exposé dans la salle même où se trouve la célèbre Joconde, marque un sommet de son dialogue avec la tradition occidentale. En peignant la mort d’une icône muséale, Yan Pei-Ming interroge la permanence des images et la responsabilité de l’artiste face à l’histoire.
Une œuvre ancrée dans le deuil et la mémoire
La perte de ses proches, notamment celle de son père, influence profondément son travail. Il réalise plusieurs séries autour de la mort, comme des autoportraits en linceul, des crânes ou des tombes. Le thème de la disparition devient central, mais jamais morbide : il s’agit pour Yan Pei-Ming d’explorer la trace, l’absence, la survivance des visages.
Il alterne aujourd’hui entre sa résidence française à Dijon et des projets internationaux. Son œuvre continue d’évoluer, intégrant parfois la couleur, ou traitant de nouveaux sujets comme les réfugiés, les conflits armés ou le déracinement.
Yan Pei-Ming : un peintre de la mémoire et de l’humanité
À travers ses portraits puissants, Yan Pei-Ming interroge les figures d’autorité, la place de l’artiste face au pouvoir, et la vulnérabilité de l’homme. Son œuvre est à la fois introspective et universelle, nourrie par une histoire personnelle douloureuse et une fascination pour les grands récits collectifs. En brouillant les frontières entre Orient et Occident, intime et politique, abstraction et figuration, il s’impose comme l’un des grands peintres de notre temps.